07/04/2023
Entretien avec Hillary Zoungrana, Hillary Zoungrana est une entrepreneure accomplie et multidimensionnelle. Elle détient des masters en Finance bancaire, Conformité réglementaire et Management stratégique, et a récemment obtenu son diplôme de la prestigieuse université Panthéon-Sorbonne Paris 1. Elle est une force motrice dans le domaine de la cosmétique au Burkina Faso grâce à son entreprise phare, le complexe Be Nëëre. En plus de proposer une gamme de produits naturels et des boutiques et instituts dédiés exclusivement au bien-être, Be Nëëre s'étend également aux prestations de services, notamment le nettoyage et la livraison. Mais Hillary ne s'arrête pas là, elle est également un haut cadre de banque et aide les institutions financières à adopter des dispositifs de conformité et à gérer leurs risques internes. Elle est également très engagée dans l'humanitaire avec sa fondation « Be Nëëre For a Cause », qui s'emploie depuis des années à améliorer les conditions de vie de 35 veuves et 45 orphelins du village de Tamporin. Avec son parcours impressionnant et son engagement inébranlable, Hillary Zoungrana est un exemple inspirant pour les entrepreneurs en herbe et les professionnels chevronnés..
AKILI DIGITAL : Comment l’idée de Be Neere cosmetics est-elle née ?
Hillary Zoungrana : Je faisais des études en France à Panthéon-Sorbonne Paris et pendant mes vacances au pays, j'ai remarqué l'émergence du NappyShine, une promotion de tout ce qui est naturel, en particulier les produits capillaires et les cheveux. En participant à plusieurs conférences, j’ai remarqué que les promotrices présentaient leurs produits mais ne donnaient pas leurs ingrédients, contrairement aux grandes marques cosmétiques. Elles n'acquéraient donc pas la confiance des clients. J'ai décidé de me lancer dans cette industrie avec la vision de faire comme les grandes marques.
AKILI DIGITAL : Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées au début et comment les avez-vous surmontées ?
Hillary Zoungrana : La principale difficulté était au niveau des prix de nos produits. Beaucoup de nos articles viennent de l'Europe, même si les matières premières viennent d'ici. Nous y mettons une certaine qualité, donc le standard de nos prix ne convenait pas au début à notre cible, surtout pour une marque locale. Nous avons donc travaillé sur notre communication et notre renommée pour faire épouser nos prix à nos clients.
AKILI DIGITAL : Comment à partir de Be Neere, naît la fondation ?
Hillary Zoungrana : La plupart des grandes entreprises ont le volet RSE qu'elles utilisent pour améliorer la qualité de leur image. Toutes les entreprises veulent non seulement procurer des services, mais aussi être utiles au développement. Plusieurs entreprises œuvrent pour l'environnement, mais nous avons choisi le volet social, en particulier axé sur les femmes et les enfants.
AKILI DIGITAL : Quel avenir envisagez-vous pour Be Neere cosmetics et pour la fondation For A CAUSE ?
Hillary Zoungrana : Nous comptons élargir notre gamme de produits et notre secteur de distribution pour être représenté dans plusieurs pays. Pour la fondation, nous prévoyons de faire des centres communautaires pour les PDI, électrifier les villages et les écoles pour les enfants, œuvrer pour un meilleur accès à la santé pour les femmes et pour les enfants, aider les femmes à développer leur leadership pour obtenir leur autonomie.
AKILI DIGITAL : Vous accompagnez les institutions financières de la place dans l’adoption de leur dispositif de conformité et de la gestion de leurs risques internes. En quoi consiste ce travail ?
Hillary Zoungrana : Nous veillons à obliger les entreprises et les banques à respecter la réglementation pour éviter qu'elles soient confrontées à un risque de réputation. Nous luttons également contre le blanchiment d'argent. En quelque sorte, nous sommes les policiers de la banque et des entreprises.
AKILI DIGITAL : Quel regard portez-vous sur le milieu entrepreneurial burkinabè ?
Hillary Zoungrana : Je constate que le milieu est en pleine essor et que nous rencontrons beaucoup d'initiatives de jeunes. Notre jeunesse veut aller de l'avant et se lance dans ce secteur pour être autonome.