12/08/2025
Alerte! ́s 🇪🇹 L’ inaugurera le en 2025 : le plus grand projet hydroélectrique d’
Par: SE. Biruk Mekonnen - Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République fédérale démocratique d’Éthiopie auprès du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord
L’Éthiopie se prépare à inaugurer le Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne (GERD) en septembre 2025. La construction du barrage a été inspirée par les leçons tirées de la famine dévastatrice de 1984 et par la volonté d’améliorer la sécurité alimentaire et énergétique du peuple éthiopien.
Pour les Éthiopiens, il ne s’agit pas seulement d’un exploit d’ingénierie. C’est un moment profondément émotionnel, historique et national : la concrétisation d’un rêve vieux d’un siècle d’utiliser le fleuve Abbay — connu internationalement sous le nom de Nil Bleu — pour le développement, la dignité et les opportunités.
Construit entièrement grâce aux ressources nationales — sans prêts ni aides étrangères — le GERD est un puissant symbole d’unité nationale et de détermination. Fonctionnaires, agriculteurs, domestiques, cireurs de chaussures, vendeurs ambulants, réfugiés et membres de la diaspora ont tous contribué, souvent avec des revenus modestes, en achetant des obligations d’État ou en faisant des dons directs. Il est difficile de trouver une famille en Éthiopie qui n’ait pas joué un rôle. Ce n’était pas simplement un projet d’infrastructure publique, mais une mission générationnelle.
Le GERD est désormais le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, et il est en voie de doubler la capacité de production électrique de l’Éthiopie. Dans un pays où près de la moitié de la population n’a pas accès à une électricité fiable, c’est une transformation majeure. Il offre une alternative propre au bois de chauffage, longtemps utilisé comme source d’énergie domestique, contribuant à la déforestation et à la pollution de l’air intérieur — particulièrement nocive pour les femmes et les enfants.
Au-delà de l’accès à l’énergie, le barrage constitue une base pour l’industrialisation, la création d’emplois, la modernisation agricole et la résilience climatique. Il alimente des aspirations, pas seulement des turbines.
Le fleuve Abbay traverse les frontières, tout comme les bénéfices de son utilisation partagée. L’Éthiopie a toujours reconnu le Nil comme une ressource commune appartenant à tous les États riverains. Le potentiel du GERD dépasse les frontières éthiopiennes : il offre au Soudan un meilleur contrôle des inondations, une réduction de la sédimentation et une régularité accrue du débit d’eau pour des barrages comme celui de Roseires. L’Égypte peut également bénéficier d’un accès à une électricité renouvelable et abordable, et d’une réduction de la perte d’eau par évaporation grâce à la conception du GERD, dont le réservoir est plus petit que celui du lac Nasser.
Les craintes initiales de pénuries d’eau importantes en aval ne se sont pas concrétisées. Depuis le début des opérations partielles, les flux du Nil sont restés stables, et le GERD a contribué à réduire les risques d’inondation et de sécheresse grâce à une régulation saisonnière.
L’Éthiopie a également fait preuve de transparence, en invitant l’Égypte et le Soudan à observer le remplissage du réservoir et à en évaluer l’impact — invitations qu’ils ont déclinées. Les demandes d’implication extérieure dans sa gestion ignorent le droit souverain de l’Éthiopie à exploiter une infrastructure qu’elle a construite et financée de manière indépendante.
Depuis le début, l’Éthiopie a affirmé que son objectif n’était pas de nuire, mais d’élever — d’éclairer les foyers, les écoles et les hôpitaux, et de bâtir un avenir meilleur. L’appel a toujours été à la coopération, jamais à la confrontation.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a récemment lancé une invitation publique à l’Égypte et au Soudan pour qu’ils se joignent aux Éthiopiens lors de la célébration de l’achèvement du GERD en septembre. Il a appelé à un nouveau chapitre — fondé sur la solidarité plutôt que sur la suspicion, et sur le dialogue constructif plutôt que sur les disputes anciennes.
Il ne s’agit pas d’ignorer le passé. L’Éthiopie n’a jamais nié l’importance du dialogue ou de la consultation. Mais elle appelle à reconnaître que les anciens cadres — notamment les traités de 1929 et 1959 qui excluaient l’Éthiopie et la plupart des nations riveraines supérieures — ne reflètent plus les réalités géopolitiques et les besoins de développement actuels.
Plutôt que de s’accrocher à des accords dépassés et exclusifs, l’Éthiopie encourage tous les pays du bassin du Nil à adopter l’Accord-cadre de coopération (CFA) — un instrument juridique moderne, inclusif et équitable, fondé sur le droit international de l’eau. La ratification du CFA ouvrirait la voie à une gouvernance à l’échelle du bassin, au partage des données et à une coopération pour la protection des ressources hydriques communes. Soutenir l’Initiative pour l’héritage vert de l’Éthiopie, qui a permis de planter des milliards d’arbres, est un exemple concret de la manière dont les efforts environnementaux dans une partie du bassin peuvent bénéficier à l’ensemble. Étant donné qu’environ 85 % de l’eau du Nil provient d’Éthiopie, le reboisement dans ce pays contribue à améliorer le débit, à réduire l’érosion des sols et à renforcer la santé de l’écosystème du bassin du Nil.
Le GERD n’est pas un projet isolé. Il s’inscrit dans une vision plus large : celle d’une région interconnectée par l’énergie, le commerce et la coopération. L’Éthiopie exporte déjà de l’électricité vers le Soudan, Djibouti et le Kenya, et est en discussion avec la Tanzanie et d’autres pays. Cela s’aligne parfaitement avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui met l’accent sur l’intégration régionale et le développement durable.
Le GERD est une démonstration concrète de ce que signifie « des solutions africaines aux problèmes africains ». L’Union africaine a joué un rôle important en encourageant le dialogue autour du projet, renforçant le principe selon lequel les différends liés aux ressources transfrontalières peuvent et doivent être résolus sur le continent.
Le temps des débats est révolu. Le GERD est une réalité — un fait accompli — et il fonctionne. Plutôt que de résister à ce nouveau chapitre, les pays du bassin du Nil ont une opportunité historique de le façonner ensemble. Les bénéfices sont tangibles : énergie propre, débit régulé, sécurité alimentaire et hydrique renforcée, et fondation pour une paix et une prospérité durables.
Nous devons enseigner aux générations futures de citoyens du bassin du Nil que la coopération n’est pas seulement possible — elle est bénéfique. Que l’eau doit nous unir, et non nous diviser. Que nous ne pouvons avancer si nous restons tournés vers le passé.
Célébrons ensemble le GERD — non comme un point de tension, mais comme un triomphe partagé. Car un fleuve n’appartient pas à un seul peuple. Il appartient à tous ceux qui en dépendent — et à tous ceux qui sont prêts à le protéger pour les générations à venir.
- Cet article a été initialement publié dans International Business Times UK le 5 août 2025.
Lien: https://charilogonemedia.com/international/L%E2%80%99%C3%89thiopie-inaugurera-le-GERD-en-2025-:-le-plus-grand-projet-hydro%C3%A9lectrique-d%E2%80%99Afrique