10/12/2025
🇧🇯🚨 Lisez l'intégralité de l'interview du Colonel Dieudonné Tévoédjrè, Commandant de la Garde Républicaine, au sujet du déroulé des évènements du dimanche 7 décembre sur la Tentative de Coup d'Etat.
"...Tout a commencé à 2h10mn où j'ai reçu un appel du Général de corps d'armée Bertin BADA , Directeur du cabinet militaire du président de la République. Il m'a alerté qu'il était attaqué à son domicile par des hommes cagoulés...."
« À la suite du général BADA, le général Abou ISSA, Chef d'État-major de l'Armée de Terre, m'a également appelé. J'ai immédiatement compris que ce n'était pas un acte isolé de délinquance, mais bien une tentative d'atteinte à la sûreté de l’État. »
« En tant que Commandant de la Garde Républicaine et responsable direct de la sécurité étatique, j'ai fait alerter mon unité. Je me suis moi-même rendu immédiatement sur le terrain afin de défendre la patrie. Cette action fut justifiée, car les événements se sont enchaînés comme vous avez pu le constater. »
« Suite à ces actes ignobles, les putschistes ont décidé de s'attaquer aux institutions de la République et, surtout, à la personne du Chef de l'État. Tôt le matin, vers 5h et quelques, ils ont lancé leur assaut contre la résidence du Président de la République. Fort heureusement, je m'y étais déjà rendu pour organiser personnellement la défense de la résidence et du palais présidentiel. J'étais sur place quand la horde d'assaillants a attaqué. »
« Nous avons organisé la riposte. Les assaillants ont été visiblement surpris par l'intensité de notre contre-attaque ainsi que par la détermination de mes hommes, et c'est cette surprise qui les a mis en déroute. »
« Je confirme que le Président et son épouse étaient présents sur les lieux. J'ai d'ailleurs été agréablement surpris par le courage du Chef de l'État : il est resté à ma proximité immédiate pour suivre les combats. Malgré mon insistance à le prier de se mettre à l'abri, il a tenu à être à mes côtés et à suivre le déroulement des opérations. Il a maintenu cette position dès 3h du matin, heure de mon arrivée à son domicile, jusqu'à la fin des opérations en soirée. »
« Ce furent des affrontements d'une grande violence qui ont duré environ 45 minutes. Les assaillants ont initié l'attaque avec des engins blindés, mais nous étions également dotés de nos propres véhicules blindés sur place. Ce fut un combat acharné. Ils ont tenté de s'infiltrer en utilisant les différentes ruelles menant à la résidence. Ils ignoraient cependant que ces accès étaient fermement tenus par nos troupes, ce qui a immédiatement entraîné leur mise en déroute. »
« Dès leur repli sur la base de Togbin, nous avons immédiatement encerclé le site. Notre première intention était de lancer l'assaut. Cependant, étant donné que la base est située en pleine agglomération et que nous étions en plein jour, il fallait impérativement éviter de créer des dommages collatéraux. Nous avons alors décidé de ne pas recourir à cette extrémité. C'est pourquoi, vers 18 heures, nous avons fait appel à la coopération sous-régionale sous mandat de la CEDEAO. »
« Le Nigéria a répondu favorablement à notre appel. Nous avons alors opté pour des frappes ciblées et chirurgicales pour détruire les engins se trouvant à l'intérieur de la base et qui pourraient leur permettre de lancer de nouvelles attaques. En effet, ils projetaient de s'emparer de l'aéroport et d'autres sites stratégiques. Suite à ces frappes, les occupants de la base ont déserté les lieux. »
Colonel Dieudonné Tévoédjrè, Commandant de la Garde Républicaine