
09/10/2025
RDC-Rwanda : À Bruxelles, Tshisekedi tend la main à Kagame mais exige l’arrêt du soutien au M23
En séjour dans la capitale belge, où il prend part au Global Gateway Forum, le Président Congolais Félix Tshisekedi tend la main à son homologue Rwandais Paul Kagame « pour faire la paix des braves. Cela demande que vous donniez l’ordre aux troupes du M23 soutenus par votre pays d’arrêter cette escalade »
Un appel direct de Félix Tshisekedi à son homologue Rwandais, pour mettre fin à la crise sécuritaire qui oppose les deux pays dans l’est du Congo.
Un message fort, lancé depuis l’Europe
Cette déclaration intervient alors que les combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) se sont intensifiés dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, provoquant une grave crise humanitaire et le déplacement de plus d’un million de civils, selon les dernières estimations de l’ONU.
L’Union européenne, qui suit de près l’évolution du conflit, a salué le ton de la déclaration de Tshisekedi, tout en appelant toutes les parties à la retenue. Plusieurs diplomates présents ont confié que la sortie du président congolais visait aussi à mobiliser un soutien accru des partenaires européens, alors que la situation sécuritaire sur le terrain reste alarmante.
Le M23, point de rupture entre Kigali et Kinshasa
Créé en 2012, le M23 est accusé par Kinshasa, ainsi que par des rapports des Nations unies, d’être soutenu militairement et financièrement par le Rwanda, ce que Kigali continue de nier.
Selon un rapport du groupe d’experts de l’ONU publié en juin 2025, le Rwanda aurait fourni des armes, des renseignements et même des troupes pour appuyer le M23 dans ses offensives contre l’armée congolaise. Ce soutien présumé est au cœur des tensions diplomatiques entre les deux pays.
Vers un nouveau processus de paix ?
L’appel lancé par Tshisekedi pourrait ouvrir la voie à un nouveau cycle de négociations régionales, sous médiation internationale. Des sources diplomatiques évoquent déjà des discussions en coulisses pour relancer le processus de Nairobi ou pour confier une médiation à l’Union africaine.
Mais sur le terrain, la situation reste volatile. Les combats continuent dans les deux Kivu (Nord et Sud) et les appels à la trêve peinent à être respectés.
« Le dialogue est possible, mais il exige des gestes concrets, » a insisté Tshisekedi. « La paix ne peut se construire qu’avec une réelle volonté de cesser l’agression. »
Une pression sur Kagame
En choisissant de s’exprimer depuis Bruxelles, le président congolais adresse aussi un message clair à la communauté internationale : il cherche à placer Kigali face à ses responsabilités, tout en rappelant que la stabilité régionale dépendra d’un engagement sincère de la part du Rwanda.