![[𝐑𝐞𝐠𝐚𝐫𝐝 𝐬𝐮𝐫 𝐧𝐨𝐬 𝐚𝐫𝐜𝐡𝐢𝐯𝐞𝐬 #𝟏𝟓] ⏳Notre série thématique 𝘍𝘦𝘮𝘮𝘦 𝘦𝘵 𝘧𝘪𝘭𝘮𝘴 se poursuit ! Explorons ce mois-ci la dimension my...](https://img5.medioq.com/093/028/1145717770930282.jpg)
27/06/2025
[𝐑𝐞𝐠𝐚𝐫𝐝 𝐬𝐮𝐫 𝐧𝐨𝐬 𝐚𝐫𝐜𝐡𝐢𝐯𝐞𝐬 #𝟏𝟓] ⏳
Notre série thématique 𝘍𝘦𝘮𝘮𝘦 𝘦𝘵 𝘧𝘪𝘭𝘮𝘴 se poursuit ! Explorons ce mois-ci la dimension mythopoétique de la figure féminine au cinéma à travers une lecture du film 𝘏𝘪𝘳𝘰𝘴𝘩𝘪𝘮𝘢 𝘮𝘰𝘯 𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 d'Alain Resnais (1959) inspirée du mythe d’Orphée en (re)découvrant l’article 𝘍𝘳𝘢𝘨𝘮𝘦𝘯𝘵𝘴 𝘰𝘳𝘱𝘩𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 Hiroshima mon amour 𝘥𝘦 𝘔𝘢𝘳𝘨𝘶𝘦𝘳𝘪𝘵𝘦 𝘋𝘶𝘳𝘢𝘴 𝘦𝘵 𝘥’𝘈𝘭𝘢𝘪𝘯 𝘙𝘦𝘴𝘯𝘢𝘪𝘴 de Joëlle Cauville et Josette Déléas (1999).
Lien de l’article, paru en 1999, Volume 9, numéro 2-3, dans le dossier 𝘓𝘦𝘴 𝘚𝘤𝘦́𝘯𝘢𝘳𝘪𝘰𝘴 𝘧𝘪𝘤𝘵𝘪𝘧𝘴 👉 http://bit.ly/468n8F4
Le film explore l’impossible retour vers le passé à travers la tentative de rencontre entre une femme française (Emmanuelle Riva), hantée par la mémoire d’un amour interdit à Nevers, et un homme japonais (Eiji Okada), marqué par les ruines d’Hiroshima. L’article de Cauville et Déléas met en lumière la fragmentation temporelle, formelle et narrative du film, qualifiée d’« orphique ». Il analyse comment sa structure narrative poétique et éclatée, entre passé et présent, résonne avec la quête d’Orphée qui descend aux Enfers pour retrouver Eurydice, mais échoue à la ramener parmi les vivants.
Bien que le film porte la mise en scène d’Alain Resnais, son ancrage repose sur l’écriture de Marguerite Duras. Selon les auteures du texte, cette réécriture du mythe d’Orphée au féminin soulève la question du genre dans la mythologie, en écho aux critiques de l’interprétation patriarcale des grands récits fondateurs.
En effet, le mythe d’Orphée est historiquement dominé par une perspective masculine. Mais, 𝘏𝘪𝘳𝘰𝘴𝘩𝘪𝘮𝘢 𝘮𝘰𝘯 𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 (Alain Resnais, 1959) inverse cette dynamique. Ici, c’est la femme qui se souvient, qui parle, qui porte la quête de mémoire et de deuil. Elle devient donc le nouvel Orphée, non pas sauveuse d’un autre, mais exploratrice de sa propre douleur et de ses souvenirs.
En ce sens, selon Cauville et Déléas, cette œuvre emblématique s’inscrit dans une tradition cinématographique où le mythe est réinvesti au féminin. 𝘏𝘪𝘳𝘰𝘴𝘩𝘪𝘮𝘢 𝘮𝘰𝘯 𝘢𝘮𝘰𝘶𝘳 (Alain Resnais, 1959) devient alors un lieu de déplacement du mythe antique vers un mythe moderne et féministe.
Bonne lecture ! ✨
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Source de l'affiche: https://www.imdb.com/title/tt0052893/