
07/08/2025
🧵 Dans une semaine fête de 👩🍼 l’Assomption 🌟 . Un fil.
Le 15 août, l’Église célèbre un mystère à la fois discret et glorieux : Marie, élevée corps et âme dans la gloire de Dieu. L’Assomption n’est pas un conte, mais une confession de foi dans la puissance de la Résurrection.
Cette foi s’est développée lentement. Vers 600, Théoteknos de Livias affirme : Marie est morte, mais son corps n’a pas vu la corruption. Le Christ l’a glorifiée, comme prémices du salut promis à tous. La chair qui a porté le Verbe ne pouvait rester dans le tombeau. Ce n’est pas un privilège abstrait, mais un geste de filiation divine.
Ce mystère a été confessé dans la liturgie orientale avant d’être défini dans l’Église latine. L’Occident hésite longtemps, mais Pie XII, en 1950, tranche : Marie « a été élevée, corps et âme, dans la gloire céleste », sans préciser les modalités de sa mort.
Le dogme ne repose pas sur un passage scripturaire unique. Mais la tradition lit l’Écriture à la lumière du mystère : la femme couronnée d’étoiles (Ap 12), l’Arche de l’Alliance (Ap 11,19), ou la Sagesse glorifiée. Des signes, pas des preuves.
Marie est figure de l’Église. Son Assomption ne la place pas « au-dessus » des fidèles, mais en avant, comme prémices de ce que Dieu veut faire pour tout son peuple.
Les orthodoxes ne définissent pas le mystère, mais le chantent : la Dormition. Marie s’endort, et Dieu l’élève. C’est une fête liturgique, pas un dogme. Mais la foi est la même : elle ne connaît pas la corruption du tombeau.
Côté protestant, le Groupe des Dombes, dans son document commun de 1997 (Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints), propose un chemin œcuménique sur ce sujet. On y lit :
« Il n’est pas absurde pour un chrétien de croire à l’Assomption de Marie, si cette croyance est comprise comme une conséquence de la résurrection du Christ et de l’espérance qui est la nôtre. »
Alain Blancy, dans son analyse du document, insiste : Marie n’est pas hors de l’humanité, mais dans son accomplissement.
Jean-Marie Hennaux précise que la personne de Marie, comme figure de
l'Eglise, se tient avec la personne du Christ au cœur de notre foi.
Ce que l’Assomption proclame, ce n’est pas un privilège isolé. C’est la victoire de Dieu sur la mort, commencée dans le Christ, reçue par Marie, promise à tous. Elle est le premier fruit d’une humanité transfigurée.
La Vierge Marie, dans la lumière, ne détourne pas les regards du Christ : elle les oriente vers lui. Elle nous précède dans la gloire où nous espérons tous entrer.
📎 Pour aller plus loin :
• Aux origines de la foi en l’Assomption https://lnkd.in/egD5vMKf
• Marie dans les Écritures https://lnkd.in/e5p9SyzY
• Le document du Groupe des Dombes sur la Vierge Marie (1997) https://lnkd.in/et94N5dA
• Marie et la Réforme https://lnkd.in/eP7JUXDR
Illustration : esquisse de François Peltier