Il y a un peu plus d’un demi siècle , l’Abbé Roussel prêtre de la paroisse lance l’idée d’organiser une Fête au village ,fête qui allait remplacer en quelques sortes les fêtes sous bois. Quelques jeunes et beaux garçons vont relever le défi.
Entre temps l’Abbé Roussel allait quitter le village et partir pour AYE.
L’Abbé Dussard vint alors rejoindre la paroisse, le projet était lancé et les jeunots avaient programmé cette Fête.
La deuxième année, l’Abbé conscient du risque à entreprendre une telle organisation voulait des garanties financières avant de s’engager. Les jeunes avaient programmé un bal au Cercle pour récolter les fonds nécessaires pour organiser la fête du Cabu. L’enthousiasme et le culot leur ont donné raison, nous pouvons les en remercier aujourd’ hui.
Pourquoi la Fête du Cabu?
Cette fête est liée à la tradition maraîchère qui remonte au XIXe siècle. Profitant d’un ensoleillement plus favorable qu’ailleurs, les « hottis » de Mussy sillonnaient les marchés de la province pour vendre avant les autres les légumes à repiquer. Parmi ces plants, il y a le fameux chou blanc, le cabu qui a donné son nom aux habitants et à sa fête. C’est la base aussi du plat local auquel se mélangent pommes de terre et agneau.
Le comité a connu des hauts et des bas, il est bon de le rappeler. Tout n’a pas toujours été facile. Après de gros travaux réalisés au Cercle et des frais de fonctionnement élevés, les finances n’étaient pas au beau fixe. Le comité s’est retroussé les manches et voilà le résultat aujourd’hui.
Nous devons retenir également des moments intenses, des années exceptionnelles, des changements radicaux qui ont donné à cette Fête une âme au village, un lieu de rendez-vous festif, amical et un endroit de retrouvailles.
Je ne vais pas faire la rétrospective des 56 années, mais seulement évoquer les faits marquants, les moments forts.
Les premières années, des voliges de sapin étaient clouées aux arbres de la place pour y placer les bâches, le montage et démontage durait un mois .
On y installait buvettes, stands à frites et hot-hog, restaurant, jeux de massacre, cochon d’inde, tombola, piste de danse, podium etc…
Les festivités démarraient le samedi soir par un bal. Le dimanche était consacré aux activités ludiques. On y retrouvait le jeu de massacre et du cochon d’inde, une tombola, la pêche, etc…. Des harmonies donnaient des concerts, le club de judo faisait une démonstration. Le Restaurant se situait sous la tente.
Quelques années passées, le comité avait décidé d’innover et de présenter du spectacle .
Un concours du plus gros mangeur de Cabu a pris place et devenu le fil conducteur de la Fête et le reste encore aujourd’hui.
Un peu plus t**d , le comité a organisé un corso fleuri. Le travail de préparation était consistant: : confection de fleurs en papier crépon, réalisation de chars, habits et costumes à préparer, etc….Les soirées de juillet étaient consacrées à la réalisation de milliers de fleurs par de nombreuses familles de Mussy. Ces années ont connu un succès remarquable et inoubliable.
Stéphane Steman a été invité et a fait un show sous chapiteau un dimanche après-midi. Suivi d’un bal avec l’orchestre « Annie Saint-Martin et ses chevaliers » souvenirs mémorables.
Quelques années plus t**d , les moutons ont fait leur apparition. La fête débutait le samedi matin par une criée aux moutons suivie de concours.
Des concours ovins et caprins avaient pris une place importante dans la Fête du Cabu pendant plusieurs années. Hélas des contrôles sanitaires stricts imposés aux éleveurs ont mis fin aux concours .
Au début des années 80, le restaurant a été transféré dans les grandes salles du Cercle Saint Pierre et Paul , salles aménagées essentiellement pour faire le restaurant et la cuisine de la Fête et pour devenir par la même occasion une salle de réception .
En 1982, le vendredi fin d’après-midi, une tornade marquait une page importante dans l’histoire de Mussy. Le chapiteau dressé sur la place fut mis à terre suite à la chute d’un marronnier.
Les dégâts dans la localité étaient importants. Tronçonneuses, haches, et bras dégagèrent et nettoyèrent la grand’place Quelques heures plus t**d , la firme Vandevelde de Bree arrivait sur les lieux et remettait le chapiteau sur pied .
En 1989, la RTBF accompagnée d’une vingtaine de techniciens, caméramen, script-girls et maquilleuses entouraient Guy LEMAIRE qui, à partir de la Grand-Place, présentait la Gaume, les Cabus et sa fête à l ‘émission TELETOURISME.
Des podiums avec des jeunes et talentueux artistes ont animés les après-midi:
Lou and the Hollywood Bananas, Nathalie Pâques, Morgane, Lady Botterfly, le comique Bézu….
En 1983 Fréderic François était l’invité vedette pour l’école des fans.
Ces dernières années la Fête a pris des proportions relativement importantes, 2 chapiteaux sont dressés , un sur la place pour les soirées et l’autre devant la Cercle qui fait office de terrasse.
Le chou est le fil conducteur. Dans la salle paroissiale, le Cercle Saint -Pierre et Paul, des grandes casseroles cuisent 500 kilos de chou pendant des heures. Ce chou est accompagné de gigot d’agneau, avec saindoux et épices jusqu’à qu’il prenne une teinte rousse. Samedi et dimanche, plus de 1 000 repas sont ainsi servis. Mais le spectacle de la fête reste le concours du plus gros mangeur de Cabu le dimanche vers 18H. Le vainqueur y ingurgite en 20 minutes et en mangeant proprement, c’est la règle du concours, plus de 2KG. Le ventre rond il sera couronné le roi du Cabu.
Et comme vous pourrez le constater Mussy-La-Ville et sa région est une terre riche pour le volet et son aspect artistique et intellectuel à la fois.
Les affiches artistiques sont réalisées par l’illustrateur Yves LEFEVRE natif de Mussy.
Après des études à Saint-Luc à Liège , Yves a travaillé à Bruxelles comme graphiste dans des agences de publicité. En 1974 il s’est installé comme indépendant et s’est spécialisé dans le type de création et d’illustration. Il travaille à Paris, Bruxelles et Luxembourg et collabore avec les plus grandes maisons d’éditions, agences de publicité et les télévisions. Il est représenté aux Etats-Unis par la plus importante banque d’images mondiale.
Des travaux remarquables ont été sélectionnés trois fois dans Graphics Annual à Zurich.
Je vais vous citer quelques réalisations de l’artiste: les illustrations pour le journal télévisé à la RTBF, des affiches pour le chemin de fer, création de timbres pour la poste, des illustrations de livres pour RTL éditions, illustrations pour le Figaro magazine, illustrations pour l’agence de publicité Ogilvy § Mather à New york.
Une bande dessinée relatant les fêtes du Cabu a été présentée le premier week-end du mois d’août en 2012 . Elle est l’œuvre d’un artiste mussypolitain Philippe MARTEL. Après des études à Pierrard, il s’est inscrit à l’académie en section art à Boistfort.. Homme de théâtre, peintre imaginatif, dessinateur, bédéiste. Philippe a du talent vous avez pu le constater en lisant l’an dernier à la même époque, la r***e le Gletton dont il en avait fait la couverture. Il a réalisé 2 BD pour Dédé tri tu tiré en 1 000 exemplaires. Dédé tritu c’est Métro, bistro, dodo. Ses tableaux picturaux ont alimenté les plus belles salles de Wallonie. Il a illustré par ses créations différentes r***es notamment dans la capitale. Il a fait partie des invités au festival de la BD à ARLON.
Un tableau a été également peint par une artiste gaumaise d‘adoption, Inge Borg. Ce tableau représente le roi du Cabu. Inge est connue dans le monde artistique de la peinture et surtout de la musique. Elle a sillonné le monde et a fait partie des grandes chanteuses de jazz. En demandant à Inge de faire un tableau évoquant la Fête du Cabu, nous avons voulu avoir une vision d’une artiste extérieure au village et qui aime venir savourer en famille et en amitié le fameux cabu au mouton.
Monsieur Fernand Tomasi a été sollicité par Madame Thérése Mahy, députée provinciale en 2012, pour réaliser une œuvre représentant le chou et ce qui tourne autour du chou. Fernand Tomasi gaumais de cœur est connu comme sculpteur, romancier, poète et nouvelliste .