03/06/2025
𝐁𝐮𝐫𝐮𝐧𝐝𝐢 : 𝐥’𝐞𝐧𝐠𝐫𝐚𝐢𝐬 𝐜𝐡𝐢𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬, 𝐮𝐧 𝐝𝐞́𝐟𝐢 𝐦𝐚𝐣𝐞𝐮𝐫 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐚𝐠𝐫𝐢𝐜𝐮𝐥𝐭𝐞𝐮𝐫𝐬
🟢L’accès a l'engrais chimique reste un frein important à l’amélioration des rendements. Pourtant, ces derniers sont essentiels pour booster la productivité des sols souvent appauvris.
📄Selon un rapport de la FAO datant de 2023, seulement 40,7 % des ménages agricoles utilisent des engrais chimiques. Un chiffre faible quand on sait que la quantité moyenne d’engrais appliquée ne dépasse pas 12 kg par hectare, loin des 50 kg recommandés.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation
Le coût élevé des engrais est souvent cité par les paysans. Par exemple, un sac de 25 kg de l’engrais FOMI-Imbura coûte aujourd’hui plus de 86 000 francs burundais, malgré une subvention réduite à 31 000 FBu. Une somme difficile à assumer pour beaucoup.
« Le prix reste un obstacle majeur pour nous, petits agriculteurs. Nous devons souvent réduire la quantité d’engrais pour pouvoir en acheter, ce qui affecte nos récoltes », confie Jean-Baptiste, cultivateur dans la province de Gitega.
Mais au-delà du prix, l’efficacité même de certains engrais fait débat. Des agriculteurs dénoncent les résultats mitigés du FOMI-Totahaza, un produit phare dont l’usage aurait parfois conduit à une baisse des récoltes 2023, selon des témoignages recueillis par Imvaho.
De son côté, Madame Aline Nkurunziza, responsable au ministère de l’Agriculture, reconnaît ces difficultés : « Nous sommes conscients des défis liés à l’accès et à l’utilisation des engrais. Le gouvernement travaille à renforcer la subvention et à améliorer la distribution, tout en promouvant les alternatives écologiques. »
À cela s’ajoutent des problèmes logistiques : retards dans la livraison, pénurie dans les zones rurales, rendent l’accès aux engrais encore plus complexe.
Face à ces défis, les alternatives existent. Compost, fumier, agroécologie et biofertilisants offrent des solutions plus durables et respectueuses de l’environnement.
Plusieurs organisations encouragent leur adoption pour réduire la dépendance aux engrais chimiques.
« Depuis que nous utilisons du compost en complément des engrais chimiques, nos sols sont plus fertiles et nos récoltes ont augmenté », témoigne Béatrice, agricultrice à Ngozi.
Pour le ministère, l’enjeu est double : rendre l'engrais chimiques plus accessibles et promouvoir des pratiques agricoles innovantes qui préservent les sols à long terme. Sans cela, la sécurité alimentaire pourrait rester fragile.