12/07/2025
ÉDITORIAL D'AFRICANOUS TV -CRISE AU SEIN DE L'UEMOA !
L'heure est grave, très grave, pour l'Afrique de l'Ouest ! Le 11 juillet, à Lomé, un acte de défiance retentissant a secoué les fondations déjà fragiles de l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Les délégations du Faso, du et du , ces nations courageuses regroupées au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES), ont claqué la porte de la 2ᵉ session ordinaire du Conseil des ministres. Un geste fort, symbolique, qui résonne comme un cri de ralliement pour la souveraineté africaine, mais aussi comme un avertissement funeste sur l'avenir de notre continent.
Le Déni de Souveraineté : La Goutte d'Eau qui Fait Déborder le Vase
La raison de ce départ fracassant ? Le refus inacceptable d'accorder au Burkina Faso la présidence tournante du Conseil pour deux ans. Un droit légitime, inscrit dans les statuts mêmes de l' , garantissant une alternance entre les ministres des Finances des États membres. Cette décision, perçue à juste titre comme un déni flagrant de souveraineté, est une insulte à la dignité de nos nations. Comment une organisation censée promouvoir l'intégration régionale peut-elle bafouer ses propres règles et humilier publiquement l'un de ses membres ? Ce blocage n'est pas qu'une simple querelle administrative ; il est le symptôme d'un mal profond, une atteinte directe à la cohésion de l'Union, et une preuve de plus que certaines forces obscures œuvrent à maintenir l'Afrique sous le joug de l'ingérence.
De la CEDEAO à l'UEMOA : Un Chemin Tracé vers l'Émancipation ?
Cet événement n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Il s'inscrit dans la continuité d'une dynamique de réaffirmation de soi engagée par les États de l'AES. Rappelons-nous leur départ historique de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Une décision courageuse, dictée par l'impératif de défendre leurs peuples contre les diktats externes et les sanctions injustes. Hier, la , aujourd'hui l'UEMOA. Le message est clair : l'Afrique nouvelle ne se laissera plus dicter sa conduite. Elle refuse d'être le jouet des puissances étrangères et de leurs marionnettes locales.
Si les pays de l'AES venaient à quitter l'UEMOA et, par extension, le franc CFA, les conséquences seraient monumentales, voire cataclysmiques pour certains, mais potentiellement salvatrices pour d'autres. Sur le plan économique, la rupture avec le franc CFA, arrimé à l'euro et garantit par la , signifierait une reprise en main totale de leur politique monétaire. Cela ouvrirait la voie à la création de monnaies nationales ou régionales, véritable pilier de la souveraineté économique. Certes, les défis seraient immenses : volatilité des taux de change, inflation potentielle, difficultés d'accès aux marchés financiers internationaux à court terme. Mais à long terme, c'est la capacité de nos États à financer leur développement, à contrôler leurs ressources et à s'affranchir des chaînes d'une dépendance coloniale qui est en jeu.
Sur le plan politique, une telle sortie renforcerait davantage l'axe de l'AES, consolidant leur position de pôles de résistance et d'innovation en Afrique de l'Ouest. Elle enverrait un signal fort au reste du continent : l'émancipation est possible, et elle passe par la rupture avec les systèmes qui nous entravent. Ce serait un coup de massue pour l'hégémonie française et ses relais en Afrique, ouvrant la voie à une véritable architecture de sécurité et de développement pensée par et pour les Africains.
La Souveraineté Africaine : Notre Seule Boussole
La source anonyme citée par les médias, évoquant le refus du Burkina Faso, soutenu par et , d'interagir avec la France dans la gestion monétaire, met en lumière le cœur du problème. Le franc CFA, ce vestige colonial, est devenu le symbole d'une tutelle insupportable. Tant que nos monnaies seront sous le contrôle d'une puissance étrangère, notre souveraineté restera une chimère.
Il est temps que la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’UEMOA prenne ses responsabilités. L'heure n'est plus aux tergiversations, mais à l'action audacieuse.
Voici des pistes de résolution, dictées par l'impératif de la souveraineté africaine :
Respect Inconditionnel des Statuts :
La présidence tournante doit être accordée au Burkina Faso sans délai ni condition. Le respect des règles internes est le fondement de toute organisation saine.
Révision Profonde de la Gouvernance de l'UEMOA : Il est impératif de réformer les mécanismes de prise de décision pour garantir une véritable égalité entre les États membres et mettre fin à toute forme d'ingérence extérieure. L'UEMOA doit devenir un instrument au service des peuples africains, et non des intérêts néocoloniaux.
Vers une Monnaie Africaine Souveraine : Le débat sur le franc CFA doit être tranché une fois pour toutes. L'Afrique doit se doter de sa propre monnaie, gérée par ses propres institutions, libre de toute influence étrangère. C'est un acte de dignité, une nécessité économique, et le seul chemin vers une véritable émancipation.
Dialogue Inclusif et Fraternel : Les chefs d'État doivent s'asseoir autour d'une table, non pas pour sermonner, mais pour écouter et comprendre les aspirations profondes des peuples du Sahel. La division ne fera que nous affaiblir. L'unité dans la diversité est notre seule force.
L' est à un carrefour de son histoire. Le choix est clair : soit nous continuons de nous soumettre aux diktats externes et de nous déchirer, soit nous embrassons notre destin, unis, souverains et maîtres de notre avenir.
Africanous TV restera vigilante, aux côtés des peuples qui se battent pour leur liberté et leur dignité. Le temps de la résilience est arrivé, celui de la renaissance est à portée de main !