19/11/2025
La police reprend l’offensive
Depuis plusieurs années, le pays traverse l’une des périodes les plus difficiles de son histoire récente, marquée par l’insécurité et la prolifération de gangs armés devenus un véritable fléau national. Mais ces dernières semaines, de nombreux citoyens et observateurs constatent un changement dans la manière dont la Police Nationale d’Haïti fonctionne, sous la direction du nouveau Directeur Général, Jonas André Vladimir Paraison.
La police n’est plus en position passive ou uniquement défensive : elle est entrée dans une phase offensive, plus structurée, avec des opérations mieux coordonnées qui produisent des résultats visibles sur le terrain.
Depuis plusieurs mois, la PNH faisait l’objet de nombreuses critiques en raison de son absence sur la voie publique et de sa tendance à intervenir seulement après les attaques des gangs.
Mais depuis environ un mois, le DG Paraison a lancé une nouvelle méthode de travail :
patrouilles mobiles avec rapidité d’intervention,
contrôle permanent des axes principaux,
barrières et points de blocage dans les zones stratégiques,
opérations préventives contre les regroupements de gangs.
Cette stratégie a permis à de nombreux groupes armés de perdre du terrain et a rendu les déplacements de la population légèrement plus sûrs.
Dans plusieurs corridors importants de Port-au-Prince, la population observe une présence policière beaucoup plus intense.
De Carrefour Aéroport, en passant par Delmas 33 à Delmas 75, Aéroport, et jusqu’à Tabarre, les patrouilles sont désormais constantes.
Les habitants témoignent qu’il s’agit de la première fois, depuis longtemps, qu'ils voient l’uniforme bleu défiler aussi fréquemment.
Une marchande de Delmas 75 résume ce sentiment ainsi :
« Nous ne sommes pas encore sortis de la crise, mais je sens qu’un peu de sécurité revient. La police passe chaque heure, et cela empêche les bandits de se rassembler comme avant. »
Parmi toutes les unités spécialisées de la PNH, c’est la BRI qui apparaît comme le bras tactique le plus visible de la nouvelle stratégie du DG Paraison.
La zone de Delmas 75, longtemps sous tension et considérée comme un espace où les mouvements de gangs circulaient régulièrement, connaît une transformation notable :
véhicules tactiques de la BRI positionnés aux points stratégiques,
agents qui descendent, patrouillent et contrôlent les passages,
interventions beaucoup plus rapides à chaque appel ou signalement,
pression continue pour déloger les zones qui semaient l’inquiétude dans la population.
Jour et nuit, cette présence constante offre un souffle de répit à la population et envoie un message clair : la police reprend le contrôle du terrain.
Une direction qui fait preuve de volonté et de courage
Malgré les nombreux défis — manque de ressources, pression sociale, menaces contre les agents — le DG Paraison affiche la volonté de reprendre les territoires, de rétablir l’ordre dans la capitale et de remobiliser une institution qui avait perdu la confiance du public.
De nombreux experts en sécurité saluent cette orientation comme une lueur d’espoir dans un moment où la population était presque à bout d'espérance.
Plusieurs estiment que la continuité de ces opérations pourrait ramener une stabilité progressive si l’État maintient la même ligne politique.
Un combat qui recommence à se gagner sur le terrain
La police n’a pas encore atteint son objectif final. Mais les dernières semaines montrent clairement un changement de direction, une nouvelle discipline et une volonté de briser la posture défensive passive qui avait affaibli l’action de la PNH pendant trop longtemps.
Si ces efforts se poursuivent, et si les moyens logistiques et politiques suivent, il est possible que la capitale commence à respirer à nouveau et que la population retrouve une vie avec moins de peur.
Lorsque l’État assume ses responsabilités et que la police agit avec détermination et courage, la sécurité cesse d’être un rêve lointain : elle devient une mission possible.