18/06/2025
Remise d’un faux doctorat honoris causa au Mogho Naaba :
Le 16 juin 2025, le Mogho Naaba a reçu un doctorat honoris causa et une autre distinction de la part d’un établissement nommé CYPRESS International University Institute, lors d’une cérémonie relayée par plusieurs médias burkinabè et soutenue par un communiqué du ministère de la Communication et de la Culture. Toutefois l’université en question est une institution fictive.
D’après le Dr Thierry Romuald Ki, enseignant-chercheur à l’Université N**i Boni de Bobo-Dioulasso, CYPRESS International University Institute, prétendument basée à Van, Texas (États-Unis), n’est pas reconnue par les autorités fédérales américaines. Elle fait partie de ce que les milieux académiques qualifient de plateformes frauduleuses délivrant des certificats sans valeur académique. L’université aurait une antenne fictive au Malawi.
L’auteur identifie comme principal instigateur de cette supercherie un certain “Professeur” Gusto Prince Gadama, un ressortissant malawite qui se présente comme détenteur de 11 doctorats, auteur de 189 livres, et "vice-chancelier mondial" de l’université. Il se fait également appeler “The Great” ou “Lion Man”. Cet individu, condamné au Malawi pour faux et usage de faux documents académiques, fréquente le Burkina Faso depuis 2016, où il aurait déjà remis près d’une vingtaine de faux doctorats, notamment dans les milieux religieux et associatifs.
Le site internet de CYPRESS University, mis en cause, met en avant de manière ostentatoire les exploits autoproclamés de Gadama et fournit une vitrine numérique sophistiquée destinée à tromper des personnalités influentes africaines, renforçant ainsi leur crédibilité apparente par des distinctions fictives.
L’affaire a mis en lumière l’absence de vérification rigoureuse de la part de certains médias qui ont relayé l’information sans recoupement, ainsi qu’un déficit de contrôle du côté des institutions. Le doctorat honoris causa, au même titre qu’un doctorat académique, relève de la compétence universitaire. De ce fait, seuls les établissements d’enseignement supérieur reconnus devraient pouvoir en décerner.
Le Dr Ki appelle ainsi à la vigilance et à plus de rigueur dans la vérification des informations liées aux distinctions honorifiques, en particulier celles touchant des figures symboliques nationales comme le Mogho Naaba.
Source : https://lefaso.net/spip.php?article138871
Décidément, les illusionnistes et imposteurs pullulent à tous les niveaux de la société africaine, que ce soit dans les sphères politiques, religieuses, économiques, académiques ou même culturelles, profitant souvent de la crédulité, du manque de régulation et du besoin de reconnaissance pour asseoir leur influence.
L'entourage de notre estimé Mogho Naaba devrait faire plus attention.