12/05/2025
L’intelligence artificielle n’a jamais été et ne deviendra pas un outil de création littéraire chez Écosociété. Solidarité avec les artistes.
Dans la foulée de la manifestation menée par les illustrateur·rices du Québec contre l’utilisation de l’intelligence artificielle générative (IAG) au dernier Salon du livre de Montréal, Écosociété joint sa voix à toutes celles qui soulèvent une question importante : quelle est la vraie valeur du travail de nos artistes?
La réponse à cette question peut paraître évidente. Pourtant, pour certaines maisons d’édition, le travail des artistes semble valoir moins que les économies que l’IA leur permet de réaliser. Mais ironiquement, utiliser l’IAG, c’est toujours cher payé.
D’abord et bien évidemment pour les artistes, qui se font voler leur portfolio pour entraîner les machines dévorantes, et dont on pille le style, l’originalité et la créativité, sans compter la perte de contrats qui leur permettent de vivre de leur art.
Ensuite pour la culture et notre propre humanité, puisque les conséquences sont aussi alarmantes. Quand des maisons d’édition renoncent aux artistes au profit de l’IAG pour illustrer leurs livres, ce n’est pas seulement la culture qu’elles mettent en danger. C’est un effacement progressif de notre identité collective. Et plus encore, en confiant à des machines dont la raison première est de nourrir la bête capitaliste, c’est aussi à une part de notre humanité et des facultés créatives qui nous sont propres auxquelles nous renonçons. C’est nourrir un système qui contribue à notre propre effacement et marginalisation!
Pour notre unique planète, enfin, le coût énergétique d’une image générée par l’IA est catastrophique. Sachant que le poids environnemental de l’IA est dévastateur, en produisant toujours plus de GES, comment prétendre l’utiliser de façon éthique?
Pour toutes ces raisons, nous affirmons haut et fort notre volonté de respecter les droits d’auteur en collaborant avec des artistes, mais nous nous engageons aussi à créer des œuvres vivantes, sensibles et humaines, exemptes d’IAG. Plutôt que d’en appeler au sempiternel refrain de l’adaptation et du train qu’il ne nous faudrait pas rater, prenons au contraire véritablement le temps de réfléchir à l’IAG et au monde qu’elle nous propose.
Solidarité envers les artistes, la culture et la planète.
L’Équipe d’Écosociété