08/01/2025
[𝐑𝐞𝐠𝐚𝐫𝐝 𝐬𝐮𝐫 𝐧𝐨𝐬 𝐚𝐫𝐜𝐡𝐢𝐯𝐞𝐬 #𝟏𝟔] ⏳
Concluons notre série thématique 𝘍𝘦𝘮𝘮𝘦 𝘦𝘵 𝘧𝘪𝘭𝘮𝘴 en abordant d’un angle plus large le paradigme de la « femme au cinéma » en (re)découvrant le texte 𝘓𝘦 𝘴𝘱𝘦𝘤𝘵𝘢𝘤𝘭𝘦 𝘥𝘶 « 𝘮𝘢𝘯𝘲𝘶𝘦 𝘧𝘦́𝘮𝘪𝘯𝘪𝘯 » 𝘢𝘶 𝘤𝘪𝘯𝘦́𝘮𝘢 : 𝘶𝘯 𝘭𝘦𝘶𝘳𝘳𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘦𝘯 𝘤𝘢𝘤𝘩𝘦 𝘶𝘯 𝘢𝘶𝘵𝘳𝘦 de Denise Pérusse (1997).
Lien de l’article, paru en 1997, Volume 8, numéro 1-2, dans le dossier Cinéma et Mélancolie 👉 http://bit.ly/4lVEcU5
Pérusse y propose une analyse critique de la manière dont le cinéma, surtout classique, défini la femme comme « manque ». Elle serait un être construit en opposition à l’homme, qui lui, incarnerait la plénitude, l’action et le sujet. Selon l’auteure, cette idée de « manque féminin » est non seulement une construction idéologique, mais aussi un leurre, une illusion qui masque un autre type de manque plus fondamental : le malaise du système de représentation lui-même.
En s’appuyant notamment sur les théories psychanalytiques (Freud, Lacan) et féministes (Mulvey, Doane), le texte argumente que le cinéma classique repose sur une logique scopique du regard où la femme est objet du désir, mais dépourvue de voix, d’action et de subjectivité. Elle est ainsi perçue comme incomplète. Au sens psychanalytique, elle incarne le manque du phallus, soit le pouvoir symbolique.
Pour Pérusse, en mettant en scène des personnages féminins énigmatiques, sexualisés ou comme ayant un manque à combler, le cinéma classique détourne l’attention du vrai problème : c’est le langage visuel lui-même (et le récit cinématographique) qui ne sait pas comment représenter une femme comme sujet.
Ainsi, le manque devient spectacle. Par la répétition de ces stéréotypes, on rejoue sans cesse la femme silencieuse, hystérique, absente ou fatale, pour éviter de l'imaginer autrement. L’auteure appelle donc à remettre en question non seulement les figures féminines traditionnelles, mais les fondements même de la grammaire du cinéma.
De notre côté, nous pouvons conclure que les six textes de notre série 𝘍𝘦𝘮𝘮𝘦 𝘦𝘵 𝘧𝘪𝘭𝘮𝘴 soulignent, à leur manière, l’importance de la pluralité des types de regard au cinéma.
Bonne lecture, et retrouvons-nous le mois prochain pour une nouvelle série thématique !
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Image tirée du film 𝘙𝘦𝘣𝘦𝘤𝘤𝘢 (Alfred Hitchcock, 1940)
Source: http://bit.ly/4lSgAiV