10/29/2025
Les contrôleurs routiers n’ont pas besoin d’armes à feu pour accomplir leur mission efficacement et en toute sécurité. D’autres solutions existent pour assurer leur protection sans militariser leur fonction.
Une mission civile avant tout
Les contrôleurs routiers du Québec, employés de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), ont pour mandat de veiller au respect des lois sur le transport routier, notamment en ce qui concerne les poids lourds, les autobus et les véhicules commerciaux. Leur rôle est essentiellement administratif, réglementaire et préventif. Contrairement aux policiers, ils n’interviennent pas dans des situations criminelles ou violentes, mais plutôt dans des contextes de vérification documentaire, de conformité mécanique et de sécurité routière.
Le gouvernement du Québec a récemment annoncé que ces agents seraient désormais autorisés à porter une arme à feu. Cette décision fait suite à un jugement du Tribunal administratif du travail qui évoquait des risques d’agression lors d’interceptions sur la route. Toutefois, plusieurs voix s’élèvent pour remettre en question cette mesure.
Pourquoi le port d’arme n’est pas nécessaire
Voici quelques arguments clés contre l’armement des contrôleurs routiers :
Leur rôle n’est pas coercitif : Ils ne procèdent pas à des arrestations ni à des interventions dans des milieux criminels. Leur présence vise à assurer la conformité, pas à gérer des conflits violents.
Des outils non létaux existent : Le poivre de cayenne, le bâton télescopique ou même le pistolet à impulsion électrique (Taser) sont des alternatives suffisantes pour assurer leur sécurité dans les rares cas de confrontation.
La formation spécialisée est coûteuse et complexe : Former des agents à l’usage d’armes à feu implique des ressources importantes, des suivis psychologiques et des risques accrus de mauvaise utilisation.
Le risque de militarisation du service : Armer des agents civils pourrait modifier la perception du public et créer un climat de tension inutile dans des situations qui devraient rester calmes et professionnelles.
La collaboration avec les forces policières est suffisante : En cas de menace réelle, les contrôleurs peuvent faire appel à la Sûreté du Québec ou aux corps policiers municipaux, qui sont formés pour intervenir dans des contextes dangereux.
Une approche axée sur la prévention et la formation
Plutôt que d’armer les contrôleurs routiers, il serait plus judicieux de renforcer leur formation en gestion de conflits, en communication, et en techniques de désescalade. De plus, l’amélioration des protocoles d’intervention, l’installation de caméras corporelles et le recours à des équipes mixtes avec des policiers dans les cas sensibles pourraient offrir une meilleure protection sans recourir à des armes létales.
Conclusion
Le port d’armes à feu pour les contrôleurs routiers soulève des enjeux de sécurité, de perception publique et d’efficacité. Leur mission peut être accomplie avec professionnalisme et rigueur sans recourir à des moyens extrêmes. Miser sur la prévention, la formation et la collaboration interservices est une voie plus cohérente avec la nature de leur travail et les valeurs de sécurité civile.