18/01/2023
Les Afriques
Opérations militaires françaises en Afrique
Quand François Hollande bafouille sur l’arrivée des Russes en RCA
François Hollande a accordé un entretien à France 24 et RFI, dix ans après le début de l’opération Serval au Mali et six ans après le retrait de la Force Sangaris en Centrafrique. Si l'ancien président français a assuré avoir décidé cette intervention à la seule demande du peuple malien, il balbutie s’agissant de l’arrivée des Russes en Centrafrique. Il se dit peiné de voir le groupe russe Wagner parvenir à convaincre une partie de la population malienne "qu’ils la protègerait mieux" du jihadisme. "Ce sont eux, les néocoloniaux", assure l'ancien chef de l'État français.
Sur le retrait de l’opération Sangaris, en Centrafrique, fin 2016, l'ancien chef de l'État français (2012-2017) peine à convaincre sur les raisons et l’ arrivée des Russes à Bangui. Mieux, il se défausse sur les Russes assurant qu’il ne savait pas qu’ils arrivaient en RCA pour ‘’la prédation des ressources du pays’’ . A la question : « en 2016 vous décidez de retirer les troupes de la Force Sangaris contre la volonté du Président Faustin Archange Touadera qui était sous la menace des groupes rebelles. Du coup, il fait appel aux Russes de Wagner. Est-ce que vous avez été surpris ou vous n’étiez pas préparé à voir les Russes s’installer à Bangui ?’’, Hollande bafouille, il balbutie. Il évite de dire que les Russes sont arrivés à Bangui avec la bénédiction un peu inconsciente des Français. Néanmoins il permet à l’opinion de savoir pourquoi les Français de la Force Sangaris sont partis de la Centrafrique, alors que le pays était toujours sous la menace des rebelles. « Nous considérions qu’étant engagés au Mali, étant prêts à intervenir dans une zone plus large au Sahel. Nous avions aussi d’autres engagements au Moyen-Orient. Même si ce ne sont pas les mêmes troupes qui effectuent ces opérations, il y avait une limite physique. Nous avons donc souhaité que les forces onusiennes prennent la relève de Sangaris en RCA et appuyer le président nouvellement élu », a-t-il révélé.
Quand le journaliste insiste et précise sa question : « vous n’avez pas vu venir le groupe Wagner ? », François Hollande fait du dilatoire : « Nous l’avons vu venir sans comprendre qu’il venait non pas comme un soutien militaire mais pour la prédation des ressources du pays », déclare-t-il.
Et pourtant les autorités centrafricaines tentent de dire, depuis l’entrée en action des troupes russes aux côtés des Forces Armées Centrafricaines (FACA) dans la lutte contre les rebelles qui sèment la désolation dans l’arrière-pays, que « ce sont les Français qui ont poussé le pouvoir de Bangui dans les bras des Russes ». « Ils voulaient faire du chantage au nouveau président élu mais mal leur en a pris : ils n’avaient plus le contrôle de la sécurité du pays entre leurs mains une fois que les Russes avaient débarqué à Bangui inconsciemment avec leurs bénédictions. »
Hollande explique enfin comment et pourquoi les Russes sont arrivés en Centrafrique. On apprend alors que le Président Touadera était opposé, dans un premier temps au départ non concerté de la Force Sangaris. Ce qui était synonyme ‘’d’abandon d’un partenaire en eaux troubles’’. L’arrivée des Russes fut une opportunité que le pouvoir et le peuple centrafricains n’entendent plus laisser passer malgré la grosse campagne de désinformation orchestrée par ceux-là qui ont poussé le Président Faustin Archange Touadera dans les bras russes.
Retrouvez l’interview de l’ancien président français ici :
https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/l-entretien/20230118-j-dd?fbclid=IwAR1nyYe8XNKY4rB62Hyf3-1SCh-YZtwrHV1oKbQQ1SxkJhllr0Gyp4a7ZEY
La rédaction d’Afrik’Actuelle
Francois Hollande a accordé un entretien à France 24 et RFI, dix ans après le début de l’opération Serval au Mali. L'ancien président français a assuré avoir décidé cette intervention à la seule demande…