Daabaaru Agri

Daabaaru Agri Média béninois spécialisé dans l'agriculture et les changements climatiques.

FILIÈRE PATATE DOUCE AU BÉNINUn levant de croissance économique et de sécurité alimentaireLa filière de la patate douce,...
14/02/2025

FILIÈRE PATATE DOUCE AU BÉNIN

Un levant de croissance économique et de sécurité alimentaire

La filière de la patate douce, longtemps négligée, connaît un essor remarquable au Bénin. Grâce à ses bienfaits nutritionnels et à sa polyvalence, ce tubercule devient un acteur clé dans l’agriculture béninoise, avec une demande locale croissante et des opportunités de transformation industrielle. Toutefois, pour pleinement exploiter son potentiel, la filière doit relever plusieurs défis, notamment en matière de productivité, de stockage et de transformation.

Ulrich DADO TOSSOU

La patate douce, autrefois reléguée au rang de culture secondaire, s'impose aujourd'hui comme un levier de croissance économique incontournable au Bénin. Portée par une demande locale croissante et une diversification des produits transformés, cette culture devient progressivement un moteur de développement pour les régions productrices et un enjeu stratégique pour l’agriculture nationale.

La filière patate douce connaît un essor notable, comme l’indique le dernier bulletin d'informations de l’Observatoire du commerce, de l'industrie et des services (Ocis). Ce tubercule, jadis considéré comme une culture secondaire, a vu son importance croître ces dernières années, en particulier en raison de l’augmentation de la demande et de la création de nouvelles unités de transformation. Aujourd’hui, il est consommé sous diverses formes : tubercules frais, frits, bouillis, mais également en farine, chips, gari, et même en confiture. L’intérêt pour ses qualités nutritionnelles, notamment sa richesse en vitamines et minéraux, contribue largement à sa popularisation.

En 2023-2024, la production nationale de patate douce a atteint 77 477 tonnes, marquant une augmentation significative par rapport à 2017, où seulement 58 145 tonnes avaient été produites. Le département de l’Atlantique reste le principal producteur, avec 18 774 tonnes, soit 24,2% de la production nationale, suivi par l’Ouémé et l’Atacora. La culture se concentre principalement dans le sud du pays, où les conditions climatiques sont favorables et proches des marchés de consommation. Toutefois, des initiatives sont en cours pour étendre la culture à d'autres régions à fort potentiel agricole, grâce à l'appui d'Ong et d’organismes gouvernementaux.

La demande croissante pour la patate douce ne se limite pas à la consommation locale. De nouvelles unités semi-industrielles et artisanales se sont développées, produisant des dérivés du tubercule comme la farine enrichie en bêta-carotène ou des produits fermentés. Des entreprises locales investissent également dans la production de chips, de confiture et de gari, contribuant à la diversification des produits et à la création d’emplois. Ces transformations offrent également une opportunité d’exportation vers les pays voisins tels que le Togo et le Nigeria, générant ainsi des revenus supplémentaires pour les producteurs béninois.

Cependant, malgré ce potentiel, plusieurs défis demeurent. La conservation de la patate douce reste problématique en raison de sa forte teneur en eau, ce qui réduit sa durée de stockage et génère des pertes après récolte. La productivité, estimée à 6 tonnes par hectare en moyenne, est encore bien en deçà des standards mondiaux qui avoisinent 11 tonnes par hectare. Le manque d'infrastructures adéquates de transformation et de conditionnement constitue également un frein à l’expansion du marché.

L'absence d’une organisation structurée des acteurs de la filière, associée au manque de financement, limite les possibilités de développement. De plus, la recherche agronomique doit être renforcée pour améliorer les rendements et développer des variétés plus résistantes et mieux adaptées aux conditions climatiques locales. Un soutien accru à l'industrialisation, ainsi qu’à la mise en place d'infrastructures de stockage, pourrait permettre à la filière de surmonter ces obstacles.

Pour assurer une croissance durable de la filière, il est essentiel de structurer davantage le secteur, notamment par la création de coopératives de producteurs, facilitant ainsi l’accès aux financements et aux marchés. Le cadre réglementaire et la certification des produits doivent être améliorés pour garantir une compétitivité accrue sur les marchés locaux et internationaux. En parallèle, des efforts pour sensibiliser les consommateurs et les industriels aux avantages nutritionnels et économiques de la patate douce contribueront à dynamiser la demande et à accélérer la structuration de la filière.

La filière patate douce présente de nombreuses opportunités pour le Bénin. Si les défis actuels sont relevés, elle pourrait devenir un moteur de croissance économique et de sécurité alimentaire, tout en jouant un rôle crucial dans la diversification des revenus agricoles du pays. Grâce à des investissements en infrastructure, en recherche et en coopération public-privé, la patate douce pourrait véritablement s'imposer comme une culture phare au Bénin, avec des perspectives prometteuses tant sur le marché local qu'international.

E-AGRICULTURE AU BÉNINUn nouveau levier de croissance pour l’agricultureAujourd’hui, le numérique s’impose comme un outi...
14/02/2025

E-AGRICULTURE AU BÉNIN

Un nouveau levier de croissance pour l’agriculture

Aujourd’hui, le numérique s’impose comme un outil incontournable dans tous les secteurs d’activité, y compris l’agriculture. Au Bénin, où l’agriculture reste majoritairement manuelle, la révolution numérique ouvre de nouvelles perspectives pour moderniser ce secteur clé de l’économie. Selon une étude relayée par l’Agence Ecofin, le numérique pourrait augmenter la valeur ajoutée du secteur agricole de 197 milliards de Fcfa d’ici 2028. Une transformation qui promet non seulement de booster la productivité, mais aussi de créer des emplois et de générer des revenus supplémentaires pour les agriculteurs.

Malik SOULEMANE

Le numérique, un catalyseur de croissance agricole, s’affirme comme un véritable levier de croissance pour l’agriculture béninoise. Selon l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (Gsma), le numérique pourrait rapporter 309 millions de dollars américains au secteur agricole du Bénin. Cette croissance s’accompagnerait de la création de 82 000 emplois supplémentaires et d’une augmentation des recettes fiscales estimée à 33 milliards de Fcfa. En outre, l’utilisation des technologies numériques en agriculture pourrait augmenter les bénéfices des agriculteurs de 10,5 à 20 %, tout en améliorant leur productivité et en augmentant leurs revenus de 23 %. Ces outils permettent notamment un accès facilité à des informations précises sur les cultures, les marchés et les conditions climatiques, favorisant ainsi le développement de nouvelles chaînes de valeur dans des filières stratégiques telles que l’huile de palme, l’ananas, les noix de cajou, les légumes, le riz, le maïs, le manioc, les produits laitiers et la volaille.

Cependant, des défis restent à relever pour une adoption massive. En effet, plusieurs obstacles entravent encore le plein potentiel du numérique dans l’agriculture béninoise. Le manque d’infrastructures numériques dans les zones rurales, la faible littératie numérique et le coût élevé d’accès aux technologies limitent l’adoption massive de ces outils. Pour surmonter ces défis, une coopération étroite entre le secteur public et le secteur privé est essentielle. A cet effet, les pouvoirs publics doivent investir dans les infrastructures numériques rurales et promouvoir des programmes de formation pour améliorer les compétences numériques des agriculteurs. Parallèlement, le secteur privé a un rôle crucial à jouer en rendant les technologies plus accessibles et abordables. Ensemble, ces efforts pourraient libérer le potentiel du numérique et contribuer à une croissance inclusive et durable de l’agriculture béninoise.

L’e-agriculture représente une opportunité majeure pour le Bénin de moderniser son secteur agricole, d’accroître sa productivité et de stimuler son économie. Toutefois, pour réaliser pleinement ce potentiel, il est impératif de surmonter les obstacles actuels grâce à une collaboration efficace entre les acteurs publics et privés. Le numérique n’est pas seulement un outil de transformation, mais aussi un vecteur de développement pour une agriculture plus résiliente et compétitive.

DYNAMISATION DES FILIÈRES AVICULTURE ET KARITÉ AU BÉNIN L'Admpe et Technoserve unissent leurs forces pour un futur prome...
14/02/2025

DYNAMISATION DES FILIÈRES AVICULTURE ET KARITÉ AU BÉNIN

L'Admpe et Technoserve unissent leurs forces pour un futur prometteur

Le 5 février 2025, une réunion stratégique s’est tenue au siège de l’Agence de Développement des Petites et Moyennes Entreprises (Adpme Bénin) dans le but de définir des solutions clés pour dynamiser les filières aviculture et karité. En présence de partenaires de premier plan, cette rencontre visait à définir des solutions concrètes pour surmonter les défis de ces filières et stimuler leur compétitivité, dans un objectif de développement économique durable et inclusif pour le Bénin.

Mouleykatou SOULEYMANE

Sous la direction de Laurent Gangbès, Directeur général de l’Agence de Développement des Petites et Moyennes Entreprises (Adpme Bénin), cette rencontre a réuni des acteurs clés tels que Maïmouna Mbacké, Directrice pays de Technoserve, et Gregory Valadié, Directeur du projet BeniBiz. L’objectif principal était de valider des propositions destinées à dynamiser ces filières stratégiques pour l’économie béninoise.

Selon les informations relayées par le site Dadjè info, cette collaboration stratégique vise à offrir des solutions innovantes aux entreprises agricoles locales en vue de renforcer leur compétitivité. Parmi les priorités figurent l’élargissement de l'accès aux marchés, tant au niveau national qu'international, ainsi que l’accès à un financement adapté pour ces secteurs. Le financement et l’accompagnement technique sur mesure apparaissent comme des leviers cruciaux pour surmonter les défis structurels rencontrés par les filières aviculture et karité.

Des défis à relever pour les deux filières

L'aviculture béninoise souffre d’une forte dépendance aux produits importés, notamment les volailles congelées, qui représentent un frein majeur pour les producteurs locaux. En 2021, les importations de viande de volaille ont atteint plus de 60 milliards de Fcfa, selon l’Institut National de la Statistique et de la Démographie (Instad).

Quant à la filière karité, malgré son potentiel économique élevé, elle reste sous-développée, en raison du manque de moyens techniques et financiers nécessaires à une exploitation optimale de cette ressource. Les producteurs peinent à tirer profit de cette richesse naturelle, privant ainsi le pays d’opportunités de croissance.

L’initiative lancée par l’Adpme Bénin en collaboration avec Technoserve et BeniBiz entend répondre à ces enjeux. En renforçant les chaînes de valeur, en générant des emplois et en améliorant les conditions de vie des producteurs, ces acteurs ambitionnent de créer un développement économique durable et inclusif.

Grâce à des actions ciblées et un soutien accru, les filières aviculture et karité pourraient devenir de véritables moteurs de l’économie béninoise, favorisant ainsi une croissance durable à long terme.

ÉDITO  La renaissance de SucobéUn souffle nouveau pour Savè ! La réouverture prochaine de la Sucrerie Complant du Bénin ...
14/02/2025

ÉDITO

La renaissance de Sucobé

Un souffle nouveau pour Savè ! La réouverture prochaine de la Sucrerie Complant du Bénin de Savè (Sucobé) marque un tournant décisif pour l’économie locale et nationale. Créée en 1983 grâce à la coopération bilatérale entre le Bénin et le Nigeria, cette usine, implantée dans le département des Collines, a longtemps été un pilier économique pour la commune de Savè. Aujourd’hui, sa renaissance promet de redonner vie à une communauté qui a tant compté sur elle. Sucobé n’est pas qu’une simple usine ; c’est un symbole de développement et d’espoir. Avec environ 4 000 emplois directs et indirects générés, elle a toujours été un moteur essentiel pour l’économie locale. Les retombées économiques de cette sucrerie dépassent largement les murs de l’usine, touchant les agriculteurs, les commerçants et les familles de la région. Sa fermeture depuis 2023 avait laissé un vide immense, mais son retour annonce une revitalisation bienvenue.

Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a souligné l’importance de cette réouverture sur l'économie de Savè. Car Sucobé est bien plus qu’une entreprise : c’est un levier pour réduire le chômage, stimuler la production agricole et renforcer l’autosuffisance du Bénin en sucre. Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large de relance économique et de valorisation des ressources locales. La renaissance de Sucobé est donc une excellente nouvelle, non seulement pour Savè, mais pour tout le Bénin. Elle incarne la résilience et la capacité du pays à se réinventer. Espérons que cette réouverture sera le début d’une nouvelle ère de prospérité pour la région et un modèle à suivre pour d’autres secteurs en difficulté.

Malik SOULEMANE

CHANGEMENT CLIMATIQUE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE Comment le Bénin s’adapte ?Le changement climatique constitue l'un des plu...
13/02/2025

CHANGEMENT CLIMATIQUE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Comment le Bénin s’adapte ?

Le changement climatique constitue l'un des plus grands défis de notre époque, avec des répercussions de plus en plus évidentes sur l'agriculture, notamment au Bénin. C'est dans cette optique que Barnabas Orou Kouman et son équipe ont ouvert leurs portes à la cinquième édition de Bénin daabaaru tour depuis le 6 janvier 2025, une initiative qui consiste à explorer les grandes problématiques nationales et à les aborder directement avec les acteurs clés. Cette année, la thématique principale se concentre sur "L'agriculture et le changement climatique : quel impact sur la sécurité alimentaire au Bénin ?". Le Ministère de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche (Maep) a accueilli cette réflexion avec la volonté de mettre en lumière l'impact de ces défis environnementaux sur la production agricole et, par conséquent, sur la sécurité alimentaire.

Ulrich DADO TOSSOU

Retrouvez l'intégralité de cet article sur notre site web :
https://daabaaruagri.com/changement-climatique-et-securite-alimentaire-comment-le-benin-sadapte/

CAMPAGNE DE TRANSHUMANCE 2024-2025 AU BÉNINLe gouvernement adopte des mesures strictes pour encadrer les déplacements du...
13/02/2025

CAMPAGNE DE TRANSHUMANCE 2024-2025 AU BÉNIN

Le gouvernement adopte des mesures strictes pour encadrer les déplacements du bétail

Le gouvernement béninois a officiellement mis en place les règles encadrant la campagne nationale de transhumance pour l’année 2024-2025. Un nouvel arrêté interministériel, signé par plusieurs ministres, notamment celui de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche, vise à réguler les déplacements du bétail sur le territoire, prévenir les conflits entre éleveurs et agriculteurs, et protéger les ressources naturelles.

Mouleykatou SOULEYMANE

Les modalités de la campagne nationale de transhumance pour l’année 2024-2025 au Bénin sont désormais officiellement définies. C’est l’arrêté interministériel N°013/MAEP/MISP/MCVT/MDGL/DC/SGM/DE/CJ/SA/013SGG25 qui régit désormais cette pratique. Ce texte, rendu public le 27 janvier 2025 et cosigné par quatre ministres, dont Gaston Dossouhoui, ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, et Alassane Seïdou, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, a pour objectif d’organiser les déplacements du bétail à travers le pays et de prévenir les conflits qui en découlent.

Selon les informations rapportées par le média Agri Impact, d'après cet arrêté, la transhumance devra se concentrer principalement à l’intérieur de chaque département. Cependant, les éleveurs de l’Alibori auront la possibilité de se diriger vers le Borgou et l’Atacora. Certaines communes riveraines peuvent également bénéficier d’une dérogation grâce à la solidarité intercommunale. Des périodes spécifiques ont été établies pour chaque département : du 15 novembre 2024 au 31 mai 2025 pour l'Alibori, le Borgou et l’Atacora ; du 30 novembre 2024 au 31 mars 2025 pour les Collines ; du 31 décembre 2024 au 15 avril 2025 pour la Donga ; du 31 décembre 2024 au 31 mars 2025 pour l’Atlantique, le Plateau et le Zou ; du 31 janvier 2025 au 31 mars 2025 pour le Mono et le Couffo ; et du 20 février 2025 au 31 mars 2025 pour l’Ouémé.

L’arrêté impose également aux éleveurs souhaitant transhumer l’obtention d’un certificat national de transhumance. Ce document devra spécifier la composition du troupeau, les itinéraires autorisés et les points d’arrêt. Tout troupeau en dehors des zones prévues sera immédiatement reconduit par les services d’élevage, assistés des forces de défense et de sécurité ainsi que des organisations pastorales. En cas d’infraction, des pénalités financières seront appliquées.

Afin de prévenir les incidents et de préserver les ressources naturelles, l’arrêté interdit le pâturage nocturne et les déplacements de troupeaux pendant la nuit sur l’ensemble du territoire. La transhumance est également interdite dans les réserves de faune, les forêts classées, les zones de reboisement et toutes autres aires protégées, bien qu’elle puisse se faire dans des espaces aménagés à cet effet. Les gardiens de troupeaux ne sont pas autorisés à porter des armes à feu ou à détenir des stupéfiants.

La responsabilité de la gestion des couloirs de transhumance et des zones de pâturage incombe aux élus locaux, aux services déconcentrés du ministère en charge de l’élevage ainsi qu’aux organisations agricoles et pastorales. L’application des mesures est placée sous la supervision du Directeur de l’Élevage, du Directeur des Affaires intérieures et des Cultes, du Directeur général des Eaux, Forêts et Chasse, du Directeur des Collectivités territoriales, ainsi que des préfets des départements concernés.

En vigueur depuis sa signature, il faut noter que cet arrêté remplace toutes les dispositions antérieures et vise à mieux organiser la transhumance au Bénin.

BDT5/SÉCURITÉ ALIMENTAIRE Quelles sont les stratégies de Savè, Parakou et Tchaourou ?Le Bénin Daabaaru Tour, événement p...
13/02/2025

BDT5/SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Quelles sont les stratégies de Savè, Parakou et Tchaourou ?

Le Bénin Daabaaru Tour, événement phare de promotion et de sensibilisation, poursuit son chemin à travers le pays. Après un passage fructueux dans les communes du sud et du centre, c'est au tour du nord du Bénin d'accueillir l'équipe dirigée par Barnabas Orou Kouman. Cette tournée, qui dure depuis environ un mois, continue de rassembler les acteurs locaux autour du thème "L'agriculture et le changement climatique : quel impact sur la sécurité alimentaire au Bénin ?". Cette fois-ci, ils ont été reçu par premier adjoint au maire de Tchaourou, Sidic Ibrahim Yarou, maire de Savè Dénis Oba Chabi et le maire de Parakou, Inoussa Zimé Chabi. Au cours de ces différentes entretiens, Barnabas Orou Kouman n'a pas manqué de rappeler aux autorités cette initiative du groupe K.d.k, qui offre des demi-bourses de formation aux jeunes des communes traversées par le Bénin Daabaaru Tour.

Ulrich DADO TOSSOU

Savè une commune en plein renouveau agricole

La commune de Savè, située dans le département du Zou, est un acteur clé dans le secteur agricole du Bénin. À dominante rurale, la commune bénéficie de terres fertiles, propices à une grande diversité de cultures. Parmi celles-ci, la culture du coton, du maïs, du riz, de l’ananas, du manioc et de l’arachide occupe une place prépondérante.

Cependant, le secteur agricole de Savè fait face à des défis majeurs, dont l’accès limité aux intrants agricoles de qualité et la gestion des ressources en eau. De plus, les effets du changement climatique rendent nécessaires des pratiques agricoles plus durables. Le maire de Savè, Dénis Oba Chabi, mène des initiatives pour revitaliser l’agriculture locale, notamment à travers la relance de la Société Sucrière de Savè (3S), un acteur clé de l’économie locale. Cette initiative vise à attirer des investisseurs, créer des emplois et soutenir les producteurs locaux.

Parallèlement, la commune met l'accent sur la diversification des cultures et la modernisation des pratiques agricoles. Le maraîchage, avec la culture de légumes comme les tomates, les oignons et les piments, gagne du terrain, tout comme l’ananas, un produit à fort potentiel de rentabilité. Des projets pilotes en agroforesterie et en techniques agricoles climato-intelligentes sont en cours pour préserver les ressources naturelles et améliorer les rendements.

Parakou face aux défis du changement climatique

La commune de Parakou, bien que non principalement agricole, est néanmoins touchée par les effets du changement climatique, notamment l’assèchement des bas-fonds, des zones clés pour l’irrigation des cultures locales. Ce phénomène affecte gravement la productivité agricole, notamment pour les cultures de maïs, dont les rendements ont chuté de manière drastique, passant de 25 sacs par hectare à seulement 10 sacs.

Le maire de Parakou, Inoussa Zimé Chabi, a souligné la dégradation de la qualité des produits agricoles, contraignant les agriculteurs à recourir de plus en plus aux pesticides et engrais chimiques, avec des conséquences négatives pour la santé publique et l’environnement. Dans ce contexte, des initiatives de formation agricole, comme celles menées par le groupe K-d.K, offrent des demi-bourses pour les formations en agriculture durable, afin de préparer la jeunesse locale aux défis agricoles de demain.

L’assèchement des bas-fonds est une crise hydrique majeure pour la ville, affectant non seulement l’approvisionnement en eau potable, mais aussi la production agricole. Il devient urgent de mettre en place des solutions adaptées, notamment des projets d’irrigation et des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.

Tchaourou en plein essor malgré les défis du changement climatique

Tchaourou, la plus grande commune du Bénin, est un véritable carrefour agricole. La production de cultures comme le manioc, l’igname, le maïs, le soja et l’anacarde en fait une zone d'importance stratégique pour l’agriculture nationale, notamment en tant que producteur majeur de noix de cajou.

Néanmoins, la commune est confrontée aux effets du changement climatique, avec une baisse significative de la productivité agricole. Les irrégularités climatiques, telles que les sécheresses et les inondations, menacent sérieusement la sécurité alimentaire de la région. Le maire de Tchaourou a, cependant, mis en place des projets de développement, soutenus par le Plan de Développement Communal (PDC), qui ont permis la construction d’infrastructures éducatives, sanitaires et de transport.

Parmi les défis les plus urgents, le maire a souligné la nécessité de renforcer les infrastructures de transport, notamment pour faciliter les échanges économiques avec le Nigéria voisin. En dépit de ces difficultés, la commune continue de progresser, avec une forte implication des autorités locales et un soutien gouvernemental constant.

Les communes de Savè, Parakou et Tchaourou illustrent les défis et les opportunités du secteur agricole au Bénin. Bien qu'elles fassent face à des obstacles liés au changement climatique, à l’assèchement des ressources en eau, à la dégradation de la qualité des productions agricoles et à l’accès limité aux financements, ces communes se montrent résolument tournées vers l’avenir.

Les actions menées par leurs maires et les initiatives locales visent à diversifier les productions agricoles, moderniser les pratiques, attirer des investissements et renforcer la formation des jeunes agriculteurs. Le soutien des acteurs locaux, nationaux et internationaux est crucial pour garantir un avenir agricole durable et résilient pour ces communes, tout en répondant aux enjeux de sécurité alimentaire et de développement économique.

DE LA RECHERCHE À L’ENTREPRENEURIATDr Marietta Gonroudobou, une femme innovante dans l’agriculture béninoiseDans un cont...
13/02/2025

DE LA RECHERCHE À L’ENTREPRENEURIAT

Dr Marietta Gonroudobou, une femme innovante dans l’agriculture béninoise

Dans un contexte où l’innovation est essentielle pour relever les défis agricoles, Dr Marietta Gonroudobou incarne une nouvelle génération d’entrepreneurs scientifiques. De son parcours universitaire au Japon à la création de son entreprise Agro Hikari, elle met son expertise au service d’une agriculture moderne et durable. Son engagement dans la recherche et l’entrepreneuriat fait d’elle une figure incontournable du développement agricole au Bénin.

Ulrich DADO TOSSOU

Dr Marietta Gonroudobou s’impose comme une pionnière de l’innovation agricole. De son laboratoire au Japon aux champs béninois, cette agronome visionnaire a su conjuguer expertise scientifique, technologie et entrepreneuriat pour révolutionner le secteur. Son parcours exceptionnel et son engagement à moderniser l’agriculture africaine à travers son entreprise Agro Hikari font d’elle une figure inspirante pour la jeunesse béninoise.

Originaire de Kouandé, dans l’arrondissement de Guilmaro, Dr Marietta Gonroudobou a toujours été animée par une soif de connaissance et un sens aigu du travail bien fait. Après un Master et un Doctorat en sciences agronomiques obtenus à l'Université d'Iwate au Japon, elle s’est spécialisée dans la culture hors sol et les techniques hydroponiques. Son savoir-faire ne se limite pas à la recherche, elle forme également la nouvelle génération d’agronomes en tant qu’enseignante à la Faculté d'agronomie de l’Université de Parakou.

C’est en pleine pandémie de Covid-19, alors qu’elle est encore doctorante au Japon, que Dr Gonroudobou lance un blog pour partager son expertise avec les agriculteurs béninois. Ce qui commence comme une simple plateforme d’échange devient rapidement une référence incontournable dans le domaine agricole. Face à l’engouement suscité, elle décide d’aller plus loin et fonde Agro Hikari, une entreprise qui accompagne les agriculteurs béninois dans l’amélioration de leur rendement grâce aux nouvelles technologies.

Aujourd’hui, Agro Hikari est un acteur majeur du secteur agricole au Bénin, offrant des services variés. L’entreprise propose des conseils et un accompagnement agricole pour aider les agriculteurs à adopter des pratiques modernes et durables. Elle se distingue également par la production et la commercialisation de produits agricoles, favorisant la promotion des cultures innovantes et résilientes. L’innovation est au cœur de son approche, avec notamment l’intégration de l’agriculture numérique et technologique. L’usage des drones pour la cartographie agricole et la télédétection permet une gestion plus efficace des exploitations et une optimisation des rendements.

En parallèle de son activité entrepreneuriale, Dr Marietta Gonroudobou continue d’œuvrer pour la recherche scientifique. Elle est membre du Civic Academy for Africa’s Future et dirige le Groupe de recherche à l'agriculture, l'environnement et le climat (Graec). Ses travaux portent sur les questions de sécurité alimentaire et les défis climatiques, des enjeux majeurs pour l’agriculture africaine.

Dr Gonroudobou incarne une génération d’entrepreneurs scientifiques qui refusent de choisir entre la recherche et l’action. Son message aux jeunes, et en particulier aux femmes aspirant à entreprendre dans l’agriculture, est clair :

"Ne jamais abandonner parce que c'est difficile, travailler et surmonter les difficultés une à une, la lumière est toujours au bout du tunnel. L'échec est un pas de plus vers la réussite."

Son histoire est une source d’inspiration pour tous ceux qui souhaitent concilier savoir académique, innovation et entrepreneuriat au service du développement agricole africain. À travers Agro Hikari, elle éclaire la voie d’une agriculture béninoise moderne, durable et performante.

Mesdames et Messieurs, chers internautes, recevez la Une de votre journal agricole préféré pour le compte de cette semai...
13/02/2025

Mesdames et Messieurs, chers internautes, recevez la Une de votre journal agricole préféré pour le compte de cette semaine.

Afin de respecter la décision de la HAAC, à partir de cette semaine, votre journal hebdomadaire agricole préféré, Daabaaru Agri, sera suspendu jusqu'à son enregistrement.

Toutes nos excuses pour cet imprévu. Nous vous remercions pour tout votre soutien, pour toutes la force que vous nous avez envoyé durant ce bout de parcours.

Agréable journée à toutes et à tous! Nous vous disons à très vite pour la suite de l'aventure.

Daabaaru Agri, pour un futur qui pousse 🌱

Gouvernement du Bénin

CÉRÉALE SÉSAME AU BÉNINUne petite graine aux grands pouvoirsLe sésame, cultivé depuis plus de 3 000 ans, est une graine ...
10/02/2025

CÉRÉALE SÉSAME AU BÉNIN

Une petite graine aux grands pouvoirs

Le sésame, cultivé depuis plus de 3 000 ans, est une graine aux multiples vertus, originaire d’Inde et d’Afrique. Riche en nutriments, il séduit aujourd’hui les producteurs africains pour ses avantages économiques, nutritionnels et médicinaux. Utilisé en cuisine, en cosmétique et en santé, le sésame offre des perspectives prometteuses pour l’agriculture durable.

Ulrich DADO TOSSOU

La petitesse de la queue de l'oiseau n'implique pas son âge. Le sésame fait résonner cet adage populaire par ses multiples et puissants pouvoirs. Petit mais puissant, est-on tenté d'admettre.

Culture et récolte

La culture du sésame, relativement simple, débute à la mi-juillet. Selon Bawa Mohamed, Vice-président de l’Association béninoise des producteurs de sésame (Abps), le semis peut se faire sur un sol labouré ou à plat. Un traitement insecticide est appliqué une semaine après le semis pour protéger les plants des chenilles, puis renouvelé toutes les deux semaines. À maturité, les tiges sont coupées, séchées, puis vannées pour extraire les graines. Cependant, la production a chuté de 20,1 % en 2023, passant de 2 145 à 1 713 tonnes, en raison de conditions climatiques défavorables. Malgré cela, les producteurs restent résilients, adoptant des pratiques adaptées pour relancer la filière.

Bienfaits nutritionnels et usages

Le sésame existe en trois variétés : blanc, noir et doré. Le blanc est riche en calcium, le noir en antioxydants et en fer, et le doré offre un goût grillé. Riche en protéines végétales, calcium, magnésium et Oméga-6, il renforce les os, régule le cholestérol et protège le système immunitaire. En cuisine, il se décline en tahini, graines grillées ou huile, parfaites pour les salades, pains et plats asiatiques. En cosmétique, l’huile de sésame nourrit la peau, protège des Uv et fortifie les cheveux.

Un avenir prometteur

Bawa Mohamed reste optimiste : en combinant savoir-faire traditionnel et pratiques responsables, les producteurs peuvent tirer des bénéfices durables de cette culture. Le sésame, bien plus qu’une graine, est une ressource essentielle pour l’agriculture africaine, la santé et la beauté. Intégrons-le davantage dans nos vies !

Adresse

Parakou

Notifications

Soyez le premier à savoir et laissez-nous vous envoyer un courriel lorsque Daabaaru Agri publie des nouvelles et des promotions. Votre adresse e-mail ne sera pas utilisée à d'autres fins, et vous pouvez vous désabonner à tout moment.

Partager