01/05/2022
DU CHÔMAGE AU PRESTIGIEUX POSTE DE BRAND AMBASSADOR CHEZ COCA-COLA (...)
Ah la vie, elle est tellement imprévisible ! La roue tourne vite, et les derniers de la minute d'avant peuvent devenir les premiers juste la minute d'après. J'en ai fait l'expérience il y a quelques années de cela et au moment où la tempête s'abattait sur ma vie, à une période où beaucoup de personnes m'avaient tourné le dos, où peu misait sur "le cheval boiteux" que j'étais. Je vous explique tout et dans le moindre détail. Prenez connaissance de cette histoire à la fois triste et glorieuse. C'est l'histoire d'un "petit gars" qu'on a vite fait de ranger aux oubliettes, alors que la vie n'avait pas encore dit son dernier mot.
En effet, nous sommes en 2007. Je me rends au travail comme d'habitude, mais sauf que là mes habitudes allaient être bouleversées. Je reçois une lettre de licenciement de la part de mon employeur de l'époque avec effet immédiat. Je n'en crois pas à mes yeux. Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer pour qu'on en arrive là ? Quelle faute même minime devrais-je avoir commise pour que je sois viré sans préavis ? Comment je ferais désormais pour payer mon loyer, régler mes factures, assurer la scolarité, m'occuper de la santé de ma fille ? Ce sont autant de questions qui m'ont tout de suite traversées l'esprit en quelques fractions de seconde. Et pourtant, la réalité est là : on me mettait à la porte après avoir servi loyalement et avec dévouement dans cette entreprise. Ce travail, c'était toute ma vie, car c'est grâce à lui que j'arrivais à me prendre en charge et à prendre soin de mes proches. Ce fut un vrai coup dur. La vie devait continuer toutefois, me suis-je dit. Diplômé, au chômage, avec des dépenses assez lourdes à supporter, le schéma dans lequel j'étais ne pouvait pas plaire à quelqu'un. Puis un jour, après plus d'une année à rechercher un nouvel emploi, je tombe sur une annonce de Coca-Cola qui recrute un Brand Ambassador pour son produit "Burn Energy Drink". L'offre me colle parfaitement à la peau. C'est comme si elle avait été rédigée spécialement pour moi. Enfin, c'est que je me disais parce que j'avais peut-être trop duré au chômage.
Je prends toutes les informations sur l'offre, monte bien mon dossier de candidature et je postule avant la date limite du dépôt des dossiers. Le processus de recrutement était donc lancé. Étude minutieuse de dossiers sur étude de dossiers, ma candidature est retenue pour un entretien d'embauche. C'est une grande victoire pour moi. Je pars à cet entretien habité d'un optimisme débordant. Je me sais capable de décrocher ce poste. A l'entretien, je cartonne et réussis à émerveiller le jury qui décide de me confier cette fonction très importante. Je suis devenu ainsi LE PREMIER AMBASSADEUR D'UNE MARQUE MONDIALE AU BURKINA FASO. Une véritable prouesse pour une personne comme moi qui était encore au chômage quelques jours plus tôt. C'est maintenant que le plus dur commençait. Dans un premier temps, les critiques peu constructives de mauvaises langues qui trouvaient que je n'étais pas suffisamment qualifié et outillé pour un tel poste, et d'autre part, les chantiers qui m'attendaient pour Burn Energy Drink étaient nombreux et vastes.
De là d'où je viens, à Orodara, on m'a appris à ne pas s'enfuir peu importe la taille du challenge. Je suis resté concentré sur mes missions, j'ai travaillé dur jour et nuit, mis en place une stratégie marketing et commerciale très pragmatique qui a fait ses preuves et insufflé une dynamique nouvelle à Burn Energy. Burn Energy Drink enregistre des ventes records partout. Mes commerciaux et moi prenons d'assaut les grandes surfaces, les hôtels, les restaurants et les cafés pour présenter et vendre nos produits. La machine est lancée et emporte tout sur son chemin. Les consommateurs tombent sous le charme de notre marque, les commerçants, grossistes ou détaillants, s'arrachent Burn Energy. Je suis au sommet de mon art. Je réinvente la roue, innove sur l'approche communication, je fais de l'opérationnel et je fais des populations les premières ambassadrices de Burn Energy. C'est un succès total. Je me sens fier de ce que je suis en train d'accomplir. La direction de Coca-Cola est satisfaite et m'adresse ses félicitations. Une victoire que je partage avec mon équipe sans qui on n'aurait pas obtenu ces excellents résultats.
Toujours dans mes fonctions de Brand Ambassador de Burn Energy Drink, mon équipe et moi allons dans un restaurant sélect de Ouagadougou pour exposer notre produit. A l'instar des autres jours, nous réalisons des ventes exceptionnelles encore ce jour-là. Mais très perfectionniste, je remarque qu'il y a une seule table dans le restaurant qui ne semblait pas être intéressée par ce que nous proposions malgré les appels du pied de mes commerciaux. Ils ont tout dit et tout fait, mais personne à cette table ne les regardait. Je décide d'aller personnellement vers cette table spéciale pour pousser ces occupants à consommer notre marque. Avec quatreccommerciaux avec moi, deux à gauche et deux autres à ma droite, j'arrive à cette table, sourire aux lèvres. Je commence par les choquer avec une phrase : "Vous êtes spéciales, et à personne spéciale, dispositions spéciales. Tenez ce produit et goûtez-le s'il vous plaît. Il est fait à base de l'ADN de ceux qui savent ce qu'ils veulent comme vous : composants de qualité et de premier choix, confectionné avec la rigueur la plus pointue et la marge de perfection la mieux évoluée. De manière méticuleuse, point par point, on a rassemblé dans ce produit ce qui distingue les uns de la foule : l'excellence. On vous dédie spécialement ce produit. Si vous n'êtes pas satisfait de sa qualité, je vous laisse mon nom et les coordonnées de ma hiérarchie. Appelez mes supérieurs et demandez-leur de me virer. Sauf que c'est une chose qui ne risque pas d'arriver parce que vous allez adorer Burn Energy."
Comme par enchantement, tous les occupants de cette table levèrent la tête ensemble et avec un sourire. Je venais de capter leur attention et de les convaincre de déguster ma marque. Ils ont tous bu et ont beaucoup apprécié la qualité du produit. Ils achetèrent le produit et en grande quantité. Mes commerciaux et moi étions très heureux. Au moment où nous voulions nous en aller, l'un des occupants de la fameuse table me demanda : "Vous êtes embauché chez Coca-Cola ?"
Je répondis : "Non, je ne suis pas embauché chez Coca-Cola. Je suis sous contrat plutôt free-lance."
Tout en me donnant sa carte de visite, le monsieur me dit : "Le jour où votre contrat chez Coca-Cola prendra fin, passez me voir à mon bureau. Je vais vous embaucher. Vous êtes brillant."
Ce jour-là et à cette table, je ne savais pas que je venais de rencontrer l'un des patrons les plus puissants du secteur privé au Burkina Faso. Je pris la carte et j'ai quitté le lieu. Cela marque le début d'une autre belle histoire que je vous raconterai une autre fois.
En attendant, je voudrais dire à une personne qui semble avoir pris goût au découragement, à cause des difficultés qu'elle vit, que la vie peut te surprendre positivement à tout instant. Ce qu'il ne faut pas faire, en revanche, c'est de baisser les bras et de tomber dans la paresse. Gardez toujours la tête haute, soyez à l'affût des opportunités, et lorsque des opportunités se présenteront à vous, faites bien ce que vous avez à faire. Il y a de la magie au bout.
Je tiens à remercier solennellement mon aîné et mentor RODRIGUE BILA, Vice-président chez Coca-Cola sans le soutien de qui cette merveilleuse aventure avec Burn Energy n'aurait pas eu lieu. Que Dieu te bénisse.
Bonne semaine à toutes et à tous !
Restons toujours positifs.
Bakary BARRO
Relationniste
Expert en stratégie marketing et communication
Owner du Champagne Lounge, le 1er Bar d'affaires du Burkina