22/05/2025
🔴🔴🔴KAMTO ET LE MENSONGE STRATÉGIQUE : QUAND LE DROIT DEVIENT PIÈGE, ET LE SILENCE UNE ARME
Par Gaston Ntouba Essome
INTRODUCTION
Ils croyaient l’avoir endormi…
il leur a appris à lire
En 2020, le régime a dormi.
Kamto, lui, a fait semblant de dormir.
Et c’est là toute la différence entre un homme qui subit l’Histoire et un homme qui l’écrit à l’avance.
Ils ont cru qu’il se retirait. Ils ont cru qu’il abandonnait. Ils ont cru que l’affaire était classée.
Et aujourd’hui, ils courent chercher des alinéas à brandir… pendant qu’il leur tend la Constitution.
Point final.
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1- Une phrase, une feinte, un piège
“Le MRC est pleinement conscient que faute de participation aux élections municipales et législatives à venir, il ne pourra pas, dans les conditions actuelles de la loi électorale, présenter un candidat en 2025.”
Voilà. La phrase.
Déposée calmement, comme un somnifère bien dosé.
Les conseillers du pouvoir y ont vu une résignation.
Les juristes y ont vu une hypothèse.
Mais Kamto, lui, savait qu’en dirigeant tous les projecteurs sur l’article 121 du Code électoral, il immobilisait le régime comme on paralyse un adversaire avec une seule menace.
Et au moment voulu, il n’aurait qu’à murmurer :
“La Constitution est supérieure. Vous le saviez. Vous avez juste oublié de la relire.”
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2- La stratégie du boxeur blessé (ou presque)
Là où certains ont vu une retraite, il y avait un repli tactique.
Imagine deux boxeurs :
l’un jeune, pressé, enchaîne les coups. L’autre vacille, titube, semble au bord du KO.
Et puis, soudain, le plus rusé feinte la faiblesse, attire l’autre dans sa zone… et déclenche le coup fatal.
Kamto en 2020 ?
Le boxeur qui baisse la garde pour mieux frapper dans la tempe constitutionnelle en 2025.
Kamto est architecte du récit, maître du timing, juriste-sabreur et tacticien du silence, pendant que ses adversaires jouent encore à la dictée constitutionnelle en recopiant de travers l’article 121.
Il ne subit pas les textes. Il les lit, les comprend, les contourne quand il le faut, et les active quand le moment est mûr.
C’est cette logique qu’il déploie dans ce qui restera sans doute comme l’un des coups politiques les plus raffinés de la décennie : le MENSONGE STRATÉGIQUE DE 2020.
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3- LE COUP DE GÉNIE POLITICO-JURIDIQUE — ENTRE MENSONGE STRATÉGIQUE ET MAÎTRISE CONSTITUTIONNELLE
Il n’a pas quitté le terrain.
Il l’a redessiné.
Et pendant que le régime célébrait sa supposée victoire, Kamto posait les jalons d’un retour… constitutionnellement inattaquable.
…..
A- Le contexte : un piège tendu… à l’envers
En 2020, le directoire du MRC décide de boycotter les élections législatives et municipales. Ce choix, présenté publiquement comme un retrait aux conséquences évidentes — y compris sur une future candidature présidentielle — a laissé le régime sur un nuage.
Conforté par les déclarations de l’opposant, le pouvoir n’a pas jugé utile de modifier les textes. Le verrou n’a pas été posé. La porte est restée entrouverte.
Mais ce que beaucoup ont pris pour un aveu de faiblesse était en réalité un calcul à froid. Kamto n’a jamais dit qu’il ne serait pas candidat. Il a laissé planer une incertitude… et pendant ce temps, ses adversaires se sont endormis.
Aujourd’hui, c’est le réveil difficile. Et le “zolo” est passé.
……
B- Une double manœuvre : purge interne et leurre externe
a) Le boycott, ou l’opération d’auto-salubrité interne
Ce boycott n’était pas une
fuite. C’était une opération chirurgicale, menée sans bruit, pour neutraliser une tentative de gangrène interne.
Le régime avait approché certains cadres, leur promettant postes, financements, soutiens électoraux… pour les encourager à préparer une dissidence contrôlée.
Le piège était prêt : participer, diviser, et conquérir de l’intérieur.
Mais le MRC a préféré perdre des sièges que perdre l’âme du parti.
Résultat ?
Le MRC s’est purgé des cadres ambigus, infiltrés ou nombrilistes.
Ceux qui rêvaient d’une prise de contrôle furtive sont partis.
Et ceux qui sont restés, sont restés debout.
b) Un mensonge stratégique tourné vers l’extérieur
Kamto a fait croire à une renonciation structurelle, laissant le régime ne rien verrouiller, ne rien anticiper.
Résultat ?
Aujourd’hui, le MRC est plus cohérent, plus soudé, et plus dangereux pour le régime.
Et ce sont les adversaires eux-mêmes qui se retrouvent pris dans leur propre filet de suffisance.
……
C- Mandela & Gbagbo : le mensonge stratégique en perspective
Ce que certains décrivent comme un renoncement de Kamto est en réalité une manœuvre bien connue des stratèges du silence.
Nelson Mandela, qu’on croyait affaibli, négociait dans l’ombre de Robben Island.
Il n’avait pas déserté la lutte. Il l’avait déplacée là où l’adversaire ne regardait pas.
Laurent Gbagbo, en 2005, semblait s’effacer. Mais en réalité, il consolidait ses arrières, purgeait ses rangs, et laissait ses adversaires courir plus vite que le droit ne le permettait.
Ce sont des précédents africains, historiques, qui illustrent la ruse silencieuse, la feinte assumée, le repli tactique qui désoriente l’adversaire.
Ils soutiennent la logique du boycott :
- Recul apparent
- Repositionnement en silence
- Effet boomerang
Kamto les rejoint non par mimétisme, mais par filiation stratégique.
Kamto, en 2020, a dit que le boycott pouvait l’exclure de 2025, selon le code électoral !
Beaucoup y ont vu un aveu.
C’était une feinte. Un silence travaillé.
Un mensonge stratégique destiné à endormir le pouvoir.
Ils n’y ont vu que du feu, hypnotisés par l’article 121 du Code électoral, là où Kamto pointait délibérément le doigt. Mais le doigt du maestro n’a jamais tremblé.
Il savait qu’au moment venu, il tournerait calmement les pages de la Constitution.
La Constitution, supérieure à tous les textes, fussent-ils spéciaux, bavards ou totémiques.
Tous doivent s’y conformer.
Ça s’appelle la stratégie de l’effacement contrôlé, cette discipline subtile où l’acteur politique semble quitter l’échiquier tout en continuant à déplacer les pièces en silence, sous le regard hébété de ses adversaires qui confondent immobilité et inactivité.
Kamto a perfectionné la feinte. Il utilise le droit non comme une contrainte, mais comme un leurre.
Il montre l’article 121 comme un prestidigitateur montre une main, pendant que l’autre prépare le coup fatal dans les plis de la Constitution.
C’est là toute la beauté de la stratégie d’occultation active. Un oxymore ? Oui. Mais justement, c’est dans l’apparent paradoxe que réside le génie.
Ce n’est pas le retrait, c’est l’élévation par recul. Ce n’est pas l’absence, c’est la sur-présence feutrée.
Kamto n’est pas un acteur passif. Il est un opérateur de désorientation. Il manipule les attendus textuels pour mieux piéger ceux qui s’y accrochent comme des scribes aveugles.
Article 121 ?
Une distraction.
Une mise en scène. Pendant ce temps, le droit constitutionnel – cet Himalaya juridique – l’attendait patiemment, prêt à servir de levier pour son retour.
C’est un manifeste de l’intelligence stratégique. Pas celle des tambours et des mégaphones, mais celle qui s’écrit dans les marges, qui agit dans les interstices, et qui frappe… quand tout le monde dort.
Point final, ou, si vous le permettez, POINT D’ORGUE !
——
Le piège s’était refermé. L’adversaire mordait à l’hameçon du silence.
Mais comme si cela ne suffisait pas, ses détracteurs décidèrent d’ouvrir eux-mêmes les archives, croyant y trouver une contradiction.
Mauvaise pioche.
Car on ne piétine pas impunément trois décennies de pensée juridique structurée, surtout quand elle est signée d’un membre du Curatorium de droit international.
Ce qu’ils ont pris pour une faille était une fondation.
Ce qu’ils ont appelé revirement n’était qu’une rigueur persistante.
On passe donc de la ruse politique à la doctrine.
Et c’est là que Kamto, une fois encore, prend ses adversaires au piège de leur propre ignorance.
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4- QUAND UNE ARCHIVE DEVIENT UNE ARME — 30 ANS DE PENSÉE, PAS 30 ANS DE RECUL NI DE CONTRADICTION
On croyait exhumer une faute.
On a retrouvé une doctrine.
Dans un pays où la politique est binaire, où l’opinion est souvent nourrie de titres racoleurs plutôt que d’analyses de fond, l’apparition d’un texte structuré, pensé, écrit il y a 30 ans, agit comme un miroir brutal.
Ils sont allés fouiller dans les archives avec l’avidité de ceux qui cherchent un cadavre sous le tapis.
Mais ce qu’ils ont trouvé, c’est un texte de juriste, fidèle à sa rigueur d’alors, précis, nuancé, exigeant.
Ils voulaient du feu.
Ils ont trouvé de la géométrie.
Ils pensaient piéger.
Ils ont révélé une colonne vertébrale.
Ceux qui jubilent en exhumant un texte de Maurice Kamto datant de 1995 pensent avoir trouvé une contradiction.
En réalité, ils viennent de sortir des archives le témoignage d’une constance intellectuelle, d’un engagement rigoureux, et d’une éthique juridique qui traversent trois décennies.
…..
A- Contexte historique oublié par les excités de la polémique
En 1995, le paysage politique camerounais est encore en friche.
Les partis se cherchent, les allégeances se vendent, les trahisons sont une monnaie usée.
Kamto, en juriste lucide, ne critique pas la mobilité en soi, mais le nomadisme sans doctrine - celui qui troque des convictions contre des prébendes.
Il dénonce une pratique, pas un principe. Il appelle à l’éthique, pas à l’asservissement.
…..
B- Ce que disait vraiment Kamto en 1995… et pourquoi Mitterrand l’aurait compris
« Le député ne doit pas disposer de son mandat à sa guise, surtout contre le choix de ses électeurs. »
Cette phrase, extraite de son texte de 1995, résume toute sa philosophie :
La liberté de l’élu, oui. L’impunité morale, non.
Le rejet du mandat impératif n’a jamais été un blanc-seing pour trahir le peuple.
Et s’ils avaient mieux lu l’Histoire, ils auraient su qu’on peut dénoncer un système… et plus t**d en prendre les commandes sans trahison.
François Mitterrand, en 1964, écrivait “Le coup d’État permanent”, fustigeant la toute-puissance des institutions gaulliennes.
Mais en 1981, une fois élu président, il déclara simplement :
“J’y suis, j’y reste.”
Ce n’était pas un revirement.
C’était la maturité d’un homme qui avait compris que la critique n’interdit pas la conquête, ni la conquête la fidélité intellectuelle.
Mitterrand incarne la profondeur doctrinale, la preuve que l’on peut critiquer une institution, puis s’y imposer, sans trahir ses idées.
Il valide le Kamto de 1995 :
Le critique de l’époque
Le juriste exigeant
Devenu acteur politique, non pas malgré ce qu’il écrivait, mais parce qu’il l’avait compris avant tout le monde.
“J’y suis, j’y reste” : c’est l’écho français du Kamto constant,
pas le Kamto qui retourne sa veste.
……
C- L’indignation à géométrie politique : la tartufferie du régime
Quand les élus quittent l’opposition pour rejoindre le RDPC, on appelle ça la démocratie.
Quand le vent souffle dans l’autre sens, on crie à la trahison.
Le régime ne défend pas le droit.
Il défend ce que le droit lui permet quand ça l’arrange.
Mais comme Kamto le rappelle subtilement :
le droit n’est pas à la carte.
……
D- Ils ont déterré une arme qu’ils ne comprennent pas
Ils pensaient piéger Kamto avec un texte vieux de 30 ans.
Mais ils ont simplement réveillé un lion qui écrit depuis trois décennies.
Ils ont cru frapper un homme.
Ils ont révélé une œuvre.
Une pensée. Une architecture. Une méthode.
Ils ont agité une phrase. Kamto leur tend une doctrine.
Ils ont crié à la contradiction. Kamto leur montre qu’il réfléchissait déjà pendant qu’ils apprenaient encore à applaudir.
Le lion ne se contredit pas.
Il évolue.
Et parfois, il laisse croire qu’il dort… jusqu’au moment où il bondit.
Et comme le rappelle la jurisprudence :
“Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude.”
Ce turban de confusion qu’ils agitent comme un voile juridique, c’est le leur. Kamto, lui, a simplement pris acte du vide qu’ils ont laissé.
CONCLUSION
Le lion n’a pas rugi. Il a attendu.
Quand la ruse respecte le droit, et que le droit démasque la ruse.
Ils avaient rêvé d’un Kamto effacé par son propre boycott.
Mais ils n’avaient pas vu qu’il ne s’était jamais absenté du terrain essentiel : celui du droit.
Ils ont crié à la disqualification ; il leur a tendu la loi.
Ils ont agité le Code électoral ; il leur a rappelé la Constitution.
Et quand ils exhument ses écrits anciens pour l’attaquer,
ils prouvent une chose : Kamto pense, écrit, structure depuis 30 ans.
Là où d’autres improvisent, lui anticipe
Le coup de maître, ce n’est pas d’avoir menti.
C’est d’avoir laissé croire ce qu’il ne disait pas,
et d’avoir bâti sa légitimité sur l’inattention de ses adversaires.
Kamto n’a pas trahi la loi. Il l’a pratiquée.
Il n’a pas changé de camp. Il a changé de registre.
Et cette fois, il revient… en règle.
Ils parleront encore de transparence. Ils exhiberont les signatures. Ils vanteront les partenariats avec l’ONU.
Mais ils oublieront juste une chose : les partis politiques ne sont pas des figurants.
Alors quand vient l’heure du contentieux, et que retentit le mot “irrecevable”,
on se souvient soudain que la Cour n’est pas constitutionnelle.
Elle est juste nominative.
J’AI DIT.
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