18/06/2025
Je viens en paix. 8 questions simples pour ceux qui continuent de parler de “complot politique” dans l’affaire Constant Mutamba ancien ministre de la justice en RDC.
Avant d’évoquer un complot ou un acharnement, il convient d’abord d’éclaircir les faits suivants :
1. Dans une mise au point officielle datée du 11 mai 2025, le Cabinet du ministre de la Justice affirme qu’« aucun décaissement de fonds n’a été effectué à ce jour, ni à partir du compte du ministère, ni à partir du Trésor public », dénonçant toute autre information comme de la « désinformation ». Dans ce cas, d’où provenaient les 19 millions USD bloqués par le CENAREF ?
2. Si ces fonds venaient du compte du FRIVAO, pourquoi et sur quelle base juridique de l’argent destiné à indemniser les victimes de guerre à Kisangani a-t-il été redirigé vers la construction d’une prison ?
3. Pourquoi un marché public de gré à gré d’un montant de 29 millions USD a-t-il été attribué à Zion Construction, une société créée moins d’un an auparavant (le 28 mars 2024), avec un capital social de seulement 5 000 USD, sans siège connu ni expérience prouvée en matière de construction pénitentiaire ?
4. Pourquoi le compte bancaire de Zion Construction a-t-il été ouvert le 15 avril 2025, soit la veille du virement des 19 millions USD ? Où est passée la rigueur dans une opération censée être préparée et encadrée ?
5. Pourquoi ce compte a-t-il été ouvert dans une agence Rawbank dirigée par Ange Marie Aurore Inamahoro, cofondatrice de Zion Construction, aujourd’hui introuvable et recherchée par la justice ? S’agit-il d’un simple hasard ou d’un conflit d’intérêts manifeste ?
6. Pourquoi avoir versé 19 millions USD en une seule transaction soit plus de 77 % du montant du montant alors que la loi limite l’acompte à 30 % ? Était-ce réellement un acompte ou un décaissement dissimulé ?
7. Pourquoi le ministre n’a-t-il pas exigé d’étude de faisabilité, ni vérifié les références du prestataire avant de mobiliser des fonds publics ? Faut-il y voir de la négligence ou une décision délibérée ?
8. Enfin, où se trouve le site de la prison de Kisangani ? Où sont les plans, les fondations, le moindre début de travaux ? Quel élément tangible permet d’affirmer l'effectivité du projet ?
Ces questions ne sont pas exhaustives, mais y répondre contribuerait à clarifier ou non la thèse du complot.
Merveille Lundula Dikoma