10/10/2025
𝗟𝗲𝘀 𝗘́𝘃𝗮𝗱𝗲́𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗣𝗹𝗮𝗻𝗲̀𝘁𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗦𝗶𝗻𝗴𝗲𝘀 (𝟭𝟵𝟳𝟬)
(𝘶𝘯 𝘵𝘦𝘹𝘵𝘦 𝘥𝘦 𝘑𝘢𝘴𝘰𝘯)
Résumé : La planète des singes, mais ça se passe dans un bureau.
Spoilers
Les deux premiers Planète des Singes avaient rapporté beaucoup d’argent, alors les studios Fox n’allaient pas rater une opportunité de recommencer, même si Charlton Heston avait fait exploser la planète dans le dernier film. La solution narrative est de reculer dans le temps, jusqu’en 1973.
Tout cela n’est qu’un prétexte pour réduire le budget au strict minimum : nos deux acteurs principaux, dans leurs costumes de singes scientifiques, discutent dans une succession de scènes de bureau. C’est le minimum syndical pour appeler ça une suite de La Planète des Singes : passer Go et récolter 200 $.
Le film commence avec un plan de caméra sur la même plage que dans le premier film, sauf qu’un hélicoptère traverse l’écran, accompagné de troupes de l’armée américaine, pour nous surprendre avec le fait qu’on est revenu en 1973. Ils viennent repêcher dans la mer le vaisseau du premier film. Trois astronautes en sortent, enlèvent leurs casques, révélant qu’il s’agit de trois chimpanzés : Zira, Cornelius et Milo, les scientifiques des deux premiers films. Les soldats sont pas mal plus surpris que nous. À noter que c’est dans ce film qu’on a la meilleure vue du design extérieur du vaisseau, que je trouve pas mal cool. Sauf que son design est clairement celui d’une capsule qui se détache du bout d’une grosse fusée pour échapper à la gravité, et ça ne fait aucun sens qu’il ait réussi à décoller sans fusée. Comment des singes non familiers avec cette technologie ont pu apprendre en si peu de temps à faire décoller et piloter le vaisseau reste un mystère, car la chronologie des deux premiers films est assez claire sur le peu de temps qui s’écoule entre l’écrasement du vaisseau et l’explosion de la planète. Bref.
Les singes sont amenés dans un zoo et mis en cage, un peu comme les humains dans le premier film. On se retrouve alors avec une espèce de comédie où des soldats doivent jouer les gardiens de zoo pour des singes plus intelligents qu’eux. On nous introduit les docteurs Dixon et Branton, des spécialistes des singes, qui viennent étudier ces curieux spécimens. Ils leur font passer des tests d’intelligence, et l’ensemble ressemble à une série de sketchs de théâtre. Entre eux, les singes spéculent qu’avec le vaisseau, ils ont reculé de 2000 ans dans le passé à cause d’une distorsion cosmique, mais le film ne nous explique jamais vraiment comment cela s’est produit. Zira affirme aussi au docteur qu’elle est psychiatre. Apparemment, 2000 ans dans le futur, ça s’appelle encore de même.
On nous présente ensuite le Président à la Maison-Blanche, qui reçoit un briefing d’urgence : le vaisseau qu’ils ont envoyé est revenu du futur avec des singes intelligents à bord. Cette découverte est annoncée publiquement, et il y a même un montage des nouvelles du monde entier qui en parlent : « The biggest story since the moon landing… apes talk! »
Les singes se font appeler des ape-o-nauts. On est avant les tropes cinématographiques du gouvernement américain qui essaie de cacher la vérité. Le Président met en place une commission présidentielle sur ces singes, une scène qui fait écho au procès du premier film où les singes jugeaient Taylor. Cette commission est très médiatisée, et comme Cornelius fait des blagues, ils deviennent très populaires auprès du public. À travers cette commission, on nous présente le docteur Otto Hasslein (qui ressemble à Cillian Murphy), scientifique de la Maison-Blanche et antagoniste des singes. On avait déjà entendu son nom dans le premier film, lorsque l’astronaute Taylor expliquait la théorie du Hasslein Time Curve, pour justifier comment le vaisseau peut voyager 2000 ans dans le futur alors qu’un an seulement passe à l’intérieur. Les singes deviennent très jet-set, et on a ensuite une scène de montage où ils sont invités partout, vont magasiner des vêtements dans des boutiques, assistent à un match de boxe, regardent la télé qui parle d’eux.
On apprend aussi que Zira est enceinte de Cornelius, ce qui va devenir un élément central de la série. Le docteur Otto Hasslein pense que ce voyage temporel est le point d’origine des singes qui vont renverser les humains dans le futur, et veut donc faire avorter Zira et la rendre infertile. Le Président (pré-Watergate) pense plutôt qu’il ne faut pas interférer avec le futur et qu’elle a des droits comme tout autre citoyen. Les deux vont débattre, allant jusqu’à invoquer l’analogie de tuer Hi**er bébé. Imaginez Trump avec ce dilemme, lol. Le Président finit par proposer un compromis : les amener sur une base militaire pour les interroger davantage. Cornelius raconte ce qui va devenir la base des deux prochains films; une épidémie tue tous les chiens et chats, les humains dressent alors des singes comme animaux de compagnie, puis leur apprennent à exécuter des tâches, ce qui les rend de plus en plus intelligents. Un jour, ils en ont assez d’être des esclaves et disent le mot « Non ». C’est l’ancêtre, le Lawgiver, qu’on voyait en statue dans les deux premiers films. Zira, sous hypnose, avoue avoir mené des expériences scientifiques sur des humains, notamment des lobotomies, ce qui donne un prétexte au docteur Hasslein pour justifier l’avortement.
Voyant le piège, Cornelius et Zira s’enfuient, non sans tuer accidentellement un garde, et le film devient une chasse aux singes. Ils reçoivent l’aide des deux zoologistes du début, qui les cachent dans le cirque d’Armanda, au milieu d’autres singes. Zira y accouche en même temps qu’une autre femelle chimpanzé. Zira et Cornelius se réfugient ensuite sur un navire abandonné dans un port, mais le Dr Hasslein les retrouve, et cela se termine en fusillade où les deux singes et le docteur meurent. On nous laisse croire que le bébé de Zira tombe à l’eau et se noie, mais le punch final est un singe dans le cirque qui dit « Maman », ce qui signifie qu’elle a échangé son bébé pour le cacher. La Conquête de la Planète des Singes est inévitable.
[4/10]