24/06/2025
MAUVAISE GESTION DE LA PART DE CERTAINS GOUVERNANTS
Dr Alidou Razackou Ibourahima Boro en fait une pièce théâtrale
« La République en ébullition », c'est l'intitulé de la nouvelle œuvre avec laquelle Dr Alidou Razackou Ibourahima Boro, enseignant-chercheur à l’Université de Parakou (Up), a refait surface dans l'arène de la littérature béninoise. Il s'agit d'une pièce théâtrale dénonçant plusieurs fléaux qui minent le développement des États Africains notamment la mauvaise gestion de certains dirigeants. Avec un style léger et prosaïque, Dr Alidou Razackou Ibourahima Boro a également mis un accent sur les comportements des enfants de riches envers leurs enseignants. Loin d'être une simple pièce théâtrale , “ La République en Ébullition ” est une œuvre de résistance, un cri d’alerte politique, une satire sociale. Par ses scènes, elle dénonce l’impunité des puissants et offre l’espoir d’un sursaut.
Voici ce qu'il faut savoir de l'œuvre.
Abdel Sadeck YAROU
« République en Ébullition » est un drame politique audacieux se déroulant dans une république africaine fictive. Il dépeint une nation piégée dans un cycle infernal de corruption, de répression et de déchéance morale, où le pouvoir s’exerce par la peur, la violence et la manipulation.
Acte I : Le règne de la terreur
Takoraba, bras armé du Président (“Ancien”), enlève et assassine les opposants, les journalistes et les fonctionnaires intègres.
Le régime utilise le viol, le chantage, la torture et les exécutions sommaires pour faire taire les résistances.
Le Procureur est tué pour avoir voulu mener une enquête.
Les médias sont muselés ; la Première Dame reste complice ou passive.
Acte II : Élections truquées et transmission du pouvoir
Avant les élections, Ancien et ses ministres (notamment Gogowaa) pillent les caisses publiques.
Bien qu’il perde les élections, Ancien transmet le pouvoir à un successeur choisi (“Nouveau”) par un accord secret lié à une opération financière codée OPK : un fonds de plusieurs centaines de millions de dollars logé à l’étranger.
Acte III : Une jeunesse corrompue
La pourriture morale atteint les enfants des élites : Roméo (fils de Takoraba) et Agnès (fille du commissaire) falsifient leurs bulletins, menacent les professeurs et vivent dans la luxure, en toute impunité.
Les autres élèves riches insultent les enseignants, fument, fréquentent les hôtels, pendant que leurs parents ferment les yeux.
Acte IV : Un nouveau pouvoir, les mêmes méthodes
Nouveau devient président, mais adopte les mêmes pratiques que son prédécesseur.
Il maintient Takoraba au gouvernement et poursuit l’opération OPK.
Sa femme, la Première Dame, dévoile son ambition de réviser la Constitution pour rester au pouvoir à vie.
Acte V : Résistance, vengeance et prise de conscience
La mère d’Agnès, victime d’un viol collectif orchestré par Takoraba, décide de se venger.
Elle recrute Roméo, le fils même de Takoraba, pour infiltrer le système et tuer un à un les anciens ministres corrompus, à l’aide d’aiguilles empoisonnées mortelles.
Thèmes et Analyse
Corruption et impunité
Le fil conducteur est la corruption d’un régime qui utilise les institutions de l’État pour ses intérêts privés, au mépris total de la loi et des droits humains.
L’effondrement des institutions
Toutes les institutions sont compromises :
La police protège les criminels.
Le système éducatif est manipulé.
La presse est censurée.
La justice est paralysée.
Déchéance générationnelle
Les enfants reproduisent les vices de leurs parents. Roméo et Agnès illustrent comment le pouvoir et l’argent pervertissent la jeunesse — jusqu’au moment où Roméo commence à se réveiller.
Les femmes et la résistance
Malgré l’oppression, les femmes apparaissent comme la conscience morale de la société, surtout la mère d’Agnès, qui devient le moteur d’un changement radical.
Satire et réalisme
La pièce utilise l’ironie noire pour dénoncer des réalités politiques criantes. L’exagération apparente révèle des mécanismes de pouvoir bien réels.
Dispositifs littéraires
Ironie : les politiciens dénoncent la violence tout en la commanditant.
Symbolisme : le téléphone vert représente les opérations secrètes ; les aiguilles empoisonnées sont les armes d’une justice clandestine.
Allégorie : la pièce est une métaphore de nombreux États africains postcoloniaux gangrenés par la dictature et les élites prédatrices.
En dehors de l'enseignement et la plume dont il vient de faire preuve, Dr Alidou Razakou Ibourahima Boro est aussi connu par son remarquable talent en musique. Édité par la maison “Les éditions Koburou”, le lancement officiel de “La République en ébullition” est prévu pour bientôt.