26/07/2025
🎓 William BOUGNOMONG 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗿𝗲́𝘀𝗼𝗻𝗻𝗲𝗿 𝗹’𝗛𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 : 𝘂𝗻𝗲 𝘀𝗼𝘂𝘁𝗲𝗻𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗠𝗮𝘀𝘁𝗲𝗿 𝟮 𝘃𝗶𝗯𝗿𝗮𝗻𝘁𝗲 𝗮𝘂𝘁𝗼𝘂𝗿 𝗱𝘂 𝗽𝗮𝘁𝗿𝗶𝗺𝗼𝗶𝗻𝗲 𝗮𝗰𝗼𝘂𝘀𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗕𝗮𝗻𝗲𝗻 𝗱𝗲 𝗡𝗱𝗶𝗸𝗶
Le 21 juillet 2025 dernier, dès 08h du matin, l’Université de Dschang s’est transformé en véritable caisse de résonance de la mémoire africaine.
Devant un public suspendu à ses mots, William Bougnomong, jeune chercheur passionné et inspiré, a brillamment soutenu son mémoire de Master 2 sur le thème :
« 𝗙𝗼𝗻𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻s 𝗱𝘂 𝗽𝗮𝘁𝗿𝗶𝗺𝗼𝗶𝗻𝗲 𝗰𝘂𝗹𝘁𝘂𝗿𝗲𝗹 𝗮𝗰𝗼𝘂𝘀𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗘𝗡𝗚𝗔𝗡𝗗 𝗰𝗵𝗲𝘇 𝗹𝗲𝘀 𝗕𝗮𝗻𝗲𝗻 𝗱𝗲 𝗡𝗱𝗶𝗸𝗶 (𝗫𝗩𝗜𝗜𝗲–𝗫𝗜𝗫𝗲 𝘀𝗶𝗲̀𝗰𝗹𝗲) »
Un sujet rare. Un thème profond. Une démonstration magistrale.
À l’heure où le monde semble courir vers l’uniformité, William Bougnomong a fait un choix courageux : remonter le temps, tendre l’oreille aux tambours du passé et réhabiliter des sons oubliés.
Des sons qui, autrefois, organisaient la vie chez les Banen de Ndiki : cris codés, appels à la chefferie, rythmes d’initiation, instruments de communication… Rien n’était hasard. Tout avait un sens, une fonction, un pouvoir.
Et c’est avec une plume fine, une argumentation solide et un souffle presque poétique que William Bougnomong a révélé toute la richesse de ce patrimoine acoustique appelé “ENGAND”, pilier culturel et identitaire d’un peuple trop souvent réduit au silence.
Le jury, conquis, n’a pas tari d’éloges. « Un travail d’orfèvre, méticuleux, audacieux et nécessaire », a résumé l’un des membres. William Bougnomong a reçu la note de 16,5/20, avec la mention Très Bien, saluant une rigueur scientifique exemplaire, une passion manifeste et une présentation parfaitement maîtrisée.
Son encadreur, le Dr ÉDONG Léopold, visiblement ému et fier, a tenu à souligner :
« William est un étudiant exceptionnel. Il a su allier intelligence, discipline et une profonde sensibilité culturelle. Ce travail mérite d’être publié et porté au plus haut niveau. »
Au-delà des mots et des analyses, William Bougnomong a offert un acte de transmission. Il a tendu un micro imaginaire aux voix du passé pour qu’elles continuent d’éduquer, d’unir et d’inspirer.
Il nous rappelle que l’histoire ne se lit pas seulement dans les archives, mais aussi dans les sons, les silences et les rythmes qui ont façonné nos communautés.
En ce 21 juillet 2025, l’université a vu passer un chercheur, mais la culture camerounaise a gagné un gardien de mémoire. Et si demain, le patrimoine sonore des Banen est valorisé dans les musées, les écoles ou les politiques culturelles, on se souviendra qu’un certain William Bougnomong, ce jour-là à Dschang, en a lancé l’écho.
Car son travail dépasse les limites d’un diplôme. Il s’inscrit dans une démarche de réhabilitation identitaire, dans un combat pour la reconnaissance de ce que les peuples ont de plus noble : leur voix, leur souffle, leur mémoire collective.
Ce qu’il a réveillé, ce qu’il a documenté, ce qu’il a sublimé, ce n’est pas seulement de l’acoustique : c’est une culture vivante, un héritage vibrant, une part d’éternité.
William Bougnomong ne s’est pas contenté de faire de la recherche. Il a fait œuvre. Et son œuvre, elle, ne s’éteindra pas.
TV /BBlaise Etongtek/26.07.2025