10/12/2025
Le Mali sous blocus par ceux qui prétendaient le libérer
Dans sa dernière vidéo, le porte-parole du JNIM, Bina Diarra, a annoncé la couleur : les routes menant à Bamako sont désormais des zones de guerre. Il se prend pour le maître des lieux en donnant des consignes claires aux usagers : « Ne vous approchez pas des convois militaires », « Arrêtez-vous quand on (JNIM) vous dit de vous arrêter » !
Ce n’est plus une rumeur ni un montage de propagande. C’est le constat brutal d’un pays où le pouvoir a perdu le contrôle des axes vitaux, pendant qu’il s’enferme dans un récit de victoire imaginaire.
Le message du JNIM est double : un avertissement aux voyageurs, et une menace aux milices locales. Aux uns, il impose la prudence ; aux autres, la soumission. Pendant que le gouvernement bavarde sur la "sécurisation du territoire", d’autres fixent les règles sur le terrain. Les routes, jadis artères de la République, deviennent des corridors de peur où les checkpoints djihadistes remplacent les postes de gendarmerie.
Qui aurait cru que malgré nos équipements et le déploiement de forces étrangères russes sur notre territoire, la gangrène atteindrait l’ensemble du pays en si peu de temps ? La guerre ne se joue plus seulement dans les forêts ou sur les dunes. Elle s’étend jusque dans les pompes à essence. Le blocus sécuritaire est devenu un blocus économique. Bamako suffoque entre la propagande et la panne sèche.
Pendant ce temps, les autorités, au lieu de résoudre la crise, interdisent aux citoyens d’acheter du carburant dans des bidons. Une absurdité de plus dans un pays où le pouvoir préfère punir les victimes plutôt que comprendre la cause du mal.
Certes, quelques spéculateurs profitent de la situation. Mais frapper tout un peuple pour quelques profiteurs, c’est punir la soif au lieu d’affronter la sécheresse. Le bidon, dans bien des cas, n’est pas un outil de fraude mais de survie. Quand la pompe est à sec, il devient le dernier souffle d’une économie de débrouille.
La fameuse "rationalisation" brandie par le gouvernement n’est qu’un rideau de fumée. Derrière ce mot se cache une impuissance qu’on maquille en stratégie avec les menaces de la justice qui sont brandies. Et pourtant, tout le monde voit ce que tout le monde vit : le carburant manque, la mobilité est réduite, la vie s’épuise. Les faits parlent plus fort que les communiqués.
Ce peuple, qu’on accuse de tout, endure tout : les routes piégées, les coupures de courant, les stations vides, les discours creux. Il ne cherche pas des coupables à lyncher, mais des dirigeants capables d’agir.
Un État qui ne protège plus, qui ne ravitaille plus, qui ne dit plus la vérité, devient un simple gestionnaire de ruines. Et quand les armes parlent sur les routes, quand les pompes se taisent dans les villes, quand les dirigeants se félicitent d’un désastre qu’ils ne maîtrisent plus, alors le mot "souveraineté" devient un mensonge de plus.
Le Mali n’est pas en guerre seulement contre le JNIM. Il est pris en otage entre la peur, la faim et la pénurie et ceux qui devaient le libérer en sont devenus les geôliers.
Il est temps de mettre fin aux bavardages de caniveaux. Les discours empreints d'une logorrhée de soudard doivent cesser. Le peuple n'en peut plus.
À bon entendeur tant p*s !