10/24/2024
Mon avis sur la déforestation volontaire en Afrique
La déforestation volontaire, souvent encouragée par certains gouvernements africains au nom du développement économique, est un problème majeur pour l'environnement et l'avenir de notre continent. Si, à court terme, les projets d’exploitation forestière, d’agriculture à grande échelle ou d’urbanisation peuvent générer des bénéfices financiers, les répercussions à long terme sur l'environnement, la biodiversité et la qualité de vie des populations locales sont dévastatrices.
La déforestation ne se limite pas à la perte d’arbres, elle affecte également le climat, accélère l’érosion des sols, perturbe les cycles de l’eau et menace la survie des espèces endémiques. Cela a des effets directs sur les communautés locales, qui dépendent souvent des forêts pour leur subsistance, notamment pour la nourriture, les médicaments traditionnels et les ressources en eau.
Dans le contexte actuel de la lutte contre le changement climatique, les forêts africaines représentent un atout majeur, non seulement pour les pays africains, mais pour le monde entier. Elles jouent un rôle crucial dans la régulation du climat mondial en stockant d'énormes quantités de carbone. Ainsi, plutôt que de détruire cette "or vert" au nom du développement, les gouvernements devraient envisager de s'appuyer sur le marché du carbone pour transformer les forêts en une source durable de revenus.
Le marché du carbone offre une alternative économique viable aux pratiques de déforestation. Grâce à la conservation des forêts et à la reforestation, les pays africains peuvent non seulement contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, mais aussi monétiser cette contribution. En participant à des mécanismes tels que le **Programme REDD+ (Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts)**, les gouvernements peuvent recevoir des financements pour protéger leurs ressources naturelles tout en améliorant le bien-être des communautés locales. Cette approche permet de créer un équilibre entre développement économique et préservation environnementale.
Toutefois, pour que ce marché soit pleinement exploité, il est nécessaire que les gouvernements africains mettent en place des politiques claires et transparentes pour favoriser l’accès à ces mécanismes, tout en s'assurant que les communautés locales bénéficient directement des retombées. Les entreprises multinationales qui s’engagent dans des activités extractives devraient aussi être tenues de compenser leur empreinte carbone, ce qui pourrait générer d’importantes recettes pour la conservation des forêts.
En conclusion, il est impératif que les gouvernements africains revoient leur stratégie de développement économique en tenant compte des enjeux climatiques mondiaux. La destruction des forêts africaines n’est pas une solution durable. Le marché du carbone, s’il est bien exploité, peut fournir des bénéfices économiques tout en garantissant la préservation des écosystèmes vitaux pour notre avenir. L'Afrique doit s'engager dans une voie de développement qui respecte et valorise son patrimoine naturel, au bénéfice de ses populations et de la planète entière.
Par Marcelin ABU
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