LE Patriote

LE Patriote La force des analyses, le poids des faits

15/08/2025
15/08/2025

Tiburce Koffi : l’art de banaliser l’injure publique

Tiburce Koffi, plume désormais trempée dans l’encre du militantisme assumé, se livre à un exercice singulier : justifier que l’on puisse traiter le chef de l’État ivoirien de Mossi sans que la République ne s’en émeuve.
Sa ligne de défense est simple : nommer un peuple, ce n’est pas l’insulter.
Pour appuyer son propos, il évoque la grandeur historique de l’empire mossi, le prestige du Moro Naba, et compare ce terme à d’autres noms de peuples qui, selon lui, ne blessent personne.
Cependant, l’argument, habile sur le papier, est pourtant une ellipse qui omet l’essentiel : le contexte politique et historique qui donne sens aux mots.

Le mot mossi, une arme politique

Car Mossi, en Côte d’Ivoire, n’est pas une désignation innocente tombée du ciel. L’étiquette fut popularisée dans les années 1990 par Henri Konan Bédié, non pas pour saluer la culture burkinabè, mais pour dénier à Alassane Ouattara son identité ivoirienne.
Le concept de « l’ivoirité » fit de ce terme un stigmate politique, un code pour dire « étranger » sans le dire ouvertement. Dans ce registre, Mossi devient un outil de délégitimation, un projectile identitaire. Le nier, c’est fermer les yeux sur l’arsenal rhétorique qui a déjà fracturé le pays.

Le parallèle de Tiburce avec boussimani (ou broussard) peine aussi à convaincre. Certes, le mot est un emprunt phonétique à bushman en anglais, utilisé depuis la période coloniale pour désigner les peuples forestiers, dans un registre souvent condescendant. Mais si ce terme est lui aussi porteur de stéréotypes, il ne renverse pas la charge politique de l’insulte contre le président de la République, figure institutionnelle qui incarne l’unité nationale.

La morale républicaine et le rôle de la loi

Or, dans toute République digne de ce nom, il existe une boussole : la morale publique. Elle n’est pas seulement un principe éthéré. Elle trouve dans la loi l’outil qui contraint les excès verbaux lorsque ceux-ci menacent la cohésion collective.
Car la liberté de parole n’est pas un blanc-seing pour réactiver les vieux poisons identitaires.
La mémoire nationale sait trop bien ce que coûte la banalisation des mots qui divisent : les dérapages de langage nourrissent les fractures sociales plus sûrement que les silences coupables.

Ainsi, l’argumentaire de Tiburce Koffi se drape dans l’universel. L’histoire des peuples, la tolérance, le rire pour mieux esquiver la charge contextuelle des mots employés.
Mais en réduisant Mossi à une simple appellation ethnique, il en gomme la fonction politique de stigmatisation.
En comparant le stigmate présidentiel à des plaisanteries interrégionales, il met sur le même plan une pique folklorique et une arme identitaire forgée par l’histoire récente.

Toute démocratie a besoin de tolérance, certes, mais elle ne se nourrit pas de l’indifférence face aux dérapages ciblés.
La loi, lorsqu’elle encadre ces excès, ne tue pas la liberté. Elle la protège contre les dérives qui menacent de la dévoyer. Car, à force de rire de tout, il arrive que l’on finisse par rire aussi de ce qui nous déchire.

Kalilou Coulibaly, Doctorant EDBA, Ingénieur

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11/08/2025

Tidjane Thiam, le prédicateur qui s’exempte de son sermon

Dans son discours du 08 août 2025, Tidjane Thiam s’érige en grand prêcheur du dialogue national, brandissant comme caution morale la Conférence Episcopale et la Fédération Evangélique.

Etrangement, son inspiration s’arrête aux portes des mosquées, comme si la neutralité apolitique des associations musulmanes lui était insupportable.
Alors que le clergé catholique s’est exprimé à plusieurs reprises notamment en 2023 puis en 2025 bruyamment contre la candidature d’Alassane Ouattara, les voix musulmanes ont choisi, par respect du principe de neutralité, un silence assumé.

Tidjane Thiam préfère, lui, s’agripper au chœur plus sonore et médiatique des tribunes chrétiennes, où l’engagement public frôle parfois le rite sacré.

Le peuple n’a pas besoin d’oracles pour opérer un changement.

Lui, Tidjane Thiam, qui affirme que les Ivoiriens « ne veulent plus vivre dans la hantise d’un conflit » présente le changement comme un impératif de survie nationale.

Mais là encore, le masque tombe. Dans un système démocratique, nul besoin de prophètes pour sanctionner un pouvoir.
Les citoyens disposent d’un outil pacifique et imparable : le vote.
Si Tidjane Thiam croit vraiment à la sagesse populaire qu’il invoque, il sait que les Ivoiriens, s’ils sont lassés de Alassane Ouattara, peuvent choisir librement n’importe quel autre candidat.

En démocratie, on ne supplie pas le peuple, on le convainc, une nuance que son ton alarmiste fait semblant d’ignorer.

D’ailleurs, l’enthousiasme populaire qui a accueilli Alassane Ouattara à Bouaké lors de la fête de l’indépendance suffit déjà à démentir ses prophéties.

Leçon de démocratie ou exercice d’amnésie

contradiction du destin, Tidjane Thiam, chantre proclamé des règles démocratiques, s’est lui-même frayé un chemin à la tête du PDCI par une entorse magistrale aux statuts du parti.

A l’écouter, on croirait que son accession à la présidence du PDCI s’est faite dans la transparence la plus immaculée. Or, il sait mieux que quiconque, que sa propre élection interne a contourné les usages, court-circuité les figures emblématiques, historiques, pour s’imposer avec la complicité de la présidence intérimaire sans véritable consensus. Le donneur de leçons oublie ici de joindre le geste à la parole.

Des maximes en guise de boomerang

La contradiction atteint son sommet lorsqu’on relit, prononcées avec l’air sentencieux d’un vieux sage, les maximes qu’il lance à celui qu’il accuse de s’accrocher au pouvoir en disant :
« Savoir comprendre quand il faut partir : c’est de la sagesse ».
« Être capable de le faire : c’est du courage ».
« Pouvoir partir la tête haute : c’est de la dignité ».

Taillées pour orner un manuel de citations, ces phrases auraient pu lui servir de miroir.
Mais au lieu de s’y refléter, il les brandit comme des projectiles contre les autres, oubliant que son propre parcours au PDCI en incarne l’exact contraire : comprendre qu’il fallait s’effacer ? Non, Tidjane Thiam n’a pas eu de sagesse.
Être capable de le faire ? Non, Tidjane Thiam n’a point eu de courage.
Partir la tête haute ? Tidjane Thiam a préféré s’installer sur le trône, au mépris des textes et de toutes les procédures.

Le prédicateur qui s’exempte du sermon

La rhétorique de Tidjane Thiam est donc doublement calculée : elle caresse les mécontents dans le sens du poil tout en façonnant l’image flatteuse d’un sauveur providentiel.

Mais derrière le vernis du conciliateur, se dissimule un stratège narcissique, habile à manipuler les symboles religieux et affectifs.
Il instille la crainte d’un conflit pour mieux la recycler en capital politique, et se permet de juger les autres là où lui-même a trébuché.

Sagesse, courage, dignité, mais pour les autres

En définitive, ce discours relève moins de l’art du dialogue que de la vieille mécanique du prêcheur qui s’exonère de ses propres sermons.
La sagesse, le courage et la dignité qu’il réclame sont, pour l’instant, des vertus qu’il distribue à haute voix, sans les avoir inscrites à son propre compte.
Rappelons que dans la politique ivoirienne comme ailleurs, les plus beaux mots sont souvent les plus mal appliqués par ceux qui les prononcent.

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" Je suis heureux d'être là. C'est une grande et belle occasion de célébrer cette Fête nationale, le 65e anniversaire.
C'est un grand moment. Nous aurons une belle cérémonie demain.
Nous aurons aussi avec nous certains Chefs d'état.
Ce sera une occasion de montrer le rassemblement des Ivoiriens.
Nous sommes tous en joie, tous heureux de célébrer le 65e anniversaire de la Côte d’Ivoire. Je souhaite que ce soit un moment non seulement de joie et de paix, mais également de rassemblement et d'union. Je souhaite que chacun de nous fasse tout ce qu'il peut pour que la CI demeure en paix.
Je vous remercie."

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