08/09/2025
Droit de réponse des prêtres d’Owando suite aux audio diffamatoires de Mgr Armel
Gélase Kema
Cher Mgr Armel G. Kema,
Par la présente, nous souhaitons apporter un droit de réponse qui devrait être saisi comme
une réponse suite aux propos tenus dans les audio qui sont devenus populaire (viral) sur les
réseaux sociaux. Lesdits propos qui sont quasiment présumés de vous peignent un tableau
lugubre et malveillant du clergé congolais en général et celui des diocèses concernés en
particulier (Ouesso, Owando et Gamboma). En réalité, la charge épiscopale est une
obligation et ladite obligation s’arc-boute aussi sur la bonne foi qui doit guider toutes les
prises de positions d’un évêque ou d’une personne douée du bon sens et de la bonne
volonté.
Le choix ou la nomination d’un évêque nécessite un travail de fond qui passe par plusieurs
étapes dans le but de trouver approximativement la personne appropriée. Ainsi, le canon
378 mentionne les éléments objectifs requis d’un candidat à l’épiscopat :
378—§ 1. Pour l’idonéité à l’Épiscopat, il est requis du candidat:
1° qu’il ait, à un degré élevé, une foi solide, de bonnes mœurs, la piété, le zèle des âmes,
la sagesse, la prudence et les vertus humaines, et qu’il soit doué par ailleurs des autres
qualités qui le rendent capable d’accomplir l’office dont il s’agit;
En écoutant les audio auxquels vous semblez être à l’origine avec votre sbire, il nous
semble que les instances habilitées et compétentes qui sont réputées à gérer les
informations confidentielles ont quasiment failli aux exigences du canon 378 § 1, 1°,
puisque votre manière de clabauder contre la nomination de Mgr Brice Ibombo ainsi que
des membres du presbyterium de Ouesso prouve de façon suffisante qu’il n’y a pas un
degré élevé, de foi solide, de bonnes mœurs, de piété, de zèle des âmes (en raison de vos
insultes aux endroits des baptisés et du clergé de Ouesso, de votre confrère Mgr Brice
Ibombo, Mgr Victor Abagna Mossa, Mgr Itoua et autres).
Les propos qui font ravages sur les réseaux sociaux portent préjudice aux tâches requises
à un évêque consacré. En effet, un évêque est appelé en vertu de sa charge à sanctifier, à
enseigner et à gouverner. Par conséquent cette charge intuitu personae l’astreint à
rassembler et non à être un acteur de division comme nous l’enseigne le canon 375 § 2, in
limine.
375 § 2. Par la consécration épiscopale elle-même, les Évêques reçoivent avec la
charge de sanctifier, celles d’enseigner et de gouverner, (……).
Le canon mentionné précédemment, nous fait comprendre que les tâches principales d’un
évêque consacré consistent à sanctifier, enseigner et à gouverner. Toutefois, lorsque l’un
des éléments constitutifs de ladite charge pose problème, il revient soit au clergé soit au
peuple de Dieu de la circonscription ecclésiastique concernée, de signifier cela à l’évêque
afin qu’il s’amende. Dans l’éventualité où ce dernier ne souhaiterait pas s’améliorer, il
revient de droit à tout baptisé d’entreprendre une démarche appropriée pour dénoncer tout
comportement inapproprié, le cas échéant.
En plus, lorsqu’on analyse de façon approfondie l’échange téléphonique qui est à l’origine
des audio, nous nous rendons compte que le contenu des échanges constitue un
manquement sérieux et irréfragable de façon respective aux canons 383 § 1 et 384.
383 § 1. Que dans l’exercice de sa charge pastorale, l’Évêque diocésain montre sa
sollicitude à l’égard de tous les fidèles confiés à ses soins, quels que soient leur âge,
leur condition ou leur nationalité, qu’ils habitent sur son territoire ou qu’ils s’y
trouvent pour un temps; qu’il applique son souci apostolique même à ceux qui ne
peuvent pas assez bénéficier de l’activité pastorale ordinaire à cause de leurs
conditions de vie, ainsi qu’à ceux qui ont abandonné la pratique religieuse.
Can 384 L’Évêque diocésain manifestera une sollicitude particulière à l’égard des
prêtres qu’il écoutera comme ses aides et ses conseillers; il défendra leurs droits et
veillera à ce qu’ils accomplissent dûment les obligations propres à leur état et aient à
leur disposition les moyens et les institutions dont ils ont besoin pour entretenir leur
vie spirituelle et intellectuelle; de même il veillera à ce qu’il soit pourvu à leur honnête
subsistance et à leur protection sociale, selon le droit.
En tout état de cause, les trois échanges téléphoniques qui sont à l’origine des audio
devenus populaires sur les réseaux sociaux montrent comment les deux personnes (Mgr
Armel et son sbire) déblatéraient contre les Mochi qui sont les idiots, la nourriture du CIO,
Mgr Victor, Mgr Brice, Mgr Itoua et son grand qui parle souvent en lingala (sans le
nommer), le presbyterium de Ouesso, le presbyterium d’Owando et autres. Vous manquez
du respect et de considération à vos collaborateurs immédiats, les prêtres. Cette observation
se justifie par votre manière d’appeler le curé de Kellé, l’abbé Alexis. Dans votre
conversation avec votre sbire, vous le qualifié de Rwandais et non par son nom personnel.
Vous manquez de sollicitude qui est un atout pour la charge pastorale d’un évêque envers
les prêtres, les fidèles et à l’égard de tout le monde. N’eut été les audio qui sont devenus
populaire (viral) sur les réseaux sociaux, les Mbochi de la cuvette et des plateaux, le clergé
de Ouesso et d’Owando, Mgr Itoua, Mgr Victor qui fut votre consécrateur principal lors de
votre ordination épiscopale, les évêques du Congo, la nonciature apostolique et le ministère
des affaires étrangères n’auraient su que vous faisiez preuve d’un manque de jugement
grave et sérieux. Puisque les propos tenus font preuve de manque de sagesse, de prudence
et d’absence des vertus humaines et d’autres qualités essentielles qui auraient pu vous
rendre capable d’accomplir sans ambiguité et complexité l’office épiscopal.
Mgr, vous êtes sans ignorer que la diffamation est une accusation fausse et dommageable
envers une personne, portée devant un public, qui porte atteinte à son honneur ou à sa
réputation. Elle est également une atteinte à l’honneur et à la considération d’une personne
par l’allégation de faits qui lui sont préjudiciables (Mgr Brice, Mgr Victor, Mgr Itoua, les
Mbochi baza ba zoba etc). La diffamation constitue aussi une infraction causée par la
fausseté d’une déclaration qui peut avoir des conséquences graves pour les personnes
concernées et pour l’intégrité de la justice.
Nous savons pertinemment que pour qu’il y ait diffamation, il faut qu’il y ait une allégation
de faits précis, qu’elle soit portée à la connaissance du public et qu’elle porte atteinte à la
réputation de la personne visée. Dans les cas des audio, Mgr Brice, Mgr Victor, Mgr Itoua
et les Mbochi qui sont ba bazoba (les idiots) peuvent porter plainte pour des propos
diffamatoires contre vous où contre le diocèse d’Owando, votre circonscription
ecclésiastique. Deux hypothèses sont envisageables pour les personnes humiliées dans vos
propos. La première hypothèse serait que les personnes diffamées portent plainte auprès
du procureur de la République ou saisir directement le tribunal correctionnel par la citation
directe. La seconde hypothèse, lesdites personnes en vertu de leur dignité bafouée par vos
propos, disposent du droit de contacter directement les instances romaines, telles que le
dicastère pour les évêques, la propaganda fidei (qui gère les missions en Afrique) et
possiblement par la suite des procédures, la signature apostolique.
En raison de l’impunité qui règne au sein de nos structures ecclésiales, il est maintenant
temps de dénoncer et de chercher la réparation des comportements inappropriés. La
diffamation est punie par la loi civile avec des sanctions pénales pouvant inclure des
amendes et des peines de prison, selon la gravité de l’infraction et les circonstances.
Mgr, comme évêque, il est de votre droit de défendre l’unité de l’Église tout entière et de
promouvoir la discipline commune à toute l’Église et en conséquence d’urger l’observation
de toutes les lois ecclésiastiques selon l’esprit du canon 392 § 1. Les propos diffamatoires
sont d’extrême gravité et constituent de bout en bout une cause grave. Cela ne devrait pas
être mis entre parenthèses pour être oublié. Au regard de cette faute grave qui porte atteinte
d’abord à l’intégrité et à la réputation des personnes concernées, puis sur la légitimité de
votre titre d’évêque, celle des évêques en général, des insultes publiques et autres. Enfin,
votre bien personnel et celui de l’Église et au nom du respect objectif de l’être humain,
vous devriez en toute humilité et responsabilité observer le canon 401 § 2 qui énonce :
401 § 2. L’Évêque diocésain qui, pour une raison de santé ou pour toute autre cause
grave, ne pourrait plus remplir convenablement son office, est instamment prié de
présenter la renonciation à cet office.
Il est loisible que vous fassiez un choix éclairer pour le bien de l’Église universelle, locale
et particulière tout comme pour le bien des congolais (des Mbochi de la Cuvette et ceux
des Plateaux) qui ne veulent plus des divisions. Ici, au Congo, tout le monde, prêtre, évêque
et laïque disposent de ce qu’on appelle : la vie privée. Cette vie est privée est différente de
la vie publique. En conséquence, aucune des catégories précédemment citées n’a le droit
ou le monopole d’exposer la vie privée de son semblable sans son consentement libre et
éclairé comme cela est devenu notre habitude d’envoyer les lettre anonymes à la nonciature
pour se dénigrer mutuellement.
Le collectif des prêtres d’Owando