03/11/2021
« Dans les différentes régions d’Afrique, les noms et prénoms ont une importance capitale. Leur signification a un sens qui fait généralement référence à des évènements entourant la famille. » Comme Edrine Samba dans « Noms et prénoms d’Afrique, » nous avons pour ambition de remettre les prénoms africains au centre et au goût des Africains, d’en expliquer le sens afin de perpétuer la mémoire de l’Afrique. Cette démarche aura aussi le mérite d’aider les Africains à trouver des prénoms à la fois authentiques et significatifs mais aussi jolis.
Dérivé du latin prænomen, le terme prénom désigne dans la Rome antique, un nom placé avant le nom de famille qui permet de distinguer chaque individu. C’est donc un nom personnel.
Ainsi vous découvrirez sur cette plateforme, de jolis prénoms des 54 Etats que composent le continent africain. C’est une sorte de catalogue des prénoms, une solution au manque de répertoire de prénoms africains, l’une des raisons qui pousse tant d’Africains à adopter ou donner des noms importés à leurs enfants.
Les prénoms d’Afrique sont aussi nombreux que le continent est grand. Très souvent, leur consonance varie d’une ethnie à une autre.
Mais malheureusement, la nouvelle génération de jeunes africains surtout francophone et une partie de celle de nos aînés, a honte de se faire appeler par nos prénoms d’ici. Il est triste de confondre « modernité » ou « civilisation » avec l’affirmation de notre identité, de ce que nous sommes.
Comme l’a rappelé Alain Foka, Journaliste Camerounais à RFI, c’est « avec les prêtres et autres religieux, nous avons intégré que le diable est noir, que Dieu est blanc, le teint clair est meilleur, que nos religions étaient profanes et la manifestation du diable et qu’il fallait s’en éloigner. La plupart d’entre nous avons intégré que nous sommes moins intelligents que le blanc. Nos sœurs et nos mamans ont intégrés que les perruques, les « moumoutes » longues et blanches étaient plus beaux que leurs cheveux naturels. Il est venu le moment de sortir de cet obscurantisme, il est venu le moment pour une jeunesse désormais bien formée et ouverte sur le monde d’élaborer le narratif des Africains, de raconter notre histoire, de magnifier nos valeurs, de vulgariser notre savoir, notre conception de la vie bref de récupérer la parole qui nous a été arrachée et de parler de nous, sans complexe et avec fierté.
C’est pourquoi j’encourage les jeunes à produire autant qu’ils le peuvent, que ce soit dans la littérature, la culture et dans le domaine de l’audiovisuel. Les programmes sur nos médias doivent ressembler nos terres, ils doivent refléter nos réalités, nos feuilletons, nos films, nos jeux doivent ressembler à nous. Fini le mimétisme…, » Alain Foka, Journaliste à RFI.
Cet appel concerne aussi la nécessité de revenir à nos prénoms authentiques africains. De mémoire d’homme, on n’a jamais vu un blanc porter un prénom de noir. Sauf quelque fois, pour jouer la comédie. Mais vous, si vous en trouvez un, informez l’Afrique.