26/10/2025
đŽANONYME| JE NâAURAIS JAMAIS DĂ OUVRIR CETTE PORTE Ă 3 HEURES DU MATINâŠ
Je ne sais mĂȘme pas par oĂč commencerâŠ
Je ne sais pas si quelquâun va me croire, mais tout ce que je vais dire est vrai.
Je mâappelle Mireille, jâai 31 ans, et depuis cette nuit-là ⊠je ne dors plus jamais sans lumiĂšre.
CâĂ©tait un dimanche soir.
Je vivais seule avec ma fille de 6 ans, dans une petite maison louée en périphérie de la ville.
Une maison tranquille, un peu isolée, mais pas loin de la route principale.
Je venais de perdre mon mari il y a trois mois dans un accident. Depuis, la vie était lourde.
Le soir, je priais toujours avant de dormir, pour que Dieu nous protĂšge.
Ce soir-lĂ , il pleuvait fort.
Il faisait noir et lâĂ©lectricitĂ© avait sautĂ©.
Ma fille dormait déjà , blottie contre son ours en peluche.
Moi, jâĂ©tais dans le salon, avec une bougie posĂ©e sur la table.
Je lisais un psaume quand jâai entendu trois coups Ă la porte.
TOC⊠TOC⊠TOC.
Je me suis figée.
Il était 3 h 07 du matin.
Je me suis dit : peut-ĂȘtre un voisin en dĂ©tresse⊠ou un voleur.
Mon cĆur battait Ă toute vitesse.
Je nâai rien dit.
Mais les coups ont repris, plus forts cette fois :
TOC ! TOC ! TOC !
Et puis⊠une voix, rauque, lente, presque cassée :
â Mireille⊠ouvre-moi⊠câest moi.
Jâai failli laisser tomber la bougie.
Cette voix, je la connaissais.
CâĂ©tait celle de mon mari.
Mais câĂ©tait impossible.
Il était mort.
Jâavais assistĂ© Ă son enterrement.
Je lâavais vu dans le cercueil.
Jâai cru devenir f***e.
Je me suis approchée doucement de la porte, sans faire de bruit.
La voix a repris :
â Tu ne reconnais plus ma voix ? Câest moi⊠ouvre la porte, mon amourâŠ
Je tremblais.
Des larmes coulaient toutes seules.
Je me suis mise Ă prier Ă voix basse :
âSeigneur JĂ©sus, si câest un dĂ©mon, Ă©loigne-le de ma maison.â
Mais la voix sâest faite plus insistante.
â Mireille, pourquoi tu pries ? Tu ne veux plus de moi ? Regarde-moi juste une derniĂšre foisâŠ
Ă travers les interstices de la porte, jâai vu quelque chose bouger.
Une ombre.
Et puis⊠une main.
Une main dâhomme, mais noire comme du charbon, aux doigts trop longs.
Elle essayait dâouvrir la poignĂ©e.
Jâai criĂ©.
Et jâai couru dans la chambre de ma fille.
Je lâai rĂ©veillĂ©e brusquement.
Elle a ouvert les yeux et a dit calmement :
â Maman⊠pourquoi papa est dehors ? Il mâa dit quâil voulait rentrerâŠ
Je me suis figée.
Mon sang sâest glacĂ©.
Elle avait aussi entendu sa voix.
Je lui ai mis la main sur la bouche.
â Ne parle pas, chĂ©rie.
On est restées là , cachées derriÚre le lit.
Mais la porte dâentrĂ©e sâest mise Ă grincer, comme si quelquâun essayait de forcer le verrou.
Puis⊠plus rien.
Silence total.
Câest lĂ que jâai entendu des pas lents dans le couloir.
Ă lâintĂ©rieur de la maison.
Des pas lourds.
Des pas dâhomme.
Je nâavais pas ouvert. Alors comment Ă©tait-il entrĂ© ?
Jâai pris ma fille dans mes bras, on sâest cachĂ©es dans le placard.
Je pouvais voir Ă travers une fente.
Il avançait. Lentement.
Ses pieds nus laissaient des traces humides sur le carrelage.
CâĂ©tait lui.
Mon mari.
Ou du moins⊠quelque chose qui lui ressemblait.
Son visage était couvert de boue.
Ses yeux, blancs, sans pupilles.
Et son ventre Ă©tait gonflĂ©, comme sâil allait exploser.
Il tenait sa main gauche contre sa poitrine, lĂ oĂč les clous du cercueil avaient laissĂ© des marques.
Et il appelait :
â Mireille⊠oĂč es-tu ? Viens, je ne veux pas te faire de malâŠ
Chaque mot faisait trembler la maison.
La bougie du salon sâest Ă©teinte dâun coup.
Ma fille voulait pleurer, mais je lui ai serré la bouche.
Soudain, il sâest arrĂȘtĂ© net.
Et sâest tournĂ© vers le placard.
Jâai senti quâil nous regardaitâŠ
MĂȘme Ă travers les portes fermĂ©es.
â Je sais que tu es lĂ âŠ
Puis il a souri.
Un sourire monstrueux, qui sâĂ©tirait jusquâaux oreilles.
Il a levé sa main⊠et a frappé violemment sur le placard.
Une fois.
Deux fois.
Trois fois.
Les planches vibraient.
Jâai cru quâelles allaient se briser.
Et puis soudain, tout sâest arrĂȘtĂ©.
Silence.
Plus un bruit.
Jâai attendu⊠longtemps.
Quand je suis sortie, tremblante, il nây avait plus rien.
Mais sur le mur, il y avait une phrase écrite avec du sang :
âNe me laisse plus seul dans la terre.â
Je me suis évanouie.
Le lendemain matin, les voisins mâont trouvĂ©e au sol, serrant ma fille.
La porte était encore verrouillée.
Personne nâavait vu entrer ni sortir quelquâun.
Mais dehors, dans la boue, il y avait des traces de pasâŠ
Des pas dâhomme, qui allaient de la route jusquâĂ la porte â et sâarrĂȘtaient net, comme sâil avait disparu dans lâair.
Depuis ce jour-lĂ , je ne dors plus la nuit.
Parce quâĂ chaque 3 h 07, jâentends encore les trois coups sur ma porte.
Et la mĂȘme voix qui murmure derriĂšre le bois :
â Mireille⊠tu mâas laissĂ© seulâŠ