
03/08/2025
Entre cirque et réalités sociétales
Tadaaah au parc La Grange
Ébouriffe le public du TO !
Comme d’habitude, l’espace culturel se remplit à vive-allure autour de la buvette du Théâtre de l’Orangerie… Le public, rassemblé pour y boire un verre et grignoter, se rencontre ici avec enthousiasme avant le spectacle. A l’affiche encore les 6 et 7 août, Tadaaah, une pièce conçue et mise en scène par Julia Botelho. Les spectateurs retrouvent l’artiste genevoise également sur les planches avec les comédiens sans compter que Julia est aussi la costumière du spectacle. Quels talents ! Créé après une réflexion profonde privilégiant la remise en question des limites entre l’intime et la sphère publique, l’autrice livre à travers la pièce ses réflexions sur les arcanes de la vie d’aujourd’hui. Partageant le succès de cette œuvre où tout est sujet à interprétation avec les autres comédiens, Tadaaah est devenue affaire collective…
Des parois tendues, la scène du théâtre recouverte de terre, une porte en un curieux équilibre, une musique dévorant l’espace qui s’amplifie pour accueillir un premier personnage… Ainsi planté, le décor brosse d’emblée l’ambiance et donne le ton du spectacle. Tadaaah est une pièce mutique qui prend le public par la main, le baladant dans des sphères de silence glaçant. Le menant, entre cris et chuchotement étranges vers un questionnement insidieux. Dès les premiers instants, le spectateur se trouve plongé dans… le cirque de la vie et ses vérités les plus noires. En
ouverture, murée dans un silence incandescent, une hiératique Madame Loyale fait une apparition cymbales au mains ! Une princesse, deux clowns, un yéti ( ou serait-ce un lion ?) complètent l’intriguant aréopage avec une toute jeune fille enrobée de sa candeur. Interprété avec Julia Botelho, par Dolo Aurore Andaloro, Arlet Capella Margarit, Victor Delétraz, Judit
Waeterschool et Antoine Weil.
C’est un schéma simpliste et foisonnant en même temps que le spectateur va découvrir et interpréter selon sa sensibilité propre, établissant une vérité indicible et ses messages occultés. Y voit-on les griffes du pouvoir ? Les affres de la solitude, Des cris de douleurs ou, encore, cette énergie piaffante déferlant sur scène en début de spectacle ? C’est, en tous cas, un itinéraire libérateur où le spectateur se baigne dans le lit d’une imagination sans borne. Au parfum de révolte ! A ne pas manquer. GAD
© Crédits photos : eden levi am et GAD Exclusif Magazine