20/12/2025
L’IA ET LE SILENCE DE L’HOMME
On dit que l’intelligence artificielle progresse.
Moi, je me demande surtout
si l’intelligence humaine ne se met pas en pause.
L’IA apprend vite.
Très vite.
Elle avale des milliards de mots, d’images, de sons.
Elle sait imiter nos styles, nos voix, nos idées.
Parfois mieux que nous-mêmes.
Et ça nous trouble.
Mais l’IA ne doute pas.
Elle n’a jamais eu peur de se tromper.
Elle ne se demande pas si elle est légitime.
Elle exécute.
L’homme, lui, doute.
Il hésite.
Il se contredit.
Et c’est précisément là que réside sa richesse.
Pas dans la performance,
mais dans l’imperfection.
Je vois des créateurs demander à l’IA
quoi écrire,
quoi penser,
quoi ressentir.
Comme si la créativité était devenue un service à la demande.
Rapide. Propre. Optimisé.
Mais une idée optimisée
n’est pas toujours une idée vraie.
Et une réponse rapide
n’est pas toujours une réponse juste.
L’IA peut composer de la musique.
Moi aussi.
La différence ?
Je ressens le silence entre deux notes.
Elle, elle remplit.
L’IA peut écrire des textes.
Moi aussi.
La différence ?
Je vis ce que j’écris.
Elle, elle assemble.
Le danger n’est pas que l’IA nous remplace.
Le danger, c’est qu’on cesse d’habiter nos propres pensées
par confort,
par vitesse,
par fatigue.
La vraie révolution ne sera pas technologique.
Elle sera intérieure.
Savoir quand utiliser la machine,
et quand l’éteindre
pour s’écouter soi-même.
Peut-être que l’IA n’est pas là pour penser à notre place,
mais pour nous forcer à mieux définir
ce que penser veut encore dire.
Et si l’intelligence artificielle progresse,
à nous de décider
si notre conscience évolue avec elle.
Sèdami BOÏTINE
Block Bible Web3
Catholiquement numérique.