22/10/2025
FIN DE LA MASCARADE ÉLECTORALE
MAIS LE COMBAT POUR LA RENAISSANCE CONTINUE…
LE CAP RESTE,
LES GENDARMES PASSENT.
Depuis plusieurs semaines, j’ai multiplié les publications pour documenter ce que beaucoup découvrent aujourd’hui avec effarement : le rôle décisif de la Commission nationale de recensement général des votes.
Son intitulé administratif cache mal sa fonction véritable : c’est la guillotine technique d’un processus verrouillé.
Elle est censée compiler les résultats, mais elle agit en réalité comme un sas de filtrage des vérités dérangeantes.
La configuration de cette commission, son absence de pluralisme réel, et le caractère non contradictoire de ses délibérations, transforment chaque séance en formalité administrative.
C’est là que tout bascule, dans une indifférence soigneusement entretenue. Car ce verrou n’est pas seulement juridique. Il est institutionnel, stratégique et systémique.
Il fonctionne à tous les étages : dans la composition des organes, dans les silences de la loi et dans les rapports de force symboliques imposés aux représentants des candidats.
Et cette année, le verrou a encore fonctionné.
Les travaux de la Commission nationale de recensement général des votes ont été présidés par un magistrat bien connu :
Émile Essombè, … membre du Conseil constitutionnel, dont le profil illustre à lui seul les entrelacs du verrouillage institutionnel.
L’ambiance des séances a confirmé ce que nous dénonçons depuis quelques semaines : une tension palpable, des intimidations implicites, une asymétrie totale entre les représentants de l’État et les délégués des partis politiques, souvent relégués au rang d’auditeurs passifs.
Le rapport de force est saisissant .
Certains représentants de candidats semblaient plus proches d’étudiants intimidés que de commissaires souverains.
Impressionnés par la solennité des lieux ou fascinés de côtoyer des figures qu’ils n’auraient jamais croisées dans leur quotidien, ils assistaient aux travaux comme à une table ronde en amphithéâtre, animée par l’un de leurs professeurs, sur le thème du droit électoral… sous la menace implicite d’un recadrage sec en cas de propos jugé déplacé.
Et il y en a eu : lorsqu’un représentant a voulu insister sur la pertinence des PV en sa possession, il a été aussitôt recadré. Ses interventions suivantes se sont muées en Salamalecs timorés, comme le rapporte un observateur avisé et bien introduit… L’image peut faire sourire, mais elle dit tout.
Pendant ce temps, des documents circulent. Des rapports fuitent. Des compilations anonymes de procès-verbaux émergent sur les réseaux.
On y lit des chiffres, des tendances, des écarts. Ils sont invérifiables de manière formelle, mais tout laisse penser que ce sont eux que le Conseil constitutionnel reprendra, comme en 2018.
La mécanique est huilé€ : on laisse passer les contestations locales, on les écrase au niveau central, puis on habille le tout d’une rhétorique de sérénité républicaine.
Le clou du spectacle ? Une brève apparition de Émile Essombè à la CRTV. Il s’y est félicité du bon déroulement des travaux, a tenté de rassurer les citoyens, et a justifié la réintégration des résultats contestés d’une zone sensible du Sud-Ouest, au nom de l’équité.
Tout était dit. La séquence est bouclée. Il ne reste plus qu’un ultime décor : celui des perruques du Conseil constitutionnel, chargées d’apposer leur sceau sur un scénario déjà rédigé.
Tout observateur de bonne foi le comprend désormais : deux vérités s’affrontent dans ce processus électoral.
La première est celle qui sera proclamée officiellement par le Conseil constitutionnel, au terme d’un calendrier verrouillé et d’une procédure opaque.
La seconde est celle que portent les procès-verbaux collectés sur le terrain, conservés par les représentants des candidats, parfois exclus du processus, parfois intimidés, souvent réduits au silence.
Cette dualité n’est pas nouvelle, mais elle atteint cette année un degré de perfection cynique rarement égalé.
Face à cette situation, chacun doit choisir sa posture: faire semblant de croire à la vérité proclamée, ou assumer de porter la vérité confisquée. La première est confortable , la seconde est exigeante. Mais seule cette dernière peut préparer l’avenir.
Car le peuple n’est pas dupe : il sait qu’on lui vole, non seulement sa voix, mais aussi sa mémoire.
Cette séquence entérine une situation absurde où le peuple sait, les candidats constatent, les chiffres alertent… mais tout est recouvert par le voile d’un récit consolidé à huis clos.
La vérité des urnes n’est pas réfutée : elle est simplement ignorée, comme si la lumière n’existait que là où le projecteur officiel la pointe.
Mises bout à bout, ces anomalies produisent un effet cinglant: elles donnent naissance à deux réalités distinctes, que plus rien ne semble pouvoir réconcilier.
CONCLUSION
RIEN N’EST FINI,
TOUT COMMENCE
La lucidité comme une boussole,
la pensée comme un vrai cap.
Le scrutin s’est déroulé comme prévu : sans surprise, sans confrontation réelle, sans possibilité d’échapper au scénario écrit d’avance. Le verrou a été activé à chaque étape. Il a neutralisé les procédures , corseté les chiffres, et vidé de son sens toute prétention à la transparence. Cette comédie électorale avait une fin déjà pliée.
Depuis longtemps, je me suis refusé à accompagner ce théâtre. Non par découragement, mais par lucidité. J’ai analysé, déconstruit et dénoncé.
J’ai assumé une posture claire :
ne pas cautionner un processus verrouillé. J’ai dit ce que beaucoup pensaient tout bas, et j’ai formulé, de manière argumentée, ce qui m’a valu autant d’adhésion que d’hostilité :
le NI–NI comme ligne stratégique.
Aujourd’hui, à travers la Pensée n°088 de Maurice Kamto, le capitaine reprend la parole. Il ne se plaint pas et ne renonce pas. Il tient la barre, appelle les matelots à reprendre les rames.
Il rappelle à chacun que la vraie tempête n’est pas derrière, mais devant nous, et que ce navire – notre nation, le 237 – peut encore être sauvé si nous ramons à l’unisson.
Dans ce contexte, ma ligne reste intacte :
– Non au simulacre.
– Non à l’abandon stratégique.
– Oui à la lucidité, à la cohérence et à la mémoire politique.
– Oui également à la mobilisation lente, mais sûre, des forces vives du changement.
Le NI–NI n’est pas un retrait, c’est un refus d’être piégé.
C’est la marque de ceux qui regardent loin, pas de ceux qui gesticulent.
Et si les pagayeurs reprennent leur place, le capitaine est toujours là,
la boussole toujours orientée vers la justice, et le cap, vers un Cameroun enfin libéré, n’a jamais été aussi clair.
LE TRAIN N’A PAS DÉRAILLÉ.
IL AVANCE, AVEC OU SANS VOUS.
L’histoire politique du Cameroun ne s’est pas arrêtée au 12 octobre 2025.
Elle s’écrit encore, loin des caméras, des meetings hâtifs et des pancartes trop vite imprimées.
Là où certains se sont jetés dans des pâturages arides, arrosés de pesticides rhétoriques, nous continuons de chercher l’herbe saine, non contaminée et authentique.
Ce n’est pas une fin.
C’est une confirmation :
– confirmation que le régime verrouille tout,
– confirmation que certains avaient besoin de vivre la gifle pour ouvrir les yeux,
– confirmation que la vraie bataille sera celle de demain.
Mais demain ne se construira pas sur les illusions.
Beaucoup s’agitent aujourd’hui à cause des échauffourées dans le Nord, l’Extrême-Nord et quelques quartiers du Sud bien sous contrôle.
Mais le Septentrion est loin, et le régime le sait.
Depuis longtemps, Paul Biya a tranché :
“Tant que Yaoundé respire,
le Cameroun se porte bien.”
Et aujourd’hui encore, à 92 ans, il respire mieux que jamais, sous perfusion diplomatique, et avec la bénédiction silencieuse des chancelleries occidentales.
Preuve?
D’après Jeune Afrique, le même Paul Biya aurait proposé à Issa Tchiroma Bakary la Primature, en échange de l’abandon de toute contestation.
Un poste, un strapontin, quelques promesses de réforme , une alliance de façade…
Mais aucune reconnaissance du verdict des urnes.
Juste la promesse d’un gouvernement d’union pour enterrer le débat.
Ce que d’autres appellent victoire n’est, pour le régime, qu’une opportunité de reconduire le système.
Et ce que certains croyaient être un triomphe populaire se révèle un simple rouage dans une mécanique d’endormissement collectif.
Pendant que certains frappaient le mur du son dans la joie, pensant avoir franchi un cap, ils oubliaient qu’il restait un mur d’acier, bien réel, hérité de 2018, déjà fissuré par les premiers coups de boutoir de celui que le régime redoute le plus,
mais que certains ont cru bon d’écarter.
Les gendarmes qui l’ont écarté aujourd’hui ne seront très certainement pas là demain.
Et ceux qui pensaient avoir pris une fusée réalisent trop t**d qu’ils ont été détournés dans un ballet de banderoles.
Pendant ce temps, le train continue.
Le train de la libération n’a jamais quitté les rails.
Il avance, à son rythme.
Avec patience et un cap.
Les wagons — ou plutôt les sièges — laissés vacants par certains passagers pressés, déçus, surexcités ou en quête de nouveaux pâturages…
… restent disponibles.
Car ce train ne ferme la porte à personne.
Il suffit de courir un peu, de reprendre son souffle, de réajuster sa direction.
Puis de remonter, sans honte,
sans bruit et avec foi.
Sa vitesse permet encore de le rattraper. Mais sa destination, elle,
ne changera pas.
Elle mène vers le seul pâturage où l’herbe est saine et abondante pour TOUS, débarrassée des pesticides idéologiques qui viennent tout juste
d’empoisonner les promesses creuses,
de polluer les talons précipités sur le bitume,
et de décolorer les banderoles surgies de nulle part
pour acclamer des foules non ou mal identifiées.
Indépendamment des rendez-vous qui avaient été pris ici même,
et ailleurs, dans l’enthousiasme des émotions de … certains … regards embarrassés et dissimulés derrière des banderoles non identifiées,
ce train avance, balisé par une décennie de lucidité
et tiré par un moteur de constance et de vision.
Ceux qui ont crié victoire trop tôt devraient chercher maintenant l’entrée du bon wagon . Le train n’attend pas, mais il accueille.
Retour au bercail
sur le chemin de la résistance pacifique dont les actions avaient déjà entamé la solidité de ce mur d’acier depuis 2018,
mur qui n’est pas un mur de son franchissable, même dans un rêve court et apaisant.
C’est dans cette posture lucide et patiente que se révèle la vraie nature des trajectoires politiques.
Car dans le paysage politique camerounais actuel, une évidence s’impose…
Issa Tchiroma n’est qu’une météorite : sa lumière est brève, sa trajectoire spectaculaire mais sans lendemain. C’est l’étoile polaire qu’on suit, pas l’éclat passager d’un astre filant. Et Maurice Kamto, lui, n’a jamais cessé de montrer la direction.
Sa posture du NI-NI a protégé sa stature. Elle a préservé l’homme, l’image, et l’élan. Ce silence, loin de le reléguer, l’a hissé. Mandela en Afrique du Sud, Lula au Brésil : tous deux ont été écartés, oubliés un temps, mais l’histoire a fini par leur rendre justice. Pas parce qu’ils ont crié plus fort que les autres, mais parce qu’ils ont tenu bon, avec rigueur, patience, et patriotisme.
Kamto est de cette trempe. Ce qu’il incarne ne s’éteindra pas dans une urne piégée, ni sous les applaudissements fugaces d’un public égaré. Car ce n’est pas un projecteur qui guide un peuple, c’est une étoile. Une étoile polaire : celle qui ne vacille pas, même quand le ciel est plein de turbulences.
Tchiroma est une météorite, Kamto une étoile polaire.
La première s’efface quand le ciel se calme.
La seconde reste, pour guider ceux qui tiennent la route.
Quand un président de 92 ans s’accroche à un huitième mandat, comment reprocher à celui qui a vingt ans de moins – solide, lucide, et encore debout – de ne pas se précipiter dans un piège tendu à dessein? Mieux vaut garder le cap, tenir bon, et miser sur le temps long, quand on sait que les gendarmes d’aujourd’hui ne seront très certainement pas ceux de demain.
Un régime qui s’est ridiculisé pour écarter un adversaire redoutable ne cédera jamais face à une créature de sa propre main, discréditée par son passé, et incapable de lui faire renoncer à un menu élaboré depuis quarante-trois ans.
Vous avez intérêt à reprendre la lutte pour pulvériser ce mur d’acier déjà entamé depuis 2018 par des coups de boutoir, maintenant que vous avez compris que c’est la seule méthode qui requiert de la patience…
Mieux vaut un regard droit dans le brouillard qu’un demi-tour en pleine lumière.
Le silence de l’endurance pèse souvent plus lourd que le bruit des ralliements précipités.
Changement dans la paix,
et par les urnes de plus en plus identifiables…
«Les heures les plus proches de l’aurore sont celles les plus sombres de la nuit. »
Mais l’aurore approche.
Dans un Cameroun délivré,
– nourri d’une herbe saine,
– libéré des pesticides idéologiques,
– affranchi des pancartes artificielles et des foules improvisées.
Alors tenons. Encore.
Car au bout du rail,
il y a plus qu’une alternance :
il y a une renaissance.
Gaston NTOUBA ESSOMÈ
Libre penseur, esprit curieux, réveillant, et plume affranchie.
J’éclaire, questionne et dérange.
NOUS SOMMES EN ZONE DE TURBULENCES
2025 EST DÉJÀ LÀ
Laure Noutchang Officiel