Journal De Kabylie

Journal De Kabylie Le journal de Kabylie est un acteur médiatique kabyle. Ses contributions peuvent contribuer au développement et à l'épanouissement de la communauté kabyle.

Le journal de Kabylie est un acteur médiatique kabyle qui ambitionne de jouer un rôle crucial dans la construction d’une société informée, participative et dynamique. Il est une plateforme d’information qui contribue à la préservation, à la promotion et à la diffusion de la culture kabyle, Il servira de voix pour le peuple kabyle en exprimant les préoccupations, les aspirations et les opinions nat

ionales et internationales. Cela peut inclure la couverture des problèmes sociaux, économiques et politiques qui touchent la Kabylie. En fournissant un espace pour le dialogue et le débat, il contribue à la formation d'une opinion publique informée et participative. Il mettra en œuvre des forums où les citoyens peuvent discuter de questions importantes et partager leurs perspectives. Le Journal De Kabylie joue un rôle dans le renforcement de la démocratie en informant les citoyens sur les processus démocratiques, en surveillant les actions des autorités et en favorisant la transparence.

08/21/2025

𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐋𝐀 𝐃𝐈𝐒𝐒𝐎𝐋𝐔𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋'𝐀𝐂𝐂𝐎𝐑𝐃 𝐔𝐄-𝐀𝐋𝐆𝐄𝐑𝐈𝐄

Cet appel est à l’initiative de l’ONG Human Rights Defense Kabylia (HRDK), basée à Paris, qui agit pour la défense des droits humains partout où ils sont en péril et particulièrement en Kabylie. L’accélération alarmante de la détérioration de la situation des droits humains en Algérie et en Kabylie motive cet appel.

Rappelons que l’Accord d'association entre l'Union européenne et l'Algérie, signé le 22 avril 2002 et entré en vigueur le 1er septembre 2005, était bâti sur les principes fondamentaux de respect des droits de l'homme et des principes démocratiques, clairement exprimés dans son article 2 qui énonce : « Le respect des principes démocratiques et des droits fondamentaux de l'Homme tels qu’énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme, inspire les politiques internes et internationales des parties et constitue un élément essentiel du présent accord ».

Cette clause fondamentale de l'accord stipule bien que le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques est une obligation pour les parties et constitue un élément essentiel de leur coopération, dont le non-respect peut conduire à des mesures telles que la suspension de l'accord conformément à son article 107 qui stipule : « … Chacune des parties peut dénoncer l’accord en notifiant son intention à l’autre partie. L’accord cesse d’être applicable six mois après cette notification »

En dépit des multiples avertissements de la Commission européenne sur les violations de l’Accord par l’Algérie, celle-ci persiste dans ses pratiques déloyales qui remettent en cause la renégociation même de l’accord. Les importations par l’Algérie de produits de l’Union européenne ont drastiquement baissé depuis 2020 pendant que l’Algérie accroit ses importations de pays en dehors de l’Union européenne, en même temps qu’elle met en place des mesures protectionnistes et des restrictions aux exportations et aux investissements européens, allant jusqu’à des tentatives de sanctions économiques, en totale contradiction avec les règles de l’accord.

Sur le volet des droits humains, les dérives du régime algérien sont bien plus dramatiques et vont jusqu’à causer des crimes contre l’humanité. En conséquence, HRDK dénonce fermement cet accord et demande sa dissolution pure et simple. Nous exposons dans les points ci-dessous l’ampleur de ces violations.

1- Les autorités algériennes sont accusées par plusieurs organisations non gouvernementales de crimes contre l'humanité et de génocide en Kabylie (qui attend une reconnaissance internationale) où les emprisonnements de masse, les tortures, les viols et les sévices sexuels dans les commissariats et les prisons sont devenus courants.

2- Dans le but d’anéantir toute opposition politique, le régime n’hésite pas à commettre des assassinats de militants et de notables de la communauté kabyle, jusqu’à mettre en place un plan diabolique d’éradication de l’identité kabyle, le plan « Zéro-Kabyle » lancé en août 2019. Les années 2021 et 2022 ont été marquées par les feux criminels gigantesques qui ont ravagé les deux-tiers de la Kabylie, causant des destructions massives et des centaines de pertes humaines. Cette politique de la terre brûlée vise à déstabiliser la région, terroriser et traumatiser la population ; ce qui a poussé des dizaines de milliers de Kabyles à l'exil forcé. Le sabotage économique et l’appauvrissement de la Kabylie sont délibérément organisés par les autorités algériennes.

3- Les droits du peuple kabyle qui possède sa propre identité, sa propre culture, sa propre langue et son propre territoire sont méprisés par le régime algérien qui lui dénie le droit à l’autodétermination alors qu’il le défend en faveur d’autres peuples étrangers à l’Algérie (Sahara occidental et Palestine).
4- Non satisfait d’avoir fait de l’Algérie une prison à ciel ouvert en recourant de façon abusive à l’Interdiction de sortie du territoire national (ISTN) touchant des dizaines de milliers de personnes, et en emprisonnant des centaines de détenus d’opinion, le régime algérien s’attaque aux opposants au régime, principalement kabyles, installés à l’étranger. Les consulats fourmillent d’agents chargés de traquer et de menacer de mort les opposants pourtant pacifiques, jusqu’à organiser des kidnappings, des prises d’otage et des tentatives d’assassinat.

5- Toutes les églises protestantes d’Algérie ont été fermées et mises sous scellés, alors que la communauté protestante algérienne compte plus de 100.000 adeptes. L’ordonnance du 28 février 2006 fixant les conditions et règles d’exercice des cultes autres que musulman instaure la discrimination religieuse et prévoit des peines de prison pour prosélytisme non musulman. Les protestants sont persécutés et les responsables de l’Église protestante emprisonnés et torturés. M. Slimane Bouhafs, un chrétien kabyle, qui subit un acharnement abominable du régime algérien en est l’exemple emblématique.

L’Algérie piétine cyniquement ses engagements pour un État de droit et la promotion des droits fondamentaux qu’elle a pourtant adoptés et renouvelés dans la réévaluation de l’Accord en 2017 parmi les sujets prioritaires.

Sur le dialogue stratégique, la sécurité régionale et la lutte contre le terrorisme, l'Algérie, loin de respecter ses engagements, joue un rôle déstabilisateur dans plusieurs régions du monde. Elle a une attitude belliqueuse envers les pays voisins et est actuellement en crise diplomatique ouverte avec plusieurs pays dont la France, le Maroc, l'Espagne, la Kabylie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, Israël, les Émirats arabes et la Libye. L'Algérie est inscrite par le FATF (Financial Action Task Force) sur la liste des pays sous surveillance renforcée pour son financement des groupes terroristes du Polisario, du Hamas et du Hezbollah.

La France qui héberge la plus forte diaspora algérienne est particulièrement visée par le régime algérien qui tente, à travers ses services consulaires et des influenceurs recrutés dans les milieux de la pègre, de créer des troubles dans la société française au risque d’entraîner une déstabilisation générale de la région.

L’Algérie affiche un mépris débridé vis-à-vis des nombreuses alertes et recommandations des ONG telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch et des Rapporteurs des Nations unies qui ont maintes fois appelé à la libération des détenus d’opinion et la révision de l’article scélérat 87-bis introduit à dessein dans le code pénal en 2021 et dirigé principalement contre les Kabyles pour criminaliser toute activité ou opinion politique.

La ratification par l'Algérie des principaux traités et chartes internationaux relatifs aux droits de l'homme n’est qu’un leurre pour tromper les instances et l’opinion internationales.

𝑯𝑹𝑫𝑲 𝒋𝒖𝒈𝒆 𝒒𝒖’𝒊𝒍 𝒆𝒔𝒕 𝒊𝒎𝒑𝒆́𝒓𝒂𝒕𝒊𝒇 𝒒𝒖𝒆 𝒍'𝑼𝒏𝒊𝒐𝒏 𝒆𝒖𝒓𝒐𝒑𝒆́𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒑𝒓𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒎𝒆𝒔𝒖𝒓𝒆𝒔 𝒄𝒐𝒏𝒄𝒓𝒆̀𝒕𝒆𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒎𝒆𝒕𝒕𝒓𝒆 𝒇𝒊𝒏 𝒂𝒖𝒙 𝒂𝒈𝒊𝒔𝒔𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒂𝒏𝒕𝒊𝒅𝒆́𝒎𝒐𝒄𝒓𝒂𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆𝒔 𝒆𝒕 𝒂𝒖𝒙 𝒗𝒊𝒐𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒅𝒆𝒔 𝒅𝒓𝒐𝒊𝒕𝒔 𝒉𝒖𝒎𝒂𝒊𝒏𝒔 𝒆𝒏 𝑨𝒍𝒈𝒆́𝒓𝒊𝒆. 𝑳𝒂 𝒓𝒆́𝒔𝒊𝒍𝒊𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍'𝑨𝒄𝒄𝒐𝒓𝒅 𝒅'𝒂𝒔𝒔𝒐𝒄𝒊𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒍'𝑨𝒍𝒈𝒆́𝒓𝒊𝒆 𝒔𝒆𝒓𝒂𝒊𝒕 𝒖𝒏 𝒎𝒆𝒔𝒔𝒂𝒈𝒆 𝒇𝒐𝒓𝒕 𝒆𝒕 𝒖𝒏 𝒍𝒆𝒗𝒊𝒆𝒓 𝒆𝒇𝒇𝒊𝒄𝒂𝒄𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒂𝒊𝒏𝒅𝒓𝒆 𝒍𝒆 𝒓𝒆́𝒈𝒊𝒎𝒆 𝒂𝒍𝒈𝒆́𝒓𝒊𝒆𝒏 𝒂̀ 𝒓𝒆𝒔𝒑𝒆𝒄𝒕𝒆𝒓 𝒔𝒆𝒔 𝒆𝒏𝒈𝒂𝒈𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒆𝒏 𝒎𝒂𝒕𝒊𝒆̀𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒅𝒓𝒐𝒊𝒕𝒔 𝒅𝒆 𝒍'𝒉𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒆𝒕 𝒅𝒆 𝒅𝒆́𝒎𝒐𝒄𝒓𝒂𝒕𝒊𝒆. 𝑰𝒍 𝒚 𝒗𝒂 𝒅𝒆𝒔 𝒗𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒇𝒐𝒏𝒅𝒂𝒎𝒆𝒏𝒕𝒂𝒍𝒆𝒔 𝒅𝒆 𝒍'𝑼𝒏𝒊𝒐𝒏 𝑬𝒖𝒓𝒐𝒑𝒆́𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒆𝒕 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕𝒆́ 𝒓𝒆́𝒈𝒊𝒐𝒏𝒂𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝑴𝒆́𝒅𝒊𝒕𝒆𝒓𝒓𝒂𝒏𝒆́𝒆.

Le Bureau exécutif de Human Rights Defense Kabylia
Paris, le 15 mars 2025

Sources :
1- FATF - Financial Action Task Force : https://www.fatf-gafi.org/.../liste-noire-et-liste-gris.html
et https://www.fatf-gafi.org/.../increased-monitoring...
2- FIDH - Fédération internationale pour les droits humains : https://www.fidh.org/.../algerie-lettre-a-l-attention-des...
3- Amnesty International : https://www.amnesty.org/en/documents/mde28/8462/2024/en/ et https://www.amnesty.org/.../north.../algeria/report-algeria/
4- HRW - Human Rights Watch : https://www.hrw.org/.../wor.../2024/country-chapters/algeria
et https://www.hrw.org/.../algeria-arbitrary-travel-bans...
et https://www.hrw.org/world.../2025/country-chapters/algeria
5- OHCHR - Haut-commissariat aux droits de l’homme : https://www.ohchr.org/.../algeria-special-rapporteur... et https://www.ohchr.org/.../algeria-special-rapporteur...
6- US Department of State : https://www.state.gov/.../2023-country-reports.../algeria/
7- Parlement européen : https://www.europarl.europa.eu/.../TA-10-2025-0005_FR.html
8- Délégation de l’Union européenne en Algérie : https://www.eeas.europa.eu/.../lunion-europeenne-et...
9- Journal Le Monde - https://www.lemonde.fr/.../soupcons-d-espionnage-au...

𝐋'𝐀𝐂𝐇𝐀𝐑𝐍𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐃𝐔 𝐑𝐄́𝐆𝐈𝐌𝐄 𝐀𝐋𝐆𝐄́𝐑𝐈𝐄𝐍Human Rights Defense Kabylia apporte tout son soutien à M. Ammar Lakehal et à sa famil...
08/05/2025

𝐋'𝐀𝐂𝐇𝐀𝐑𝐍𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓 𝐃𝐔 𝐑𝐄́𝐆𝐈𝐌𝐄 𝐀𝐋𝐆𝐄́𝐑𝐈𝐄𝐍
Human Rights Defense Kabylia apporte tout son soutien à M. Ammar Lakehal et à sa famille dans l’épreuve que leur fait subir le régime algérien avec la prise en otage de leur fils Massinissa.

Afin de punir M. Ammar Lakehal, exilé au Canada, pour son engagement pour l’indépendance de la Kabylie, le régime algérien a kidnappé son fils dans son village en Kabylie pour le séquestrer et priver sa famille de le voir pendant des mois. Massinissa a été condamné à une peine de prison de façon totalement arbitraire. Depuis son enlèvement, Massinissa est transféré de prison en prison sans que l’administration pénitentiaire en informe sa famille. Dans une brève entr***e, des membres de sa famille ont pu constater la dégradation de son état de santé et soupçonnent un empoisonnement.

HRDK condamne avec vigueur les traitements cruels et l’acharnement odieux du régime algérien contre M. Ammar Lakehal et son fils.

Human Rights Defense Kabylia réitère son soutien à tous les détenus politiques et d’opinion condamnés arbitrairement par le régime algérien.

Human Rights Defense Kabylia appelle toutes les organisations de défense des droits humains à
- Condamner le régime algérien pour l’emprisonnement sur des accusations fallacieuses d’opposants politiques ou de sympathisants indépendantistes kabyles,
- Dénoncer les graves violations par le régime algérien des Principes pour la protection des détenus, établis par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme dans sa résolution 43/173 de décembre 1988.

Human Rights Defense Kabylia
Paris le 4 août 2025

Nous reproduisons ci-dessous l’alerte publiée par M. Ammar Lakehal sur sa page facebook: https://www.facebook.com/ammar.lakehal?__cft__[0]=AZVqg1cbld-ep5OQLNipSciFlItZyN2KAL2VStqzktmckQHtAMlJwI03NQuIDH4GpOTbestGuBoqvHgIFuqPwj8PVrK8-ko1zx1Vf7j5YJKRhSy4hC_UPL7moSq0zeoC-IgzLqnZf2OdSyZUa5qXAUHCDmACamQg87er6lSBdtrh7GB-F6mOB91DLubSJz6NVGA&__tn__=-UC%2CP-y-R

+=+=+=+=+=+=
Mon fils Massinissa est en danger.
Alerte à propos de la situation de mon fils Massinissa détenu d'opinion kidnappé et incarcéré dans des geôles des mercenaires qui tiennent l'Algérie en otage depuis 1962.

ALERTE
Voici un résumé de sa situation alarmante :
Le jeudi 24 juillet 2025, des membres de notre famille se sont rendus comme à leur habitude à la prison de Tizi-Ouzou pour rendre visite à Massinissa, depuis son transfert de Blida en août 2024. À leur grande surprise, ils ne l’ont pas trouvé sur place. Interrogée, l’administration pénitentiaire leur a répondu :
« Votre fils a été transféré. »

Quand la famille a demandé où il avait été emmené, la réponse fut glaçante :
« Nous ne le savons pas, et même si nous le savions, nous n’avons pas le droit de vous le dire. »

Le lendemain, après plusieurs recherches, la famille apprend que Massinissa aurait été renvoyé à la prison de Blida – là même où il avait été détenu après son enlèvement du 27 juillet 2024. Munis d’un permis de visite délivré par les autorités judiciaires, les proches s’y rendent le 31 juillet… mais Massinissa ne s’y trouve pas.

C’est ce jour-là que la brutalité du régime algérien s’est révélée pleinement : alors qu’on leur avait affirmé que Massinissa était à Blida (à environ 150 km de Makouda notre lieu de résidence), une fois sur place, on leur annonce un nouveau lieu de détention : la prison de Boufarik, située à une vingtaine de kilomètres. Ils s’y rendent aussitôt… mais Massinissa n’est pas là non plus.
Après une longue attente, on leur indique un nouveau transfert : cette fois à la prison de Berrouaghia, dans la wilaya de Médéa (à environ 71 km). Là enfin, ils parviennent à voir Massinissa – brièvement.

Mais durant cette courte entr***e, Massinissa leur confie, épuisé :
« Ne revenez pas… Je vais bientôt être transféré à Batna probablement, dans la prison de Tazoult – aussi appelée Lambèze»

Ce centre pénitentiaire est tristement célèbre. Isolé, il se trouve à près de 390 km de Berrouaghia et à environ 428 km de notre domicile. C’est un véritable bannissement.

Ce que la famille a vu est extrêmement préoccupant. Massinissa semblait affaibli, malade. Des rougeurs visibles marquaient sa poitrine et son cou. S'agit-il d'irritations liées au stress, à un empoisonnement, ou des traces de tortures physiques ?

Personnellement, je pense que mon fils a été empoisonné.

À ce jour, aucun avocat n’a pu le rencontrer, les multiples transferts ayant brouillé toutes les pistes. Massinissa a expliqué à la famille que ses symptômes sont apparus après les longs trajets et le traitement qu’il a subi.

Selon un médecin de confiance et même les recherches accessibles au grand public, des rougeurs sur la poitrine et le cou peuvent être le signe d’un empoisonnement, accompagnées parfois de nausées, vomissements, démangeaisons, éruptions cutanées, voire d'une perte de conscience.
Je suis convaincu qu’on lui a fait ingérer – ou injecter – un produit chimique pour le faire parler ou l'assassiner à petit feu.

INFO DE DERNIÈRE MINUTE :
Selon les informations qui nous sont parvenues ce dimanche 3 août 2025, Massinissa aurait été empoisonné. La source de cette information est une fuite de l'administration carcérale, qui dit ne pas pouvoir confirmer si cela s'est produit dans la prison de Tizi-Ouzou où il a été détenu pendant 11 mois, durant son transfert /transit ou dans la prison où il se trouve actuellement.

Ammar Lakehal
Père de Massinissa.
St-Hubert, QC, Canada
+1 438 769 4359

English
My son Massinissa is in danger.
Here is a summary of his alarming situation:
On Thursday, July 24, 2025, members of our family went as usual to Tizi-Ouzou prison to visit Massinissa, since his transfer from Blida in August 2024. To their surprise, they did not find him on the spot. When questioned, the prison administration replied:
"Your son has been transferred. ”

When the family asked where he had been taken, the answer was chilling:
"We don't know, and even if we did, we have no right to tell you. ”

The next day, after several searches, the family learned that Massinissa had been sent back to Blida prison - the same place where he had been detained after his kidnapping on July 27, 2024. With a visit permit issued by the judicial authorities, the relatives went there on July 31... but Massinissa was not there.

It was on that day that the brutality of the Algerian regime was fully revealed: while they had been told that Massinissa was in Blida (about 150 km from Makouda our place of residence), once there, they were announced a new place of detention: the Boufarik prison, located about twenty kilometers away. They go there immediately... but Massinissa is not there either.

After a long wait, they are told a new transfer: this time to the Berrouaghia prison, in the wilaya of Médéa (about 71 km away). There finally, they manage to see Massinissa – briefly.
But during this short interview, Massinissa told them, exhausted:
"Don't come back... I will soon be transferred to Batna probably, in Tazoult prison - also called Lambèze..."

This prison is infamous. Isolated, it is about 390 km from Berrouaghia and about 428 km from our home. It's a real ban.

What the family saw is extremely worrying. Massinissa seemed weakened, sick. Visible redness marked his chest and neck. Are they irritations related to stress, poisoning, or traces of physical torture?

Personally, I think my son was poisoned.

To date, no lawyer has been able to meet him, the multiple transfers having blurred all the tracks. Massinissa explained to the family that his symptoms appeared after the long journeys and the treatment he underwent.

According to a trusted doctor and even research available to the general public, redness on the chest and neck can be a sign of poisoning, sometimes accompanied by nausea, vomiting, itching, skin rashes, or even loss of consciousness.

I am convinced that he was ingested - or injected - with a chemical to make him talk or kill him slowly.

LAST MINUTE INFORMATION:
According to the information we received on Sunday, August 3, 2025, Massinissa would have been poisoned. The source of this information is a leak from the prison administration, which says it cannot confirm whether this happened in the Tizi-ouzou prison where he was detained for 11 months, during his transfer/transit or in the prison where he is currently.

Ammar Lakehal
Father of Massinissa.
St-Hubert, QC, Canada
+1 438 769 4359

𝐔𝐧𝐞 𝐫𝐮𝐞 𝐓𝐚𝐨𝐬 𝐀𝐦𝐫𝐨𝐮𝐜𝐡𝐞 𝐚̀ 𝐋𝐲𝐨𝐧Nous nous réjouissons de la décision de la Mairie de Lyon de baptiser une rue du 1er arrond...
06/25/2025

𝐔𝐧𝐞 𝐫𝐮𝐞 𝐓𝐚𝐨𝐬 𝐀𝐦𝐫𝐨𝐮𝐜𝐡𝐞 𝐚̀ 𝐋𝐲𝐨𝐧

Nous nous réjouissons de la décision de la Mairie de Lyon de baptiser une rue du 1er arrondissement du nom de Taos Amrouche, écrivaine et cantatrice kabyle qui a consacré toute sa vie à la défense de sa culture kabyle et à la sauvegarder des chants kabyles anciens.

Nous remercions tous ceux qui ont contribué à cette décision, le Conseil municipal de la mairie du 1er arrondissement de Lyon et particulièrement Mme Malika Haddad GrosJean, adjointe déléguée à la Ville inclusive, qui a rendu un vibrant hommage à Taos Amrouche : « En donnant son nom à une rue de notre ville, nous reconnaîtrons la place de Taos Amrouche dans notre mémoire collective. Mais nous reconnaîtrons aussi le courage de sa mère, la dignité farouche de sa grand-mère, la voix de toutes les femmes dont l’histoire est à la fois intime et politique ».

La décision de la débaptisation de la rue Sergent-Blandan a été soumise à une consultation du public sur internet, qui a eu à choisir entre dix personnalités connues en France, dont des icônes comme l’auteure-compositrice-interprète Anne Sylvestre ou Hildegarde de Bingen, précurseur des naturopathes au 12e siècle. Cette consultation a réuni plus de mille trois cents personnes et le nom de Taos Amrouche a été largement approuvé.

L’inauguration officielle de la « rue Taos Amrouche » est prévue pour le 16 septembre 2025.

Rappelons que plusieurs lieux ou édifices en France portent déjà le nom de Taos Amrouche : la rue Taos Amrouche à Pierrefitte-sur-Seine (93380), l’École primaire Taos Amrouche rue de Presles à Aubervilliers (93300), l’Espace Paris Jeunes Taos Amrouche au 50 rue des rigoles Paris 20ème et au 49 rue Piat Paris 20ème, une structure municipale dédiés à l’accueil, l’information et l’orientation des jeunes ( https://www.facebook.com/EPJTaos/?locale=fr_FR ).

Dans le pays natal de ses parents, il est à déplorer que seuls deux établissements portent son nom : la Maison de la culture Taos Amrouche, boulevard Krim Belkacem à Vgayet et le Lycée Taos Amrouche à Sidi Aich. Près de cinquante ans après son décès, Taos Amrouche subit toujours le déni et l’ostracisme de ceux qui dirigent le pays pour lequel elle a tant donné. Espérons que dans la Kabylie libre et souveraine, le nom de Taos Amrouche comme celui de son frère Jean-Lmouhouv Amrouche et de tant d’autres femmes et hommes illustres seront honorés et feront la fierté de la jeunesse kabyle.

Un article intéressant sur la vie et l’œuvre de cette grande dame de la culture kabyle qui retrace sa vie de convictions et d’engagement : https://www.youtube.com/watch?v=RD_08EcLBFA&t=300s .

La Rédaction
Journal de Kabylie
Le 22 juin 2025

06/23/2025

𝗥𝗘́𝗣𝗢𝗡𝗦𝗘𝗦 𝗔 𝗩𝗢𝗦 𝗤𝗨𝗘𝗦𝗧𝗜𝗢𝗡𝗦 𝗦𝗨𝗥 𝗟'𝗔𝗖𝗧𝗨𝗔𝗟𝗜𝗧𝗘́

La Radio Télévision Kabyle (RTK) vous présente une nouvelle émission de « TIMLILIT D UGDUD » animée par Mas Raveh Cherifi qui reçoit les militants indépendantistes Mas Caavan et Mas Zidane.

Dans cette émission, les intervenants répondent aux questions posées par les auditeurs et téléspectateurs de RTAK et Journal de Kabylie, portant sur l’actualité politique et son impact sur la Kabylie et le peuple kabyle.

Bonne écoute...

La Rédaction RTK
Exil, le samedi 21 juin 2025




















05/13/2025

𝐋𝐞 𝐫𝐞́𝐠𝐢𝐦𝐞 𝐚𝐥𝐠𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐧 𝐚̀ 𝐥𝐚 𝐫𝐚𝐦𝐚𝐬𝐬𝐞
𝐒’𝐢𝐧𝐬𝐩𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐬𝐞𝐬 𝐚𝐦𝐢𝐬 𝐝𝐮 𝐇𝐚𝐦𝐚𝐬

Après avoir cumulé échec sur échec dans sa lutte d’éradication du mouvement indépendantiste kabyle tant en Kabylie que dans la diaspora, le régime algérien innove en adoptant les méthodes du Hamas qui consistent à prendre des otages dans le but de négocier leur libération dans un marché de dupes.

Depuis l’arrivée de Tabbounne à la tête du clan avec l’aide de son acolyte Chiengriha, le régime use de toutes les fourberies pour affaiblir le mouvement indépendantiste kabyle en essayant de le présenter comme un « groupe terroriste ». Tous les moyens des Services algériens sont mis à contribution pour dénaturer la revendication légitime du peuple kabyle de son droit à l’autodétermination, inscrit dans la Charte des droits de l’homme, et pour présenter ce mouvement comme terroriste en fomentant des opérations dignes des pieds nickelés. Des opérations imbéciles et hilarantes que la rue kabyle a dénommées « les dahdouheries » du nom de ce truand libéré de prison par le régime pour lui faire baragouiner à la télévision officielle algérienne des absurdités sur un prétendu commerce d’armes avec le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK).

Le feuilleton dahdouheries se poursuit en août 2024 avec de nouvelles allégations de trafic d’armes pour le compte du MAK entre Marseille et Vgayet dans lequel trois fusils de chasse destinés à une association de chasseurs, ont été transformés par la prestidigitation des Services algériens en quarante-sept armes de guerre. Une cargaison d’armes de guerre qui aurait échappé à la surveillance des douaniers marseillais. Rien que ça.

Les indépendantistes kabyles restent déterminés et attachés au combat pacifique malgré les emprisonnements de masse, les tortures des détenus, les condamnations à la peine capitale iniques. Cette répression sauvage a pour objectif de pousser ces indépendantistes à commettre des actions violentes pour ensuite lancer l’armée contre la Kabylie, comme en 1963. Le summum de l’obscénité et de l’ignominie étant atteint lorsque ce régime accuse le MAK d’avoir brûlé la Kabylie en 2021 avec l’aide du Maroc et d’Israël.

Le général Djebbar, un Kabyle au service du régime algérien, jugé le plus apte à infiltrer les milieux kabyles, est diligenté spécialement en France pour éradiquer les indépendantistes kabyles. Une mission semblable à celle des harkis dépêchés d’Algérie en 1960 pour combattre les éléments du FLN à Paris qui étaient aussi majoritairement des Kabyles. Mais la mission du général se soldera par plusieurs échecs qui lui vaudront une mise au placard.

Ainsi après tant d’échecs et devant une activité accrue des indépendantistes sur la scène internationale, les Services algériens préparent en 2024 l’opération Boualem Sansal. La magnanimité et l’insouciance de ce grand écrivain dont il faut saluer le courage, la clairvoyance et la sagacité sont les ingrédients de cette opération. M. Sansal est espionné par les Services algériens opérant en France, qui suivent de près tous ses déplacements. Sans se douter de rien, M. Sansal rentre en novembre 2024 en Algérie où il se rend régulièrement dans sa maison située pas loin d’Alger. Les Services l’arrêtent à sa descente d’avion et l’emprisonnent sans motif valable.

Pour le régime algérien qui n’ignorait pas que M. Sansal venait d’obtenir en 2024 la nationalité française, ce dernier était l’otage parfait. Il sait que la France va demander sa libération et est persuadé qu’il serait un bon moyen de chantage. Voici donc trouvé le moyen d’obliger le gouvernement français à accéder enfin à ses nombreuses demandes d’extradition d’opposants résidant en France.

S’inspirant des méthodes de ses amis du Hamas, le régime algérien va proposer au gouvernement français un échange inique : la libération de M. Sansal contre l’extradition d’une vingtaine d’opposants au régime.

Le déroulement de l’opération se finirait donc par la liquidation totale des oppositions kabyle et algérienne avec à la clé des condamnations à de très lourdes peines et à la peine capitale. Et Tabbounne peut envisager sereinement le 5ème mandat que son mentor Bouteflika n’a pas réussi à faire.

Le grain de sable dans cette affaire est que la France est un pays de droit, où les demandes d’extradition sont soumises à la justice, une justice indépendante ne répondant pas aux injonctions téléphoniques. D’autre part on n’est plus en 1986, au temps où le sulfureux ministre de l’intérieur Pasqua pouvait exfiltrer, à la demande d’Alger, l’assassin de Maître Ali Mecilli pour le mettre à l’abri en Algérie. Et où les moyens d’information étaient loin de ce qu’ils sont aujourd’hui.

Le chantage du régime algérien est encore une fois une opération à inscrire dans le chapelet de ses lubies et n’aura eu d’effet que celui de dévoiler encore un peu plus ses abominations et sa face hideuse.

La France a toujours été une terre d’asile pour ceux qui sont persécutés chez eux. On y trouve des opposants à des dictatures du monde entier. Ce n’est pas le cas d’Alger qui offre son hospitalité aux terroristes du Hamas.

Le régime algérien, plus que jamais isolé sur la scène internationale et ne tenant que par la terreur sur la Kabylie et la population algérienne, devra se résoudre, s’il veut éviter une fin à la Saddam ou à la Kadhafi, à libérer Boualem Sansal et tous les détenus politiques et d’opinion.

Le bien-fondé du combat des indépendantistes kabyles résidant en France et la nature pacifique de leurs activités garantissent la poursuite de leur combat en France et dans d’autres pays et la réussite de leur revendication légitime : la libération du peuple kabyle.

Aqvayli Amunnan

05/06/2025

𝗥𝗘́𝗙𝗟𝗘𝗫𝗜𝗢𝗡𝗦 𝗦𝗨𝗥 𝗟𝗔 𝗣𝗘𝗡𝗦𝗘́𝗘 𝗞𝗔𝗕𝗬𝗟𝗘 𝗔𝗩𝗘𝗖 𝗞𝗔𝗠𝗔𝗟 𝗢𝗨𝗠𝗘𝗦𝗦𝗔𝗢𝗨𝗗

La Radio Télévision Kabyle (RTK) vous présente une nouvelle émission de télévision de TIMLILIT" animée par Mas Ravah Chérifi avec son invité de marque Mas Kamal Oumessaoud.

Mas Kamal nous livre dans cette émission quelques réflexions très intéressantes sur la pensée kabyle, les enjeux et les risques de manipulations et de conditionnements qu’exerce le régime algérien sur le peuple kabyle.

Bonne écoute

La Rédaction RTK
Exil, le mardi 6 mai 2025




















05/01/2025

𝗔𝗖𝗧𝗨𝗔𝗟𝗜𝗧𝗘́ 𝗣𝗢𝗟𝗜𝗧𝗜𝗤𝗨𝗘 𝗘𝗧 𝗜𝗠𝗣𝗔𝗖𝗧 𝗦𝗨𝗥 𝗟𝗔 𝗞𝗔𝗕𝗬𝗟𝗜𝗘

La Radio Télévision Kabyle (RTK) vous propose une nouvelle émission de « TIMLILIT D UGDUD » présentée par Mas Raveh Cherifi avec son invité le militant indépendantiste Mas Arezqi At Zmenzer.

Dans cette émission, Ils ont abordé quelques sujets d’actualité internationale et l’impacts sur la Kabylie, notamment le terrorisme d’Etat du régime colonial algérien en voie d’être reconnu par la communauté internationale.

Bonne écoute...
La Rédaction RTK

Exil, le jeudi 1 mail 2025




















04/27/2025

𝐋𝐞 𝐬𝐞𝐫𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐃𝐝𝐚 𝐋𝐦𝐮𝐥𝐮𝐝 𝐀𝐭 𝐌𝐚𝐚𝐦𝐚𝐫̣

Le 26 février 1989, la Kabylie perdait un homme illustre, un Preux en la personne de Mouloud Mammeri. Celui que les Kabyles appellent Dda Lmulud par respect à son œuvre, est né en décembre 1917 à Tawrirt Mimun dans l’aarch des At Yanni (Tizi Ouzou).

Son travail d’une valeur inestimable sur la culture kabyle et amazigh en général a fait de lui une icône vénérée par tous les Imazighen, dans toute l’Afrique du Nord et au-delà. Il est connu pour son œuvre littéraire (dont deux romans portés à l’écran) mais surtout par ses recherches anthropologiques auprès des différents peuples amazighs (Touaregs, Kabyles, Gourara notamment) et son travail linguistique qui a permis à l’écriture de la langue amazigh de connaître un bond prodigieux.

Il entame ses études primaires à At Yanni, qu’il poursuit à Alger puis au Lycée Louis-le-Grand à Paris. Après sa mobilisation durant la Seconde Guerre Mondiale où il participe aux campagnes d’Italie, de France et d'Allemagne, il rentre en Algérie et exerce comme professeur de lettres à Alger. Il publie son premier roman « La colline oubliée » en 1952.

Son engagement durant la Guerre 1954-62 le conduit à rédiger le rapport sur la « question algérienne » adressé à l'ONU en février 1957, rapport qui réclamait notamment de la France le respect du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » (!). Recherché par les paras de la « Bataille d’Alger » il dut se réfugier au Maroc, où il avait des liens familiaux.

De retour en Algérie en 1962, il devient le premier président de l’ « Union des écrivains algériens » créée en 1963 avec Kateb Yacine, Mourad Bourboune, Jean Sénac, Malek Haddad entre autres. Cette Union aura une vie éphémère car elle dérangeait l’idéologie arabo-islamiste du sinistre Boumedienne. Dans sa lutte contre toutes les injustices, il écrit le texte du film « L’aube des damnés », un montage d'images d'archives sur la colonisation et sur les luttes de libération en écho à l’ouvrage « Les damnés de la terre » de Frantz Fanon, un ouvrage de référence des mouvements de libération anticoloniale et d'autodétermination.

Dans son roman « l’Opium et le Bâton », écrit en partie pendant la guerre, il décrit avec des détails saisissants la vie épouvantable des habitants d’un village kabyle en lutte contre l’armée française. Ce roman comporte une part autobiographique avec des références à Alger et la fuite vers le Maroc. Toutes les scènes qu’il y décrit sont authentiques et empreintes de la détermination et de la résilience des villageois et combattants kabyles.

De 1968 à 1972, il enseigne bénévolement Tamazight à l'université d’Alger malgré la suppression de la chaire de berbère en 1962. Ses cours sont à peine tolérés par les administrateurs qui subissaient les pressions d’un pouvoir dictatorial naissant qui allait petit à petit installer sa politique hégémonique d’arabisation. Alors que ces cours de Tamazight drainaient un nombre d’étudiants de plus en plus grand, avides de connaître les règles syntaxiques qui régissent leur langue maternelle, ils seront définitivement interdits à partir de 1973. Mais cette interdiction outrageuse n’entama en rien la détermination de Dda Lmulud.

De 1969 à 1980, il dirige le CRAPE (Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques) créé à Alger en 1964. Et en 1982, il fonde à Paris le CERAM (Centre d’études et de recherches amazighes) et une r***e dédiée à la langue et la littérature amazighes (Awal). En parallèle, il animait des conférences au sein de l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales). Son travail d’une rare qualité sera récompensé par l’université de la Sorbonne qui lui décerne en 1988 le titre de Docteur ℎ𝑜𝑛𝑜𝑟𝑖𝑠 𝑐𝑎𝑢𝑠𝑎.

L’interdiction par le régime algérien de sa conférence programmée le 10 mars 1980 à l’université de Tizi Ouzou provoquera l’étincelle qui fera prendre conscience à la jeunesse kabyle de la nécessité et de l’urgence de la sauvegarde de leur langue et leur culture et, à travers elles, de leur identité. A un nervi du régime, qui a commis un pamphlet nauséabond dans le quotidien officiel el-moudjavid, sur Dda Lmulud quelques jours après l’interdiction de cette conférence, Dda Lmulud répond : « 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑣𝑜𝑢𝑙𝑒𝑧 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑑𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟 𝑒𝑛 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑙𝑒 𝑏𝑒𝑎𝑢 𝑟𝑜̂𝑙𝑒 𝑑’𝑢𝑛 𝑙𝑖𝑏𝑒́𝑟𝑎𝑙𝑖𝑠𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑖𝑛𝑐𝑖𝑝𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑒𝑠 𝑎𝑣𝑎𝑛𝑡𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑡𝑦𝑟𝑎𝑛𝑛𝑖𝑒 𝑖𝑑𝑒́𝑜𝑙𝑜𝑔𝑖𝑞𝑢𝑒, 𝑒𝑛 𝑢𝑛 𝑚𝑜𝑡 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑛 𝑚𝑒̂𝑚𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑔𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑠𝑡𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑓𝑎𝑖𝑡𝑠. 𝑁𝑒 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑦 𝑡𝑟𝑜𝑚𝑝𝑒𝑧 𝑝𝑎𝑠 : 𝑐𝑒 𝑔𝑒𝑛𝑟𝑒 𝑑’𝑎𝑔𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑛’𝑎 𝑝𝑎𝑠 𝑙𝑎 𝑣𝑖𝑒 𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒. 𝑂𝑛 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑡𝑟𝑜𝑚𝑝𝑒𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑙𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠, 𝑜𝑛 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑡𝑟𝑜𝑚𝑝𝑒𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑙𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢𝑒𝑠 ℎ𝑜𝑚𝑚𝑒𝑠, 𝑜𝑛 𝑛𝑒 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑡𝑟𝑜𝑚𝑝𝑒𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑙𝑒 𝑚𝑜𝑛𝑑𝑒 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑙𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠. 𝐶’𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑚𝑜𝑖 𝑞𝑢𝑖 𝑙’𝑎 𝑑𝑖𝑡 𝑎𝑢 𝑋𝐼𝑋𝑒 𝑠𝑖𝑒̀𝑐𝑙𝑒 𝑒𝑡 𝑙’𝑎𝑑𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒𝑝𝑢𝑖𝑠 𝑎 𝑡𝑜𝑢𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑒́𝑡𝑒́ 𝑣𝑒́𝑟𝑖𝑓𝑖𝑒́. » Visiblement les têtes des dirigeants algériens sont toujours aussi étroites pour cet adage d’Abraham Lincoln, au vu de leurs nombreuses facéties et fourberies. Mais ils ne trompent vraiment plus personne, en dehors de quelques « tubes digestifs ».

Le « Printemps berbère » est passé dans l’Histoire. Dda Lmulud fut reçu avec tous les honneurs quelques années plus t**d à l’université de Tizi Ouzou pour donner une conférence devant un amphithéâtre plein à craquer. Sa dernière conférence au stade de Vgayet en présence de Tahar Djaout et Masin Haroun début février 1989 quelques jours avant son décès restera dans les mémoires.

Son ouverture d’esprit et sa liberté de parole sans détour et sans fioritures allait à l’encontre de la doxa ambiante alimentée par un régime totalitaire qui use de toutes sortes de stratagèmes pour asseoir sa doctrine arabo-islamiste. Face aux attaques à la liberté d’expression, Dda Lmulud assène : « 𝐼𝑙 𝑠𝑒 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑔ℎ𝑒𝑡𝑡𝑜𝑠 𝑠𝑒́𝑐𝑢𝑟𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡, 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑞𝑢'𝑖𝑙𝑠 𝑠𝑡𝑒́𝑟𝑖𝑙𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡, 𝑐'𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑢̂𝑟 »

La mort vint le ravir le 26 février 1989 à son retour du Maroc où il venait d’animer une conférence, seul au volant de sa Peugeot 205. Un arbre, dit-on, s’est abattu sur sa voiture. Alors que de fortes présomptions pointent les Services algériens. Toute la Kabylie était en deuil. Ses funérailles à At Yanni ont drainé une foule immense de plus de 200 000 personnes.

Profondément convaincu de la solidité des fondements de la culture et de l’identité amazighes et de la résilience du peuple kabyle, il exprima sa sérénité quant à l’avenir par ces mots : « 𝐿𝑒 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑞𝑢’𝑖𝑙 𝑚𝑒 𝑟𝑒𝑠𝑡𝑒 𝑎̀ 𝑣𝑖𝑣𝑟𝑒, 𝐷𝑖𝑒𝑢 𝑠𝑒𝑢𝑙 𝑙𝑒 𝑠𝑎𝑖𝑡. 𝑀𝑎𝑖𝑠 𝑞𝑢𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑜𝑖𝑡 𝑙𝑒 𝑝𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠𝑒 𝑜𝑢̀ 𝑙𝑒 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑒 𝑚'𝑎𝑡𝑡𝑒𝑖𝑛𝑑𝑟𝑎, 𝑗𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑡𝑖𝑟𝑎𝑖 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑎 𝑐𝑒𝑟𝑡𝑖𝑡𝑢𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑒𝑣𝑖𝑙𝑙𝑒́𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑠𝑜𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑜𝑏𝑠𝑡𝑎𝑐𝑙𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑙'ℎ𝑖𝑠𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒 𝑙𝑢𝑖 𝑎𝑝𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒𝑟𝑎, 𝑐'𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑠𝑒𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑎 𝑙𝑖𝑏𝑒́𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑞𝑢𝑒 𝑚𝑜𝑛 𝑝𝑒𝑢𝑝𝑙𝑒 - 𝑒𝑡 𝑎̀ 𝑡𝑟𝑎𝑣𝑒𝑟𝑠 𝑙𝑢𝑖 𝑙𝑒𝑠 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 - 𝑖𝑟𝑎. 𝐿'𝑖𝑔𝑛𝑜𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒, 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑒́𝑗𝑢𝑔𝑒́𝑠, 𝑙'𝑖𝑛𝑐𝑢𝑙𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑝𝑒𝑢𝑣𝑒𝑛𝑡 𝑢𝑛 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑎𝑣𝑒𝑟 𝑐𝑒 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡, 𝑚𝑎𝑖𝑠 𝑖𝑙 𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑢̂𝑟 𝑞𝑢𝑒 𝑙𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟 𝑖𝑛𝑒́𝑣𝑖𝑡𝑎𝑏𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑣𝑖𝑒𝑛𝑑𝑟𝑎 𝑜𝑢̀ 𝑙'𝑜𝑛 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑖𝑛𝑔𝑢𝑒𝑟𝑎 𝑙𝑎 𝑣𝑒́𝑟𝑖𝑡𝑒́ 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑠 𝑓𝑎𝑢𝑥 𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑎𝑛𝑡𝑠 »

Il nous laisse des récits d’une réalité poignante sur la vie en Kabylie des années 40 et 50, et aussi un travail d’une valeur inestimable sur les poèmes de Si Mohand U Mhand, Yusef Ulefki, Cix Mohand U Lhusin, Yusef Uqasi, Yemma Khelidja, Smail Azikiw, Mohand Said At Mlikec, Sidi Mhemmed-u-Saadun et tant d’autres, dont certains remontent au XVIIème siècle.

𝑺𝒆𝒔 œ𝒖𝒗𝒓𝒆𝒔 𝒎𝒂𝒋𝒆𝒖𝒓𝒆𝒔 :
La Colline oubliée en 1952,
Le Sommeil du juste (1955),
L'Opium et le Bâton (1965).
Les Isefra de Si Mohand ou M’hand (1969),
La mort absurde des Aztèques (1973),
Tajerrumt n tmazight (tantala taqbaylit) (1976),
Poèmes kabyles anciens (1980),
Amawal Tamazight-Français (1980),
La Traversée (1982),
L‘Ahellil du Gourara (1984),
Yenna-yas Ccix Muhand (1989).

Aqvayli Amunnan

Address

-
Ottawa, ON

Alerts

Be the first to know and let us send you an email when Journal De Kabylie posts news and promotions. Your email address will not be used for any other purpose, and you can unsubscribe at any time.

Contact The Business

Send a message to Journal De Kabylie:

Share