30/09/2025
SAADIA MOSBAH emprisonné en Tunisie son pays natal pour sa lutte contre la Négrophobie en Tunisie 🤔🇹🇳🤔🇹🇳
Saadia Mosbah est tunisienne. Elle est née en Tunisie et y a grandi comme plusieurs générations des siens avant elle. Elle commence à dénoncer ouvertement les actes de négrophobie qu'elle subit durant sa carrière d'hôtesse de l'air. Puis en 2015 elle participe à la création d'une association de lutte contre le racisme du nom de Mnemty. Elle justifie sa démarche en expliquant que la négrophobie est silencieuse invisiblisée en Tunisie mais bien réelle quotidienne et très ancienne.
Très vite, elle réussit à faire de la négrophobie un sujet de débat national. Le pouvoir politique est ainsi contraint de réagir à ce problème. Il le fait en promulgant une loi reconnaissant l'esclavage comme " crime contre l'humanité ". En mars 2018 toujours sous la pression des associations antiracistes du pays, le parlement adopte une loi antiraciste punissant les propos racistes, et plus durement encore ceux incitant à la haine et aux violences raciales
Mais on sait qu'une loi n'a jamais été suffisante pour changer les mentalités d'un peuple.
En Tunisie et comme aux États-Unis sous Obama, la mobilisation des Noirs contre le racisme et leur volonté de reconnaissance de leurs droits humains et civiques ont contribué à une réaction ultraviolente de la part des groupes dominants du pays.
Les militants antiracistes tunisiens ont d'abord fait l'objet de harcèlement et de diffamation. Puis de dénigrement et ont même été taxés de trahison. Puisque le parti national tunisien a accusé les mouvements antiracistes de vouloir grand-remplacer la population prétendument originelle du pays.
Saadia Mosbah en particulier a été visée parce qu'elle a ouvertement soutenu les migrants africains qui subissent un régime de discrimination ultra-violent en Tunisie. En 2022 le président tunisien a repris à son compte l'argumentaire raciste du parti national tunisien pour mettre en place des lois fascistes contre les migrants. Ces derniers ont alors eu à faire face à des campagnes d'agressions physiques, à des cycles d'attaques et de pillages de leurs domiciles, et à des vagues de reconduites hors du pays, au niveau du désert où sans eau sans nourriture et déjà fortement démunis, ils ont été et sont toujours soumis à un risque de mortalité surélevé.
La stigmatisation des migrants africains a fini par atteindre les tunisiens noirs qui à présent sont vus comme des " tunisiens suspects " de " faux tunisiens ", alors qu'ils vivent dans le pays depuis des siècles.
Saadia Mosbah a été au bout de ses convictions en dénonçant les dérives racistes du président tunisien qui a mis en place une campagne de négrophobie ultra-violente et mortifère. Laquelle n'a rien à envier aux expéditions punitives des racistes du Ku Klux Klan du sud profond des États-Unis pendant près d'un siècle.
Le 6 mai 2024 le président tunisien faisait arrêter Saadia Mosbah pour " trahison et contribution au risque démographique".
Elle est depuis accusée de vouloir nigrifier la population tunisienne en favorisant l'installation des subsahariens en Tunisie.
Autant dire qu'il existe en Tunisie un courant négrophobe séculaire dépassant le cadre des enjeux actuels..
Peu de gens le savent sans doute, mais Slim Marzoug un tunisien noir qui s'était élevé contre la négrophobie en Tunisie avait été enfermé pendant 35 ans dans un hôpital psychiatrique par Bourguiba.
Free Saadia Mosbah
Non à toutes les formes de négrophobie d'où qu'elles viennent.
Source : Ahmad Nougbo