31/10/2022
30, 31 octobre 2014 - 30, 31 octobre 2022
Huit (08) ans déjà que Blaise Compaore avait cédé à la pression de la rue en quittant le pouvoir pour s'exiler en République de Côte d'Ivoire.
La journée du 30 octobre 2014, des dizaines de milliers de manifestants descendent dans les rues de Ouagadougou, et convergent vers des bâtiments symboliques du pouvoir. La police utilise des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule qui pillent ou incendient plusieurs édifices publiques, ainsi que les domiciles de dignitaires du régime.
L'armée mobilisé tire à balles réelles sur les manifestants.
Les bâtiments de la Radiodiffusion-Télévision du Burkina sont envahis par les manifestants.
Plusieurs maisons sont incendiés, tandis que l'hôtel Azalaï Indépendance de la capitale est saccagé puis incendié.
De violentes manifestations ont également éclaté dans d'autres villes du pays, incluant le renversement de statues et le saccage des locaux du parti du pouvoir dans cette ville.
Un couvre-feu est instauré sur tout le territoire de 19 h 0 GMT à 6 h 0 GMT dans le cadre de l'état de siège;
Dans la soirée du 30 octobre, le président Blaise Compaoré annonce dans une allocution télévisée son ouverture à des « pourparlers » allant dans le sens d'une « transition » et annule l'état de siège.
Les évenements se poursuivront jusqu'à sa démission le lendemain et sa fuite en République de Côte d'Ivoire.
Le 31 octobre 2014, le président Blaise Compaoré démissionne. Selon la Constitution (article 43), « en cas de vacance de la présidence du Faso pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement absolu ou définitif constaté par le Conseil constitutionnel saisi par le gouvernement, les fonctions du président du Faso sont exercées par le président de l’Assemblée nationale. »
Le Chef D'État Major Général des Armées, le Gal Honoré Traoré s'autoproclame chef de l'État par intérim. Plusieurs milliers de manifestants se regroupent place de la Nation et devant le quartier général de l'armée, à l'appel de Zéphirin Diabré.
Le même jour, Blaise Compaoré quitte son palais présidentiel de Kosyam et se porte vers le sud avec un convoi de 28 véhicules civils sous escorte militaire. Le convoi doit cependant s'arrêter à une cinquantaine de kilomètres au nord de Pô car la population fait barrage. La France envoie alors un hélicoptère Gazelle des forces spéciales basées à Ouagadougou. L'appareil exfiltre l'ancien président et quelques proches, puis atterrit à Fada N'Gourma tandis que le reste du convoi fait route vers le Bénin. À Fada N'Gourma, Blaise Compaoré embarque ensuite sur un avion français qui décolle pour Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire, où il est accueilli par Alassane Ouattara.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, numéro 2 de la garde présidentielle, s'autoproclame à son tour, dans un communiqué diffusé à la radio, chef de l'État burkinabè. Il précise dans son communiqué qu'il « assume les responsabilités de chef de cette transition et de chef de l'Etat pour assurer la continuité de l'État ».