
11/06/2024
𝗧𝗿𝘂𝗺𝗽 𝗲𝗻 𝗮𝘃𝗮𝗻𝗰𝗲, 𝗛𝗮𝗿𝗿𝗶𝘀 𝗻𝗲 𝗽𝗲𝗿𝗱 𝗽𝗮𝘀 𝗲𝘀𝗽𝗼𝗶𝗿
Le candidat républicain Donald Trump détient tôt mercredi une avance ou est déclaré vainqueur dans la plupart des États pivots dans une élection historique qui pourrait toujours basculer du côté démocrate in extremis.
Par 𝘗𝘩𝘪𝘭𝘪𝘱 𝘉𝘰𝘴𝘴𝘦́ 𝘦𝘵 𝘔𝘢𝘳𝘦𝘬 𝘊𝘢𝘶𝘤𝘩𝘺-𝘝𝘢𝘪𝘭𝘭𝘢𝘯𝘤𝘰𝘶𝘳𝘵
A défaut de certitude sur le sort de la présidentielle, les républicains sont assurés de reprendre le contrôle du Sénat.
Déjà vainqueur en Caroline du Nord et en Georgie, États comptant chacun 16 précieux grands électeurs, Donald Trump détient également une avance de plusieurs points de pourcentage au Wisconsin, au Michigan et en Pennsylvanie, des États clés que Kamala Harris doit remporter pour espérer accéder à la Maison-Blanche.
Si Trump est avance dans ces trois États, il reste toutefois un important nombre de votes à dépouiller dans les grands centres urbains au Wisconsin, en Pennsylvanie et particulièrement au Michigan, à Détroit, rendant une remontée démocrate toujours possible.
« Il reste encore de nombreux votes à compter (…) il y a toujours des États où le résultat n’est pas annoncé », a déclaré à Washington Cedric Richmond, co-directeur de la campagne de Kamala Harris, qui ne s’exprimera pas cette nuit sur ces résultats partiels.
« 𝗠𝗶𝗿𝗮𝗴𝗲 𝗿𝗼𝘂𝗴𝗲 »
L’ancien président Barack Obama a invité les Américains à la prudence : « Ça a pris des jours pour compter chaque bulletin de vote en 2020 et ça risque d’être la même chose aujourd’hui. »
De nombreux experts mettent en garde contre des conclusions hâtives, alors qu’un « mirage rouge » montrait une avance pour Trump face à Biden en 2020, celui-ci remportant finalement l’élection.
L’ex-président républicain s’est servi de ce phénomène pour amplifier ses accusations de fraudes électorales qui ont mené à l’insurrection du 6 janvier 2021.
La Virginie est un parfait exemple de ce mirage rouge : Trump y était en avance pendant une bonne partie de la soirée mardi, mais Harris a comblé son re**rd et remporté cet État.
Les dernières projections des chaînes américaines accordent 247 grands électeurs à Donald Trump et 210 à Kamala Harris, laissant 82 grands électeurs en jeu, principalement dans les États pivots, qui peuvent encore pencher dans un camp ou l’autre. Les candidats ont besoin de 270 grands électeurs, soit la majorité du Collège électoral, afin d’accéder à la présidence.
« 𝗙𝗿𝗮𝘂𝗱𝗲𝘀 𝗺𝗮𝘀𝘀𝗶𝘃𝗲𝘀 » ?
Avant même que les résultats ne soient connus, Donald Trump a accusé les autorités de « fraude massive » au Michigan et en Pennsylvanie, après avoir plus tôt annoncé qu'il reconnaîtrait uniquement le résultat du vote si « l’élection est juste ».
En fin de journée, l’ex-président a évoqué sur X des rumeurs de « fraude massive » à Philadelphie et Détroit, sans élément de preuve. L’AFP rapporte que des comptes associés à la Russie et à la Chine amplifient également de la désinformation visant à réduire la confiance envers les autorités électorales américaines.
La police locale de la Pennsylvanie a affirmé n’avoir aucun signe de fraude électorale. « Si Donald Trump a des preuves de ces accusations insensées, nous les voulons maintenant », a déclaré le procureur général Larry Krasner.
Du côté de Détroit, une source policière a indiqué à L’Atelier n’avoir constaté aucune présence militaire dans la métropole du Michigan.
𝗔𝗹𝗲𝗿𝘁𝗲𝘀 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗯𝗼𝗺𝗯𝗲
Les élections américaines ont également été marquées par 32 alertes à la bombe en Géorgie et 4 en Arizona, deux États pivots, ce qui a eu pour effet de re**rder la fermeture des bureaux de vote.
Le FBI et les autorités locales soupçonnent ces menaces de provenir de la Russie et les qualifient de « peu crédibles ».
Les Américains votent dans un climat de haute tension, avec les souvenirs de l’insurrection du 6 janvier 2021, ce qui ne semble pas avoir freiné l’ardeur des électeurs.
Au New Hampshire, Marcel Walat, le modérateur du vote au comté de Colbrooke, se réjouit du nombre inédit de personnes sorties voter. « Je crois que le pays est à une croisée des chemins et je pense que tout le monde constate que c’est très important d’exercer son droit de vote », confie-t-il à L’Atelier.
Plusieurs bureaux de vote ont mis en place des mesures de sécurité accrues, avec des tireurs d’élites et des drones survolant les bureaux de votes comme ont pu le constater les journalistes de L’Atelier.
𝗟𝗲 𝗖𝗮𝗻𝗮𝗱𝗮 𝗶𝗻𝗾𝘂𝗶𝗲𝘁
A Ottawa, le gouvernement à tous les scénarios craignant que le futur locataire de la Maison-Blanche n’impose des tarifs douaniers supplémentaires sur les produits canadiens. Depuis janvier, une « équipe Canada », mise en place par le gouvernement Trudeau sillonne les États-Unis pour faire valoir les intérêts canadiens tant chez les démocrates que chez les républicains.
« Si Donald Trump gagne, c’est une porte grande ouverte pour Pierre Poilièvre au Canada », craint Élizabeth Sharpe, citoyenne américaine et canadienne rencontrée dans une soirée électorale à Montréal.
La présidente de la FTQ, Magali Picard, abonde dans le même sens et affirme : « Nous, ce qu’on craint vraiment, c’est un duo Trump-Poilièvre au pouvoir ». Le résultat de cette élection sera, dans tous les cas, historique : les Américains peuvent élire la première présidente femme, ou le premier président jugé coupable d’un crime.