
30/06/2025
LIPANDA, YA MOSALA, LIPANDA YA MAPANGA
65 ans d’indépendance.
Mais aucun président n’a été formé sur cette terre qu’il gouverne.
Ils naissent ici, mais on les envoie penser ailleurs.
Diriger un peuple qu’on ne comprend plus.
65 ans d’indépendance.
Mais la guerre est devenue la nouvelle forme d’esclavage.
On ne forge plus des chaînes de fer,
On distribue des armes à feu et des machettes aux enfants.
On n’exporte plus des corps, on enterre des rêves.
65 ans d’indépendance.
Mais la dépendance du Congolais est toujours liée au regard du Blanc.
On n’ose pas créer sans validation étrangère,
On ne respire qu’avec leur financement, leurs ONG, leurs doctrines.
65 ans d’indépendance.
Mais nos cerveaux restent captifs de leurs systèmes.
Nos écoles récitent leur Histoire,
Nos lois traduisent leur culture,
Et nos rêves portent leurs costumes.
65 ans d’indépendance.
Mais on nous dit que les jeunes d’ici ne peuvent qu’innover, pas créer.
Parce que la création leur appartient.
Et même nos idées doivent porter leurs brevets.
65 ans d’indépendance.
Et pourtant, quand un des nôtres renverse un régime injuste,
Il est appelé rebelle, dictateur, assassin.
Mais quand l’un des leurs fait un coup d’État,
On l’appelle stratège, héros, homme fort de son temps.
Et leurs enfants étudient ses tactiques dans leurs écoles de guerre.
65 ans d’indépendance.
Mais ils nous ont fait croire que nos langues sont sales,
Que notre respect est une faiblesse.
Chez eux, les enfants insultent à voix haute,
Chez nous, même un silence mal placé est un manque d’honneur.
Mais c’est nous qu’on juge incivilisés.
Alors dis-moi, c’est quelle indépendance ?
Quand ton esprit reste colonisé,
Quand ta culture est complexée,
Quand ton avenir est externalisé ?
Non ! Ce n’est pas LIPANDA YA MOSALA.
Ce n’est pas cette liberté bâtie par le travail, la sueur, la dignité.
C’est LIPANDA YA MAPANGA,
Une indépendance volée,
Usurpée,
Détournée.
Mais l’heure vient.
Où la jeunesse congolaise comprendra que la vraie liberté ne s’achète pas à l’étranger.
Qu’elle ne se mendie pas.
Elle se construit.
Dans les écoles, les champs, les ateliers, les idées.
Dans nos langues, nos luttes, nos rêves.
Car le vrai LIPANDA,
Celui que nos ancêtres ont rêvé,
N’est pas encore arrivé.