
25/03/2025
𝐂𝐑𝐈𝐒𝐄 𝐀 𝐋’𝐇𝐎𝐏𝐈𝐓𝐀𝐋 𝐒𝐂𝐇𝐈𝐏𝐇𝐑𝐀 : 𝐋𝐄 𝐋𝐈𝐍𝐆𝐄 𝐒𝐀𝐋𝐄 𝐃𝐄𝐕𝐀𝐈𝐓-𝐈𝐋 𝐒𝐄 𝐋𝐀𝐕𝐄𝐑 𝐀𝐈𝐋𝐋𝐄𝐔𝐑𝐒 𝐐𝐔’𝐄𝐍 𝐅𝐀𝐌𝐈𝐋𝐋𝐄 ?
Depuis plusieurs jours, l’affaire opposant les Assemblées de Dieu (AD) et Mme Marie Claire Traoré fait couler beaucoup d’encre. Pourtant, cette situation aurait pu être gérée autrement, dans la discrétion et le dialogue, sans en arriver à une exposition publique qui divise et fragilise.
Schiphra est le fruit d’un travail collectif, d’un engagement de longue date pour le bien-être des populations. Aujourd’hui, au-delà des responsabilités de chacun, une question essentielle se pose : avons-nous privilégié la bonne voie pour résoudre ce différend ? L’église, en tant que modèle de paix et de cohésion, ne devait-elle pas tout faire pour éviter une escalade médiatique et judiciaire ?
Nous avons tous à apprendre de cette situation. Dans une famille, les incompréhensions existent, mais elles doivent être gérées avec sagesse, sans exposer nos différends à la place publique. Le pardon, l’unité et le respect mutuel doivent toujours primer sur les querelles d’intérêts et d’ego. Il est temps pour chacun de se recentrer sur l’essentiel et de travailler ensemble à la préservation de cette institution, sans rancune ni amertume.
#226
𝐂𝐑𝐈𝐒𝐄 𝐀 𝐋’𝐇𝐎𝐏𝐈𝐓𝐀𝐋 #𝐒𝐂𝐇𝐈𝐏𝐇𝐑𝐀 : 𝐓𝐑𝐀𝐍𝐒𝐈𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐈𝐅𝐅𝐈𝐂𝐈𝐋𝐄, 𝐑𝐄𝐂𝐎𝐍𝐍𝐀𝐈𝐒𝐒𝐀𝐍𝐂𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐌𝐄𝐑𝐈𝐓𝐄𝐒 𝐄𝐓 𝐏𝐄𝐑𝐒𝐏𝐄𝐂𝐓𝐈𝐕𝐄𝐒 𝐃’𝐀𝐕𝐄𝐍𝐈𝐑
Alors que l’Hôpital Schiphra, fleuron de la santé au Burkina Faso, traverse une crise de gouvernance, l’Église des Assemblées de Dieu (AD) du Burkina reconnaît l’œuvre exceptionnelle de Mme Marie Claire Traoré, tout en insistant sur la nécessité d’une transition pour préserver l’institution. À 78 ans, après 26 ans de dévouement, la question de la retraite de Mme Traoré divise, mais les perspectives pour Schiphra restent tournées vers l’avenir. Retour sur une crise qui interroge la gestion des institutions religieuses et sociales.
𝐇𝐈𝐒𝐓𝐎𝐑𝐈𝐐𝐔𝐄 𝐃𝐄 𝐒𝐂𝐇𝐈𝐏𝐇𝐑𝐀
L’Hôpital Schiphra, situé à Tanghin (Ouagadougou), est le fruit d’une vision chrétienne portée par des missionnaires français, Monsieur et Madame Dupret, soutenus par des missionnaires américains. En 1948, ils fondent l’enseignement primaire protestant à Gounghin, puis en 1949, la station missionnaire de Tanghin voit le jour sur un terrain de 12 hectares. Cette initiative inclut la création de la première école privée protestante de Ouagadougou et d’une unité de soins pour les élèves et le personnel, formalisée en 1953 sous le nom de Dispensaire protestant.
La vision du Pasteur Pierre Dupret était de bâtir un hôpital chrétien. En 1990, il exprime son désir de construire un hôpital de 200 milliards de FCFA, un projet ambitieux qui marque les esprits. En 1997, le Dispensaire protestant connaitra une période de difficultés liées à une baisse du soutien financier et au manque d’un médecin permanant. C’est ainsi que la Mission Française demandera à l’Église des AD du Burkina de prendre ses responsabilités, sinon elle se désengagera totalement de Schipra.
À la suite de cette situation, Mme Marie Claire TRAORÉ, après 33 ans passés dans l’enseignement et 45 ans, après la création du Dispensaire protestant, et dans la dynamique de la vision du pionner Pierre Dupret, exprimera à la mission française un vif désir de soutenir l’œuvre, en prenant la direction du Dispensaire. Informé, le Révérend Pasteur Pawendtaoré Ouédraogo, Président du Conseil Général des Assemblées de Dieu du Burkina à l’époque, accepte cette proposition.
Sous sa gestion, le centre de santé connaît un développement remarquable, devenant en 2008 un Centre Médical avec Antenne Chirurgicale (CMA), puis un hôpital en 2018. Schiphra est aujourd’hui un établissement de référence, grâce aux efforts de Mme Traoré et au soutien de l’Église des AD et d’autres partenaires.
𝐎𝐑𝐈𝐆𝐈𝐍𝐄 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐂𝐑𝐈𝐒𝐄
La crise actuelle à l’Hôpital Schiphra trouve ses racines dans des divergences liées à la gestion et à la passation de pouvoir. En janvier 2021, la mission française met à la retraite Mme Marie Claire Traoré. L’Église des AD du Burkina Faso confirme cette décision en décembre 2024. Cette mise à la retraite intervient après 26 longues années de dur labeur et à l’âge de 78 ans. A cet âge, la nécessité d’une transition pour permettre à Mme Traoré de se reposer est nécessaire.
Cependant, le processus de passation s’est heurté à une farouche opposition de la part de Mme Traoré et de son époux, le Pasteur Alpha Traoré. Pendant les échanges, Mme Marie Claire Traoré a eu à proposer successivement deux candidats pour sa succession. D’abord son propre fils Yann, actuel DAF de Schiphra, puis le Docteur Gloria BERGES, précédemment Directrice des Affaires Médicales de Schiphra. Mais, malheureusement ces propositions ne répondaient pas aux critères de l’Église des AD.
Par ailleurs, il y a eu une volonté manifeste de détourner la propriété de l’Hôpital SCHIPHRA pour en faire un bien familial.
Ainsi, l’Église des AD a nommé un nouveau Directeur Général, le Dr. Jacob Sawadogo, en décembre 2024. Cette décision a été mal accueillie par le couple Traoré, qui a refusé de coopérer, allant jusqu’à menacer de remettre l’hôpital au Ministère de la Santé.
Les tensions ont atteint leur paroxysme en mars 2025, lorsque l’installation du nouveau DG a nécessité l’intervention d’un huissier de justice, après des mois de négociations infructueuses. Mme Traoré a contesté publiquement cette décision, accusant l’Église des AD de manquer de transparence et d’éthique.
𝐋’𝐄́𝐆𝐋𝐈𝐒𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐀𝐃 𝐑𝐄𝐂𝐎𝐍𝐍𝐀𝐈𝐓 𝐋’Œ𝐔𝐕𝐑𝐄 𝐈𝐌𝐏𝐎𝐑𝐓𝐀𝐍𝐓𝐄 𝐃𝐄 𝐌𝐌𝐄 𝐓𝐑𝐀𝐎𝐑𝐄 𝐄𝐓 𝐋𝐄𝐒 𝐇𝐎𝐍𝐍𝐄𝐔𝐑𝐒 𝐐𝐔𝐈 𝐋𝐔𝐈 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐀𝐂𝐂𝐎𝐑𝐃𝐄𝐒
L’Église des Assemblées de Dieu du Burkina Faso n’a jamais remis en cause les contributions exceptionnelles de Mme Marie Claire Traoré. Sous sa direction, Schiphra est passé d’un simple dispensaire à un hôpital de référence, bénéficiant à des milliers de patients. En témoignage de sa gratitude, l’Église a proposé de baptiser un bâtiment de l’hôpital « Immeuble Marie Claire Traoré » et a sollicité une distinction honorifique de l’État burkinabè pour son travail.
Dans une correspondance adressée au Ministre de la Santé, l’Église a exprimé son souhait d’organiser une cérémonie solennelle pour honorer Mme Traoré. Des discussions étaient également en cours pour assurer une prise en charge financière à vie du couple Traoré, en reconnaissance de leurs services.
𝐋𝐀 𝐍𝐄𝐂𝐄𝐒𝐒𝐈𝐓𝐄 𝐃’𝐔𝐍𝐄 𝐓𝐑𝐀𝐍𝐒𝐈𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐀𝐍𝐒 𝐋𝐀 𝐆𝐎𝐔𝐕𝐄𝐑𝐍𝐀𝐍𝐂𝐄 𝐃𝐄 𝐋’𝐇𝐎𝐏𝐈𝐓𝐀𝐋
À 78 ans, Mme Marie Claire Traoré a consacré plus de deux décennies à la gestion de l’Hôpital Schiphra. Bien que son dévouement soit indéniable, l’âge et la fatigue justifient la nécessité d’une retraite bien méritée. L’Église des AD a souligné que cette transition était essentielle pour garantir la pérennité de l’hôpital et permettre à une nouvelle génération de dirigeants de prendre les rênes.
Cependant, le refus de Mme Traoré de céder sa place a compliqué la situation. L’Église a dû recourir à des mesures judiciaires pour installer le nouveau DG, une décision difficile mais nécessaire pour préserver l’intégrité de l’institution.
La crise à l’Hôpital Schiphra met en lumière les défis liés à la gestion des institutions religieuses et sociales. Bien que les contributions de Mme Marie Claire Traoré soient incontestables, la transition vers une nouvelle direction est cruciale pour l’avenir de l’hôpital. L’Église des AD du Burkina Faso reste déterminée à préserver la mission de Schiphra, tout en honorant ceux qui ont œuvré pour son développement.
Les réformes engagées, bien que difficiles, sont indispensables pour assurer la continuité des services de santé et répondre aux besoins des populations. L’Église appelle à la compréhension et à la collaboration de tous les acteurs impliqués, dans un esprit de pardon et d’unité, conformément aux valeurs chrétiennes.