11/12/2025
Alors enfin, l’hypocrisie a un nom!!
Alors enfin, l’hypocrisie a un nom.
Elle ne se cache plus derrière les paravents de courtoisie, elle ne se voile plus de pudeur empruntée ; elle se tient là, nue, tremblante, surprise par la lumière qu’elle voulait éviter.
Depuis quelques jours, elle s’agite, elle bégaie, elle balbutie son innocence fraîchement inventée, distribuant des communiqués bricolés comme des pansements sur des intentions inavouables.
« Nous condamnons », écrivent-ils.
« Nous désapprouvons », murmurent-ils.
Mais leurs mots portent l’odeur rance d’un regret : le regret que le coup de force n’ait pas abouti.
Car il faut le dire sans trembler : beaucoup espéraient que le fracas des armes résonne plus fort que la voix du peuple, que la brutalité supplante la légitimité, et que la République ploie sous le poids d’ambitions personnelles.
Ceux-là, aujourd’hui, jouent aux vestales de vertu, comme si l’échec les avait soudain convertis à la morale.
La Rochefoucauld avait raison : « L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu. »
Ils rendent hommage à la vertu parce que leur vice a perdu.
Alors, les voilà tous métamorphosés en apôtres de la paix, en champions de la démocratie, en princes de la légalité.
Vidéo après vidéo, déclaration après déclaration, ils récitent des litanies morales avec la ferveur d’un acteur qui répète un rôle qu’il ne comprend pas.
Leur indignation tardive n’est qu’un masque mal fixé, et à travers les fissures, on voit encore briller l’éclat sombre de leurs véritables envies.
Mais posons la question, calmement, froidement, lucidement :
qu’est-ce qui pourrait justifier un coup de force au Bénin aujourd’hui ?
Qu’on me donne un seul motif sérieux, un seul argument moral, un seul fondement républicain.
Le Président de la République a annoncé qu’il ne se représenterait pas.
Le processus électoral est engagé, transparent, surveillé, structuré.
Les acteurs politiques ont la liberté et même le devoir de se mobiliser.
Le pays, qu’on l’aime ou non, avance.
Et ce progrès-là n’a pas besoin d’être aimé pour exister.
Reconnaissons-le avec dignité : le Bénin a connu des avancées spectaculaires.
Les esprits honnêtes le savent, les observateurs le constatent, et même les détracteurs le murmurent en privé.
Qu’on en cite quelques-unes pour mémoire :
– la restauration de l’autorité de l’État et l’assainissement sans précédent des finances publiques ;
– la modernisation des infrastructures, des réseaux routiers, des hôpitaux, des ports, des zones industrielles ;
– la dynamisation de l’économie nationale et l’attractivité retrouvée auprès des investisseurs ;
– la réorganisation de l’administration et la lutte frontale contre la corruption systémique ;
– la stabilité sécuritaire et institutionnelle qui fait du Bénin un véritable îlot de paix dans une sous-région secouée.
Ce sont là des faits.
Et les faits, disait Lenin, « sont têtus ».
On peut les détester, mais on ne peut pas les détruire.
À quelques frontières de là, pendant que certains veulent jouer à allumer un incendie qu’ils ne sauraient éteindre, d’autres pays en payent déjà le prix du sang et de la ruine.
Regardons sans ciller le Mali, le Niger, le Burkina Faso : trois nations meurtries par la tentation du putsch.
Elles connaissent aujourd’hui l’effondrement économique, la sortie brutale des partenaires, l’exode des compétences, l’insécurité rampante, l’isolement diplomatique, la peur du lendemain.
Le rêve du sursaut national s’est mué en cauchemar permanent.
Montesquieu nous avait prévenus : « Il n’est point de pire tyrannie que celle qui s’exerce à l’ombre des lois et sous la couleur de la justice. »
Pourquoi vouloir importer le chaos là où la paix continue, envers et contre tout, de s’affirmer ?
Pourquoi souhaiter pour le Bénin ce que les peuples de l’AES, eux, tentent désespérément de fuir ?
Pourquoi certains béninois veulent-ils voir brûler la maison dans laquelle ils vivent ?
Le coup d’État est devenu, pour certains, un fantasme : celui d’un raccourci vers le pouvoir, celui d’une revanche personnelle, celui d’une vengeance déguisée en révolution.
Mais comme disait Césaire : « Il est des victoires qui déshonorent ceux qui les remportent. »
Qu'on se le répète : un coup de force n’a jamais construit un pays ; il n’a fait que détruire des rêves.
Il n’a jamais rétabli la justice ; il a toujours substitué une injustice à une autre.
Il n’a jamais créé la paix ; il n’a engendré que la peur, la haine et la suspicion.
La République, elle, ne se renverse pas au gré des rancœurs.
Elle se protège.
Elle se renforce.
Elle se défend.
Elle résiste aux désirs des hommes qui veulent la manipuler pour satisfaire leurs appétits.
Ceux qui rêvent de chaos doivent entendre cette vérité :
le Bénin n’est pas un terrain de jeu pour frustrations politiques.
Ce pays a trop souffert, trop espéré, trop construit pour redevenir un laboratoire d’aventurisme.
Alors oui, l’hypocrisie a un nom.
Elle a des visages, des discours, des vidéos, des silences.
Elle se niche dans les contradictions de ceux qui voulaient l’effondrement et qui pleurent maintenant la stabilité retrouvée.
Mais le Bénin n’a pas vocation à suivre les illusions de quelques nostalgiques du désordre.
Le Bénin continuera de choisir la paix, la démocratie, la stabilité, la maturité.
Et comme l’écrivait Camus : « La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent. »
Alors oui, le Bénin avance.
Et ceux que dérange ce mouvement n’arrêteront jamais la marche d’un peuple déterminé.
Avec ou sans eux,
la République se tiendra debout.
Le citoyen Ananias O. Mikpon