11/30/2025
DU AU : QUAND L'ÉTAT RECADRE LES INSTITUTIONS RELIGIEUSES, CELA ENGENDRE UN DÉBAT DIVISÉ...
Tensions autour du resserrement des règles pour les écoles privées religieuses : entre préoccupations communautaires et enjeux sociétaux
L’annonce du gouvernement LEGAULT ( ) de vouloir resserrer les règles encadrant les écoles privées subventionnées à vocation religieuse suscite des réactions contrastées au sein des communautés religieuses du . Alors que plusieurs institutions juives expriment leur inquiétude, le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) affirme soutenir le principe d’un encadrement plus strict, ouvrant un débat plus large sur la place des institutions religieuses dans l’espace public et éducatif.
Des inquiétudes chez certaines écoles
Dans la communauté , plusieurs dirigeants d’écoles subventionnées jugent les intentions du gouvernement comme une ingérence dans leur autonomie pédagogique et religieuse. Ces établissements, souvent ancrés dans de longues traditions éducatives, craignent que des règles plus strictes ne viennent limiter leur capacité d’enseigner des valeurs et pratiques religieuses essentielles à la transmission de leur culture.
Les représentants de ces écoles affirment que :
- les normes actuelles assurent déjà un équilibre entre exigences académiques et éducation religieuse ;
- les ajustements proposés risquent de fragiliser des institutions qui jouent un rôle central dans la vie communautaire ;
- un encadrement trop serré pourrait être perçu comme une mesure disproportionnée et ciblée.
Un soutien notable du côté du CNMC
À l’opposé, le Conseil national des musulmans canadiens accueille favorablement l’idée d’un meilleur encadrement des écoles religieuses subventionnées.
Selon l’organisme, toute institution recevant des fonds publics doit répondre à des standards clairs, tant sur le plan pédagogique que sur le plan administratif. Le CNMC insiste par ailleurs sur l’importance de protéger les droits des élèves, en s’assurant que l’éducation reçue dans ces établissements demeure conforme aux valeurs fondamentales de la société québécoise, dont l’égalité et la liberté de conscience.
Cette divergence de positions met en lumière la complexité du rapport entre religion, éducation et financement public dans un Québec marqué par une diversité croissante.
UN PARALLÈLE INTERNATIONAL : LE CAS DU RWANDA
Cette situation n'est pas sans rappeler les mesures prises au , où le gouvernement a fermé des centaines d’églises ces dernières années, invoquant :
- le non-respect des normes d’infrastructure,
- des préoccupations sécuritaires,
- et le besoin d’un encadrement plus rigoureux des lieux de culte.
Malgré les plaidoyers de nombreux représentants religieux, Kigali avait maintenu le cap, estimant que l’intérêt public et la sécurité priment sur la tolérance institutionnelle absolue.
Le parallèle avec le Québec n’est pas direct, mais il souligne une tendance globale : les États cherchent de plus en plus à balancer liberté religieuse et exigences réglementaires, surtout lorsque des fonds ou des services publics sont en jeu.
ENTRE DROITS RELIGIEUX et RESPONSABILITÉ PUBLIQUE
Le débat actuel révèle une tension fondamentale :
Comment préserver la liberté religieuse, principe protégé par la Charte,
tout en garantissant une cohérence éducative et administrative dans tous les établissements qui bénéficient de fonds publics ?
Le gouvernement avance que son objectif n’est pas de viser une communauté spécifique, mais de s’assurer que toutes les écoles subventionnées répondent aux standards modernes d’éducation et de gouvernance.
Cependant, la divergence des réactions démontre que toute intervention dans le domaine religieux demeure hautement sensible, surtout dans un Québec où les questions identitaires sont régulièrement au centre des débats politiques.
CONCLUSION
L’intention du gouvernement Legault de renforcer l’encadrement des écoles privées religieuses ouvre un débat complexe, à l’intersection de la liberté de religion, de la gestion publique et des attentes sociétales.
Si certaines communautés, dont une partie de la communauté juive, y voient une menace pour leur autonomie, d’autres — comme le CNMC — considèrent ce resserrement comme un pas vers plus de transparence et d’équité.
Le parallèle avec le Rwanda rappelle que les tensions entre État et institutions religieuses ne sont pas nouvelles, mais elles prennent aujourd’hui des formes variées selon les contextes nationaux.
Dans tous les cas, le défi reste le même : trouver un équilibre respectueux des libertés tout en assurant la responsabilité publique.
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Préparé par le Centre HakiMotivAction et diffusé par SymphoLine Média et Sympholine Hakizimana