10/07/2025
🖋️ TRIBUNE | Cardinal Ambongo : Quand la soutane flirte avec l’opposition politique
Par Merveil Packer Basingo | Rédacteur en Chef 243Direct News
Le 27 juin dernier, un accord de paix historique a été signé à Washington entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, sous médiation américaine. Alors que cette initiative vise à désamorcer une crise meurtrière à l’Est, une voix s’est élevée, bruyante et tranchante : celle du Cardinal Fridolin Ambongo.
Dans une déclaration au ton accusateur, l’archevêque de Kinshasa a rejeté ce qu’il appelle une « fausse solution », allant jusqu’à caricaturer les efforts diplomatiques en évoquant un « modèle Trump échoué ». Une sortie qui interpelle, non pas par son fond chacun peut légitimement questionner un accord, mais par la posture de plus en plus politique que prend ce haut représentant de l’Église catholique.
Un cardinal devenu chroniqueur de l’opposition ?
Depuis plusieurs mois, le Cardinal Ambongo ne se contente plus de son rôle pastoral. Il commente, critique, dénonce, souvent à sens unique, avec une constance qui laisse penser que son ministère dérive vers un activisme politique masqué. À force de condamner systématiquement les initiatives du gouvernement sans jamais proposer de solutions concrètes, il brouille la frontière entre l’autel et la tribune politique.
Or, la RDC traverse une période complexe où chaque institution doit jouer son rôle avec responsabilité. Celui de l’Église, historiquement, est de rassembler, d’apaiser, de servir de conscience morale au-dessus des clivages. Mais aujourd’hui, nombreux sont ceux qui s’interrogent : le Cardinal Ambongo est-il encore un guide spirituel, ou s’imagine-t-il chef de parti de l’ombre ?
La nation a besoin d’unité, pas de sermons partisans
Il ne s’agit pas ici de nier à l’Église son droit à la parole. Bien au contraire. Mais cette parole doit être empreinte de hauteur, d’équilibre, et surtout de cohérence avec la mission chrétienne de paix et de dialogue. Or, en multipliant les attaques publiques contre les autorités, sans jamais inviter au compromis ou à la concertation, le Cardinal prend le risque d’accentuer les divisions.
Pendant ce temps, des millions de Congolais attendent des voix qui les élèvent, pas des joutes cléricales aux relents politiques.
Conclusion : le respect des rôles, pour le bien commun
La RDC a besoin de solutions durables, et chaque acteur : religieux, politique ou citoyen doit contribuer dans le respect de sa vocation. Si le gouvernement a ses responsabilités, l’Église aussi a la sienne : celle d’être un bastion d’équilibre, et non un haut-parleur d’opinions partisanes.
Le peuple congolais n’a pas besoin de pasteurs politisés, mais de leaders spirituels inspirés. À chacun son rôle. À chacun sa mission.