11/02/2025
Un monde moderne kafkaïen !!!
L'histoire de René :
J’ai 85 ans, je suis handicapé au point d’être enfermé dans mon domicile depuis 5 ans, ne sortant que pour des visites à l’hôpital avec un bénévole pour pousser ma chaise roulante et un véhicule médicalisé, ce qui est extrêmement douloureux pour mon dos. J’ai une infirmière qui vient tous les jours pour mes soins et un kinésithérapeute une fois la semaine. Comme je sais manipuler Internet, j’ai un contact avec le monde pour me dépanner en livraison à domicile, Delhaize et Carrefour pour l’alimentation et Amazon pour le reste. Moralité, je vivais presque normalement jusqu’à la semaine dernière. Mais depuis la semaine dernière, l’état belge m’a supprimé en tant que citoyen de l’accès à ses services.
J’étais inscrit à « My eBox » mis en route par ce cher Mathieu Michel, secrétaire d’État à la digitalisation et à la simplification administrative, ce qui me permettait de remplir mes déclarations fiscales, de recevoir mes impôts et taxes diverses et surtout accès à mes données médicales très importantes dans mon cas ! Tout allait bien pour moi, il suffisait d’introduire ma carte dans le lecteur, de m’identifier et j’y avais accès.
Hélas depuis la semaine passée, je ne puis plus y accéder ni par mon lecteur de carte ni par « itsme ». Au début, j’ai cru à un bogue, mais ni le lendemain ni le jour suivant, cela ne fonctionnait. Le lundi, je téléphonai au service eID, je crus d'abord à un bogue, mais à force de patience, j’obtins un correspondant qui me guida par téléphone pour avoir l’accès désiré sans résultat. Le mardi, je téléphonai à nouveau à ce service dont le seul résultat fut "adressez-vous au BOSA", ce que je fis avec beaucoup de difficulté. Le premier interlocuteur après plusieurs manipulations, les mêmes que celles que m’avait fait faire les interlocuteurs de eID accusa mon lecteur, mon navigateur et finalement mon ordinateur. Je ne renonçai pas à mes tentatives pour tenter d’entrer dans « ma santé, réseau Wallonie » si important pour moi, avec chaque fois un échec. Je repris donc contact avec le BOSA où un autre interlocuteur, mieux formé sans doute, me guida dans mes manipulations et me conduisit à une fenêtre où se trouvait mes données avec les mentions « valable du : au : » vierges. L’explication était là, simple et irrévocable, pourtant ma carte d’identité était valable jusqu’en 2045.
Quand je demandai ce que je devais faire, l’interlocuteur me déclara que la seule solution était de me présenter avec ma carte à mon administration communale, ce qui m’était pratiquement impossible compte tenu de mon état ! Je pris donc contact téléphonique avec le service d’état civil pour demander si je pouvais leur envoyer quelqu’un pour réactiver ladite carte avec mon code « pin » en expliquant ma situation. L’employé très compréhensif, après consultation, me répondit par l’affirmative en précisant que je devais fournir le code « puk ». Hélas, ma carte m’ayant été délivrée en 2015, je l’avais égaré depuis belle lurette. Je devais donc demander à la dame qui avait la gentillesse de me représenter avec ma carte et une attestation médicale déclarant mon incapacité de me déplacer pour en demander une nouvelle. Mon médecin conscient de l’urgence m’envoya celle-ci par courriel.
Mais quand elle se présenta au guichet, on la renvoya lui disant qu’il fallait le sceau (sic) du médecin sur le document. Elle devra donc passer chercher le document ce lundi pour recommencer la démarche. Mais à l’écoute d’une conversation entre employés, elle me rapporta qu’une nouvelle législation imposait la prise d’empreintes digitales et que toutes les cartes délivrées valables au-delà de 2030 avaient ou seraient désactivées.
Moyen coercitif pour obliger leurs titulaires à venir réclamer une nouvelle carte et donner leurs empreintes ? Et cela en douce ?? Sans communication ? Si tel est le cas, c’est un véritable scandale qui se dissimule derrière ces faits. Une belle enquête à faire pour un vrai journaliste d’investigation !
René G. Thirion
commandeur de la Commanderie des Costes du Rhône
ex-secrétaire général de la Chambre française de Commerce de Liège
ex-administrateur de la Chambre de Commerce de Liège et de l’AIHE
Poète wallon publiant sous le pseudonyme de Georges Bleuhay
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