20/10/2023
Discours de clôture du
Mesdames et messieurs les festivaliers,
Après 72h d’intenses travaux, voici le moment pour nous de mettre un point final au colloque international ouvert dans cette salle même le 18 octobre. A cet instant précis, je voudrais demander qu’on fasse un ban nourri pour l’ensemble des festivaliers venus des 33 pays à travers le monde pour nous honorer, pour honorer le Burkina Faso, pour honorer le combat transfrontalier pour la liberté d’expression et de la presse, le combat pour la liberté tout court. Merci à tous, pour l’engagement, merci pour la détermination, merci pour le courage, merci pour la résilience, merci pour la franchise, la hauteur et la qualité des débats. Merci aussi pour la solidarité envers le peuple burkinabè, merci pour vos contributions en faveur des déplacés internes du Burkina Faso.
Je voudrais saluer avec déférence tous les doyens, j’allais dire nos infatigables doyennes et doyens dont la présence à cette 10ème édition du Filep est le reflet du parcours de ce festival vieux de 23 ans. Chers doyens vous êtes le symbole de la confraternité dans le milieu des journalistes. Nous vous observons, depuis des années et nous voyons comment vous vous aimez, comment vous êtes serrés collé, comme le dise les jeunes. Dieu vous accorde santé et longue vie pour que vous soyez toujours à nos côtés.
Aux journalistes de ma génération, ce festival est le nôtre. Et comme dit le sage et Pr Joseph Ki-Zerbo, « chaque génération a des pyramides à bâtir ». Faisons en sorte qu’avec l’expérience des doyens nous puissions élever davantage ce festival pour la nouvelle décennie qui commence à partir de la clôture de cette 10è édition. Les moments que nous vivons en ce moment un peu partout en Afrique est la preuve qu’il n’y a jamais d’acquis définitif en matière de libertés. Nous devons donc nous armer de courage et de professionnalisme pour conquérir et consolider les espaces de libertés et de démocratie.
J’ai une pensée pour tous nos confrères sur l’ensemble du continent qui ont voulu être parmi nous aujourd’hui, mais qui pour diverses raisons, n’ont pas pu effectuer le déplacement. Le contexte politique faisant, nos consœurs et confrères de Niamey, la capitale la plus proche peut être de Ouagadougou ont bravé milles épreuves pour être parmi nous. Je salue particulièrement la délégation du Mali, forte de 35 membres. 35 journalistes, directeurs de publication, défenseurs des droits humains, vous avez pris la route, vous avez roulé pendant deux jours. Bravo, chers frères et soeurs, il n’y pas meilleur preuve de votre engagement, A Barka, Awni ché.
Même si nous clôturons le colloque ce soir, le FILEP ne s’arrête pas ce soir. Le programme va se poursuivre ce soir et demain. Le FILEP ne s’arrête pas non plus à Ouagadougou. Les débats doivent se poursuivre dans tous les pays du continent.
Chers festivaliers, de retour chez vous, annoncez leur la bonne nouvelle. Dites leurs que face aux velléités de remise en cause des acquis de nos ainés, dites-leur que face à l’impunité dont jouisse les assassins des journalistes, dites leurs que fasse à la volonté de certains dirigeants de contrôler l’information, de museler la presse, d’instaurer la pensée unique, dites-leurs que les journalistes africains que vous êtes, que nous sommes n’avons d’autres choix que de nous battre, de résister, oui chers confrères, chers consœurs, résistons, résistons, résistons. Car comme le dis si bien le Professeur Joseph Ki Zerbo, naa laara, an sara, si nous nous couchons, nous sommes morts.
Chers consœurs et confrères, tenons bon, car nos cameras, nos micros, nos plumes sont des armes que nous utilisons pour combattre le terrorisme, pour combattre l’obscurantisme, le droit à la différence. Nous sommes des acteurs de la paix, nous aimons nos pays, nous sommes des patriotes, nous sommes soucieux de la cohésion sociale, nous sommes soucieux de la bonne gouvernance, nous rêvons d’une Afrique où tous les citoyens ont le droit de s’exprimer librement, dans les limites de ce que prévoit nos lois, y compris ceux qui pensent différemment des forts du moment. Expliquez sans passion, sans violence, mais avec toute la rigueur qui sied, toute la pédagogie qu’il faut, comme vous savez le faire dans vos colonnes, dans vos rédactions, qu’il n’y a pas d’antinomie entre liberté d’expression, droits humains et lutte contre le terrorisme. Rappelez à ceux qui n’ont pas encore compris, que nous menons le même combat. Que vous soyez, parlementaire, journalistes, ministre, militaire, commerçant, agriculteurs, éleveurs, étudiants, que notre combat, le combat des journalistes est un combat pour la justice, pour l’égalité, un combat pour la libération totale de nos pays, un combat pour plus de dignité, pour plus de démocratie, pour plus d’humanité.
Mesdames et messieurs, chers festivaliers
Ce que je dis n’est que la synthèse de ce que j’ai ressenti dans nos échanges. Nous avons bien travaillé. Nous avons été féconds. Nous avons compris dans nos discussions que face à tous ces drames qui s’abattent sur nos pays, nous ne pouvons pas faire l’économie de la réflexion, du dialogue, du dépassement de soi. Notre salut est dans la lucidité et non dans la flatterie et le glissement vers une radicalité stérile.
Mesdames et messieurs, chers festivaliers
Arrivés chez vous, dites aux populations, à nos frères d’Afrique que vous êtes venus à Ouagadougou au pays de Sankara et de Norbert Zongo et que malgré les difficultés, nous vaincrons. Dites leurs que nos FDS sont déterminés, que notre peuple est débout, que le pays est toujours fréquentable et que la liberté triomphera parce que le FILEP reste et demeure une tribune de combat, d’interpellation, de réflexion.
Merci à tous nos partenaires qui ont rendu possible cette 10e édition. Merci Monsieur le ministre, cher confrère, pour votre disponibilité, pour votre engagement et pour l’accompagnement dont nous avons bénéficié de votre part. Merci aux autorités d’avoir permis la tenue de ce Festival. Monsieur le ministre, aidez-nous à dire merci au président de l’ALT pour l’accompagnement, nous avons espoir qu’il n’adoptera pas en l’état le texte sur le CSC, que votre gouvernement à déposer sur sa table. Il a dit que nous pouvons nous assurer que les médias ont des défenseurs à l’Assemblée de Transition. Nous n’avons aucune raison de douter. Donc nous avons espoir que les représentants du peuple vont assouplir le texte sur le CSC pour l’intérêt général.
Un proverbe de chez nous dit que la bouche qui parle doit avoir pitié des oreilles qui écoute. J’ai été trop long.
Merci à tous nos partenaires, merci à tous les panélistes, merci à l’ensemble de l’équipe du comité d’organisation, vous avez abattu un formidable travail, avec des moyens modestes, vous nous avez permis de relever le défis, nos braves hôtesses, nos chauffeurs, à tous nos bénévoles merci, merci à la sécurité, à nos confrères qui sont là pour la couverture médiatique, merci à tous les rapporteurs. Merci aux responsables des Maisons et Centre de presse, merci aux membres du jury qui nous permettrons de connaitre les meilleurs journalistes d’investigation d’Afrique, merci aux artistes qui nous accompagnent Courage et prompt rétablissement à notre ami Diallo du Mali, merci à la délégation namibienne d’avoir honoré notre invitation.
Merci à toutes et à tous qui avez compris et pardonnez nos insuffisances dans l’organisations.
Vive la liberté d’expression et de la presse
Vive les droits de l’homme,
Vive la solidarité et la confraternité entre les journalistes africains.
Que la paix et la stabilité revienne dans nos pays afin que les journalistes continue à faire leur travail dans la sérénité.
Rendez-vous est pris pour la 11e édition en octobre 2025
Dieu vous bénisse.
Je vous remercie.