10/10/2025
Suspension des visas américains au Burkina Faso : Ouagadougou dénonce une mesure de pression
{Ouagadougou, le 10 octobre 2025}
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, SEM Karamoko Jean Marie TRAORÉ, est sorti de son silence suite à l’annonce de la suspension temporaire de la délivrance des visas américains au Burkina Faso. Invité du journal télévisé de 20 heures ce jeudi 9 octobre, le chef de la diplomatie burkinabè a confirmé l’information, jusque-là considérée comme une rumeur, après réception d’une note verbale de l’ambassade des États-Unis.
Selon la représentation diplomatique américaine, cette mesure s’expliquerait par le non-respect, par certains ressortissants burkinabè, des conditions de séjour prévues par leur visa notamment les visas de tourisme et d’études. Désormais, les demandeurs de visa devront s’adresser à l’ambassade des États-Unis à Lomé, au Togo.
Une justification qui ne convainc guère les autorités burkinabè. Pour le ministre TRAORÉ, cette décision s’apparente davantage à une forme de pression diplomatique, liée au refus du Burkina Faso d’adhérer à la politique migratoire américaine visant l’identification et l’expulsion de ressortissants africains en situation irrégulière aux États-Unis.
Le diplomate a rappelé que son pays a été à plusieurs reprises sollicité pour accueillir des expulsés africains, une proposition jugée contraire à la vision du Président du Faso, le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, fondée sur la dignité et le respect mutuel entre États.
« La gratuité du visa décidée par le Président du Faso ne doit en aucun cas servir de prétexte pour que des pays tiers se débarrassent de populations qu’ils jugent indésirables. Le Burkina Faso demeure une terre d’accueil, mais aussi une terre de dignité, non de déportation », a martelé le ministre.
Tout en réaffirmant la volonté du gouvernement de poursuivre le dialogue avec Washington dans un climat de respect réciproque, le ministre a annoncé que des mesures de réciprocité seront envisagées conformément aux usages diplomatiques.
Il a également tenu à préciser que cette décision américaine n’a aucun lien avec l’arrivée, prévue fin octobre 2025, des Afrodescendants qui ont choisi, de leur propre initiative, de venir au Burkina Faso pour renouer avec leurs racines historiques.
Burkinamedia.com