Actualités Brûlantes du Sahel

Actualités Brûlantes du Sahel Tout sur l'actualité du Sahel

04/09/2025

Mali:
Jeudi 04 Septembre 2025

Les routes nationales aux mains du JNIM – La faillite d’un État et la fin annoncée d’une junte.

Ce jeudi 4 septembre 2025 marque un tournant dramatique dans l’effondrement du Mali. Après avoir imposé un blocus total sur les villes de Nioro et de Kayes, et verrouillé l’axe stratégique reliant la frontière sénégalaise à Bamako, le groupe djihadiste JNIM a franchi un nouveau cap : le contrôle absolu de la route nationale entre Ségou et Bamako, artère vitale du pays.

Les images et témoignages diffusés aujourd’hui sont glaçants : une file de véhicules immobilisés sur plus de 45 kilomètres, particuliers, camions de marchandises et même véhicules officiels, tous pris au piège d’un dispositif militaire rigide installé par les combattants djihadistes. Postés en plein jour, avec un calme assuré, les hommes du JNIM filtrent, bloquent et imposent leur loi, sans qu’aucune force malienne ou étrangère n’ose les inquiéter.

La faillite de l’État malien.

La scène se passe en plein jour, sur un axe national censé être sous haute surveillance. Or, aucun avion, aucun drone, aucun hélicoptère, aucun bataillon des FAMa ou de leurs alliés russes n’a bougé. Le silence est total. Pas même une tentative de dispersion, pas une démonstration de force. Le Mali, pays qui prétend disposer d’une armée réorganisée, d’un soutien aérien et de mercenaires aguerris, laisse ses citoyens livrés à eux-mêmes, prisonniers d’une colonne de véhicules figée dans la poussière et la peur.

Il est légitime de se poser cette question brutale : comment un pays peut-il encore se prétendre souverain lorsque toutes ses routes nationales sont contrôlées, sans partage, par des groupes armés ?

L’asphyxie économique et logistique.

Ce blocage n’est pas seulement une démonstration militaire. C’est une arme d’asphyxie. L’approvisionnement de Bamako en denrées alimentaires, en carburant, en médicaments dépend directement de ces axes. Couper ces routes, c’est frapper le cœur de la capitale, c’est affamer la population, c’est plonger les marchés dans la pénurie et le chaos.

En moins d’une semaine, le JNIM a réussi ce que la junte promettait d’empêcher depuis trois ans : encercler Bamako par la stratégie du blocus. Nioro, Kayes, Ségou : toutes les artères vitales sont désormais sous le joug des djihadistes.

La junte : silence et impuissance

Et que fait Bamako? Rien. Silence assourdissant. Pas de communiqué, pas de réaction officielle, pas même une tentative de justification. Les généraux de la junte, si prompts à organiser des cérémonies et à brandir des discours patriotiques, disparaissent dès qu’il s’agit d’agir. Pendant que le pays suffoque, ils restent cloîtrés dans leur confort, protégés par leurs gardes rapprochés et leurs illusions de pouvoir.

La vidéo que nous publions se passe de tout commentaire. Elle montre la vérité nue : un pays livré, une armée inexistante, une junte défaillante.

La fin inéluctable.

Ce 4 septembre 2025 restera dans l’histoire comme le jour où le Mali a cessé d’exister comme État. Un pays où des groupes armés peuvent prendre le contrôle simultanément de toutes les routes nationales, en toute assurance, en toute impunité, sans craindre ni représailles ni riposte. C’est le signe indéniable de la fin. La junte qui s’était arrogée le droit de gouverner au nom de la souveraineté et de la dignité n’est plus qu’un fantôme, témoin de sa propre faillite.

Le Mali vit désormais sous embargo, non pas imposé par la CEDEAO ou l’Occident ,mais par le JNIM, qui dicte ses lois et impose son ordre. Le peuple malien, abandonné, suffoque sous ce blocus de la terreur, pendant que ses dirigeants se murent dans un silence coupable.

Samir Moussa

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04/09/2025

Mali:
L'ouest, sous blocus: Le Sénégal menacé aussi.

Jeudi 04 septembre 2025.

Le Mali agonise, dans un silence de plomb et une indifférence glaciale. Alors que Farabougou est tombée et vit sous le joug terrorriste, un blocus total est imposé, peu à peu, avec un certain cran et méticuleusement sur Kayes et Nioro. Le JNIM, par la voix de son porte-parole, Abou Houzeifa, Al-Bambari, a franchi un palier supplémentaire qui s'annonce comme une étape décisive : il n'est plus question d'attaques sporadiques et isolées mais d'une guerre ouverte et radicale, assumée et revendiquée aussi, contre un pan entier du territoire national malien.

Les djihadistes décrètent un embargo sévère, ne permettant pas l'acheminement du carburant depuis la Côte d'Ivoire, la Guinée, la Mauritanie et le Sénégal. L'une des dernières sociétés, Diarra Transport, à oser encore desservir la région assiegéé est inscrite sur liste noire. Les djihadistes, à des check-points installés entre Soribougou et Neguela , interceptent et arraisonnent les camions-citernes en provenance du port de Dakar, vident les réservoirs, soumettent les chauffeurs à des traitements dégradants. Ensuite, ils diffusent des audios en bambara pour clamer leur victoire. Les usagers sont forcés de rebrousser chemin. Le carburant, nerf vital de toute économie devient un enjeu de guerre, une arme de dissuasion massive.

Aujourd'hui, jeudi 4 septembre 2025, on a assisté à une dégradation de la situation avec une escalade: tous les camions partis du port de Dakar ont été interceptés avant d'être incendiés avec leur cargaison. Les vidéos publiées par le JNIM lui-même, montrent des flammes ravageant les citernes, les bus, consumant les marchandises. Une démonstration de force implacable comme pour dire que les menaces d'embargo ne sont pas lancées en l'air et qu'elles se matérialisent par des actes cruels et impitoyables. C'est un message clair adressé à la face du Mali, de ses voisins et du monde en des termes violents: " Nous contrôlons vos routes, vos ressources et disposons même de vos vies".

Alors que l'insécurité et la defiance sont à leur comble, la junte malienne s'emmmure dans un mutisme troublant et continue de faire le dos rond. Il n'y a aucune prise de position officielle ni stratégie de riposte encore moins un plan pour rétablir l'autorité de l'Etat et l'intégrité du territoire. Les officiers de salon, dirigeants auto-proclamés, s'attribuent des galons, s'octroient des médailles d'honneur dans une poussée de mégalomanie. Tandis que le pays s'écroule, ils tiennent des discours démagogiques et surjouent sur la fibre nationale. Plus récemment, une purge a été déclenchée au sein de la grande muette dans un climat de suspicion et de méfiance réciproque. La junte devient paranoïaque et accentue la campagne de repression.

En tout cas, le Mali chavire. Où sont passés les avions et les drones miracles? Où est cette armée, prétendument, montée en puissance? Que font les mercenaires russes si ce n'est de s'acharner contre les civils en abandonnant le terrain aux djihadistes, véritables seigneurs de guerre?
Kayes et Nioro, piliers du commerce régional, se retrouvent dans l'asphyxie. En conséquence, les prix flambent. Les camions n'osent plus circuler. Les populations étouffent, sous l'effet combiné de la peur et de la pénurie. Le JNIM ne se contente plus de répandre et sémer la terreur par les armes et la violence. Il impose sa loi comme en territoire conquis.

Le blocus économique est un acte hostile, une déclaration de guerre en bonne et due forme. L"Etat malien est réduit à jouer le spectateur, inexistant et transparent. Ce basculement ne concerne pas que le Mali. Le drame a des répercussions au-delà des limites de ses frontières nationales. Le Sénégal, en l'occurrence, est directement menacé. En ciblant les flux logistiques en provenance de Dakar, interceptant puis incendiant les camions de transport et citernes sur les routes maliennes, les djihadistes envoient un signal inquiétant : la guerre déborde du Mali et gagne du terrain dans une expansion transfrontalière. Kidira, Diboli, toute la frontière orientale du Sénégal deviennent des zones exposées et vulnérables. L'effondrement de l'ouest malien ouvre une brèche qui place le Sénégal dans l'œil du cyclone.

Ce qui se joue à Kayes et Nioro n'engage pas que la survie du Mali. C'est l'avenir de la région qui est en jeu de même que sa stabilité durable. Si le Sénégal ne réalise pas que sa sécurité est de plus en plus compromise, il découvrira bientôt que la guerre économique et l'hydre terroriste franchissent les frontières et n'ont pas de cibles spécifiques.

Nioro est en sursis. Kayes est sous embargo.
Des lendemains difficiles attendent Dakar.

Samir Moussa

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04/09/2025

Mali:
Nioro, la prochaine Farabougou : le Chérif Bouyé encerclé par la terreur.

Nioro du Sahel vit ses heures les plus sombres. Le mercredi 3 septembre 2025 marque un tournant irréversible dans la spirale de la menace. Ce jour-là, le JNIM a montré sa détermination à frapper au cœur de la cité et à humilier celui qui, jusqu’ici, représentait encore une figure respectée et redoutée. Le Chérif Mouhamedou Ould Hamahullah, dit Bouyé de Nioro, n’est plus seulement visé par des accusations ou des rumeurs, il est désormais désigné, condamné et placé en tête de liste des ennemis à abattre.

L’interception brutale de trois véhicules lui appartenant, entre Sebabougou et Dioumara, a été le premier coup de tonnerre. À bord se trouvaient des membres de sa famille et de son entourage. Les assaillants ont dressé un barrage armé, opéré un tri glacial, relâché les femmes et emmené les hommes vers une destination inconnue, tout en s’emparant des véhicules. L’humiliation a été totale et volontairement publique, car elle vise à prouver que même le cercle intime du Chérif est vulnérable. L’audio diffusé par les jihadistes, dans lequel l’un d’eux regrette que Bouyé n’ait pas été présent pour être capturé sur-le-champ, résonne comme une condamnation à mort.

Le même jour, la menace a pris une dimension économique et logistique encore plus inquiétante. Un check-point a été installé entre Soribougou et Néguéla, où toutes les citernes de carburant en provenance du port de Dakar ont été interceptées et vidées de leur contenu. Les chauffeurs, sous la menace, ont été contraints de rebrousser chemin et leurs témoignages vocaux, diffusés en bambara, circulent dans tous les groupes de transporteurs. En s’attaquant au carburant, les jihadistes touchent au nerf vital de la région, car sans essence il n’y a plus de transport, plus de ravitaillement, plus d’électricité pour les groupes électrogènes, plus de pompage d’eau, plus de vie. C’est l’annonce claire d’un blocus implacable destiné à asphyxier Nioro et à mettre la ville à genoux.

Les menaces religieuses et idéologiques se superposent à ces coups de force. Le Chérif Bouyé est accusé de toutes parts : associationnisme pour la vénération des saints et la visite des tombeaux, innovations pour les processions, les chants et le Mawlid, culte de la personnalité pour sa place centrale dans le hamahallisme, ésotérisme pour ses pratiques mystiques et ses talismans. Ses adversaires locaux l’accusent aussi de compromission politique avec la transition de Bamako, de participation active au référendum, d’absence de réalisations sociales ou éducatives, et de transformer son autorité en une simple entreprise personnelle du gain. Ces accusations, relayées avec insistance, participent à son isolement et préparent le terrain à son élimination.

Le spectre de Farabougou plane désormais sur Nioro. La méthode est identique : isoler la ville, couper les routes, priver la population de ressources, terroriser les notables et humilier le chef spirituel jusqu’à ce que tout le tissu social s’effondre. Farabougou a été affamée et brisée. Nioro est promise au même sort, mais à une échelle bien plus grave, car elle constitue un centre religieux et communautaire majeur de l’Ouest malien.

La déclaration du porte-parole du JNIM, Abou Hamza El Bambary, a scellé cette menace. Dans un message glaçant, il a déclaré que les populations de Kayes et de Nioro étaient désormais considérées comme des ennemies, qu’une guerre totale leur était déclarée, qu’un blocus complet serait imposé, et que les transporteurs devaient couper tout lien avec ces villes. Il a conclu par des mots qui résonnent comme une sentence : « La véritable guerre est désormais ouverte contre les habitants de Kayes et de Nioro. »

Pendant ce temps, Bamako se tait, s’enferme dans des discours trompeurs et des cérémonies ridicules, distribue des médailles et répète que la souveraineté est restaurée, alors même que ses territoires sont livrés au chaos. Le soutien affiché du Chérif à la junte est instrumentalisé contre lui, le transformant en cible prioritaire de la propagande et de la terreur.

Aujourd’hui, le danger n’est plus une hypothèse. Le Chérif Bouyé peut être enlevé ou assassiné à tout moment. Sa ville peut être encerclée, affamée, réduite au silence et livrée à l’horreur d’un blocus total. La population est prise au piège et la sentence est déjà écrite. Après le khalife Tall, ce sera Bouyé. Après Farabougou, ce sera Nioro. La chute est en marche et personne à Bamako ne semble vouloir l’arrêter.

Nioro est en sursis. Le Chérif Bouyé est déjà un homme condamné. Et le Mali entier, s’il n’ouvre pas les yeux, paiera le prix de son aveuglement.

Samir Moussa

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31/08/2025

Mali:
Vérité en déça de Farabougou, mensonges au-delà, à Bamako.

C'est comme si le Mali était un pays à deux vitesses: d'un côté, les calvaires des populations à cause de l'emprise totale des djihadistes sur le territoire national et de la médiocrité au sommet de l'Etat, de l'autre, les fanfaronnades de la junte , destinées à faire croire que tout va bien pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce contraste saisissant vient, aujourd'hui, en particulier, de Farabougou dont la nouvelle situation surréaliste confond le pouvoir militaire dans ses grossiers mensonges et montages. Il est notoirement établi désormais que les groupes terroristes et les rébellions armées sont maîtres du jeu et sont dans tout le Mali, à l'exception notable de Bamako, pour le moment, en territoire conquis.

Vendredi 29 août 2025, le GSIM a tenu sa deuxième prière comme il est d'usage et selon le rituel en ce ce jour particulier de la semaine pour tout musulman. C'est encore une preuve que Farabougou est sous le contrôle absolu du GSIM qui, aux abords de la ville a installé des embuscades et tendu des pièges pour se prémunir et se protéger contre toute tentative d'infiltration ou tout éventuel assaut des FAMA et de leurs supplétifs russes. Toutes les issues, entrées et sorties ont été verrouillées pour parer à toute éventualité.

Alors que les conquérants occupent le terrain et se préparent chaque jour à toute confrontation ou contre toute attaque, la junte persiste dans le déni et se console avec ses illusions. On fait bon cœur contre mauvaise fortune dans l'espoir de sauver la face. Aussi, parle-t-on de repli à la place d'une déroute, de "réajustement " au lieu de recul, de "stabilisation" plutôt que de reconnaître un fiasco, une impuissance.

Et cerise sur le gâteau, le premier ministre du pouvoir auto-proclamé, Abdoulaye Maiga, sans sourciller, ose affirmer que le "JNIM est en perte de vitesse". Sans doute habitué à l'humour caustique et friand d'ironies parfois inappropriées, a-t'il voulu dire que le groupe a le vent si en poupe qu'il a brisé leur élan de propagande et ruiner leurs derniers espoirs de j***r, indéfiniment, d'un pouvoir mal acquis et extrêmement toxique. On ne peut expliquer autrement son abus de langage. Ses propos arrivent au moment où précisément les groupes djihadistes réussissent à détruire des unités industrielles, à saborder l'économie et à précipiter la faillite de tout le pays.

Il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, sinon tout le monde est unanime que loin de battre en retraite ou de perdre du terrain, les djihadistes déroulent, tranquillement, leur agenda en se hâtant lentement, en tissant leur toile d'araignée. La méthode est bien réfléchie et la stratégie, longuement, mûrie.
Le déni se heurte à la force du réel. Certes il y'a un choix délibéré de nier l'évidence mais ce n'est pas une posture tenable, dans la durée, à l'épreuve du temps et des faits. Tout pouvoir qui cherche à mentir, veut fuir la réalité est voué à l'échec et condamné à disparaître. La junte croit pouvoir travestir la réalité à défaut de parvenir à la changer. Donc, la propagande, le déni, le mensonge sont la religion d'Etat, la doctrine officielle.

C'est aux Maliens de payer le prix fort de l'incompétence de leurs dirigeants et de subir au quotidien, la mauvaise gouvernance: routes assiégées, axes vitaux entravés, villes tenues par l'ennemi, peur diffusée par l'inaction.

L'armée au garde-à-vous, la réalité revient au galop

Le naufrage malien est venu aussi des dysfonctionnements et des failles dans la chaîne de commandement. Plus aucune capacité opérationnelle. C'est la chienlit : des querelles intestines, de l'amateurisme, de la défiance. Il a été institué au palais présidentiel, koulouba, un conseil suprême des forces armées ". L'organe ad hoc , transpire le népotisme et s'apparente à un conseil de famille. Il est co-dirigé par le Général Yamoussa Camara (oncle paternel de Assimi Goita) et le Général Dahirou Dembélé (oncle aussi de Assimi Goita, maternel cette fois). Les deux officiers sont tous les deux, d'anciens ministres de la Défense d'IBK.

Le fossé est grand entre les différents intervenants à telle enseigne que les mercenaires russes de "Africa corps " refusent d'obtempérer : selon plusieurs sources militaires, ils se plaignent qu'on leur donne des coordonnées qui ne sont jamais exactes. Les troupes importées ne veulent se soumettre à l'autorité ni obéir aux injonctions des nouveaux donneurs d'ordres auxquels ils ne reconaissent aucune légitimité ni n'accordent aucun crédit. Telle est la triste vérité. Lorsqu'il y'a de l'insubordination ou des actes de dissidence dans une entité, elle se vide de son essence et perd toute substance.

Que reste-t-il de l'alliance des premières heures, des pactes scellés entre frères d'armes? Pas grand-chose. Sadio Camara, ministre de la défense, architecte du partenariat avec les russes et homme de confiance de Moscou, a été, méthodiquement, écarté des opérations. Dés lors, l'interface politico-militaire avec un précieux allié est perdu. Et, puisqu'il n'y a plus de courroie de transmission, il n'y a plus de fluidité dans l'information ni communion d'esprits et de cœurs. Le désordre s'installe et les actes de défiance sont marqués et très fréquents : les russes se rebellent, le commandement ne contrôle pas le terrain. Pendant ce temps, les unités locales, observent, louvoient et desobéissent aux ordres parfois. C'est une atmosphère de chaos et de fin de règne annoncée et inéluctable.

Farabougou ou la face cachée de l'empire.

A Farabougou, le GSIM ne s'est pas contenté de parader et partir après sa victoire comme c'est le cas la plupart du temps. Il a posé ses valises et pris le contrôle d'un territoire pour se substituer à l'Etat et à l'administration du terrotoire. Il gouverne dans le temps (maître des horloges) et dans l'espace (territoire bien délimité et circonscrit). A la clé, une arme de dissuasion afin d'inspirer la crainte (embusacades).Tous les événements survenus à Farabougou comme la prière du vendredi, deux fois consécutives, suffisent pour graver dans les esprits l'idée qu'il y'a désormais un nouveau maître. Bamako détourne le regard et feint d'ignorer que la vapeur a été renversée. On s'accroche à la chimère d'une reconquête " imminente" qui n'est pas planifiée ni possible dans l'état actuel des rapports de force. La reconquête envisagée n'est qu'un leurre. Un de plus !
Il n'y a pas de base, de logistique adéquate, ni renseignements fiables, ni un commandement homogène. Trop de bruits pour rien, que des bravades dans des communiqués lenifiants et des déclarations tapageuses.

Et, l'économie, dans tout ça? Ruinée. Les usines partent en fumée, les chaînes d'approvisionnement rompues, les recettes fiscales fondent. Les salaires deviennent aléatoires. Le terrorisme a compris que frapper l'outil de production revient à agenouiller la société sans ouvrir le feu sur les populations. Les groupes armés mènent une guerre d'usure consciente et bien calculée. Les djihadistes ont une longueur d'avance sur l'Etat qui est pris au piège de l'inertie bureaucratique.

Le théâtre d'ombres du "conseil suprême" : le clan et la tribu avant l'Etat.

Appeler, pompeusement, "conseil supérieur ", une instance où s'aglutinent des parents du chef, inféodés à lui, c'est prendre l'Etat pour la famille. Yamoussa Camara et Dahirou Dembélé ont peut-être obtenu des galons, mais ne commandent pas le terrain. Un acte de nomination ne confère pas automatiquement du pouvoir ou n'impose l'autorité. Il faut de la crédibilité, de la légitimité. La désobéissance touche toutes les troupes mobilisées de l'intérieur comme de l'étranger . Les FAMA refusent de s'engager dans des missions à hauts risques sans couverture aérienne conséquente.
Les supplétifs russes refusent d'exécuter des ordres jugés inappropriées et périlleux.
A court terme, il y'a des risques qui couvent notamment la paralysie opérationnelle qui pourrait se traduire par l'anarchie au sein des troupes portées à ne pas exécuter des ordres et à ne pas se soumettre à la hiérarchie. De nouveaux territoires pourraient être aussi perdus.

Farabougou est l'illustration d'un Mali en chute libre, en pleine dislocation. Une fois que la traditionnelle prière du vendredi s'y est tenue sous administration djihadiste, en toute quiétude et dans la banalité, l'acte déborde du cadre religieux . C'est une source de légitimation.
La population s'adapte à la nouvelle situation, par prudence, par nécessité, par instinct de survie.
La junte essaye de donner le change par de multiples artifices et expédients. Elle gesticule pendant que les djihadistes écrivent l'histoire et se font maîtres du moment.

On ne sort pas d'une septicémie par des slogans à sensation, sans portée ni retombée.
Il est temps encore d'ouvrir les yeux sur la vérité qui fâche et dérange ou de continuer à se bercer de mensonges et d'illusions. La vérité rédemptrice ou le mensonge fatal ?

Samir Moussa

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Mali - Farabougou:Le pacte du déshonneur et de la survie: un affront à l'armée, un désaveu de la junte.Le Mali est parta...
28/08/2025

Mali - Farabougou:

Le pacte du déshonneur et de la survie: un affront à l'armée, un désaveu de la junte.

Le Mali est partagé entre humiliations et faillites. Farabougou en est le symbole le plus illustratif et l'exemple le plus dramatique.
Le mardi 19 août 2025, les djihadistes du JNIM ont investi une des plus grandes bases militaires du pays, sans crier gare ni coup férir. Depuis, ils y ont pris leurs quartiers et règnent sans partage avec un rare aplomb: ce mercredi 27 août 2025, ils ont même conclu un pacte solennel avec la population. Ainsi, scellent-ils le sort de l'Etat malien dans cette partie du territoire national en lui delivrant un acte de décès.

Des maliens abandonnés par leur armée et terrorisés par leurs soldats et leurs mercenaires russes en sont réduits à signer l'armistice, des pactes avec ceux que Bamako considère comme "ennemis" afin de garantir leur protection et assurer leur survie. Et le plus sidérant, c'est que les occupants et nouveaux maîtres de Farabougou n'ont pas eu besoin de force coercitive pour asseoir leur autorité et rallier les populations. C'est une stratégie de séduction qui a été adoptée. Elle consiste à offrir l'assurance d'une protection certaine là où les FAMA et leurs supplétifs russes s'étaient illustrés par les exactions et la prédation. Dans le vide laissé par un Etat démissionnaire, les djihadistes se sont confortablement installés.
La population a préféré "pactisé avec le diable" que d'attendre un Etat inexistant et vaincu.

Un pacte qui sonne comme un divorce.

"La main que l'on ne peut couper, il faut l'embrasser ", dit un proverbe local. Voilà à quoi renvoie la posture des populations dans un Mali en perte de repères et plongé dans l'abîme : les Maliens se jettent dans les bras djihadistes, car ceux de Bamako ne sont plus qu'un poing fermé qui les écrase sinon un gant faible qui n'a aucun pouvoir ni puissance de protection.
A Farabougou, la population a fait le choix du réalisme et se laisse guider désormais par l'instinct de survie : mieux vaut un djihadiste tutélaire qu'un Etat fantôme. Qu'en sera-t-il demain? Les jeunes, fascinés par la puissance et l'assurance du GSIM répondront, massivement, aux sollicitations de recrutement. Chaque garçon impressionné par les klachinkov flambant neuves et les pick-up ritulants saisis avec les FAMA, est un potentiel djihadiste en devenir.

Des soldats qui ne veulent plus faire le martyr pour 5 galonnés froussards.

Pendant que les populations prêtent allégeance à l'ennemi, l'armée malienne, elle, se rebelle. Les soldats, refusent désormais de se battre. Ce n'est pas qu'ils se dérobent à leurs devoirs ou veuillent abdiquer mais n'entendent plus sacrifier leurs vies pour cinq officiers renégats, retranchés à Kati qui ont pris la nation en otage.
Les arrestations d'officiers, en Août 2025, avec le prétexte de "déstabilisation" n'ont fait qu'ajouter de l'huile sur le feu. Résultat : des unités entières exigent de satisfaire à certaines conditions avant d'aller au front :

- La libération des généraux et officiers arrêtés
- une couverture aérienne préalable avant toute opération.

Sur ce dernier point, la flotte aérienne est clouée au sol. Tous les avions sont en panne. Deux drones survivent à la casse générale mais Assimi Goita les garde jalousement : l'un surveille Kati, l'autre, la Présidence de la République. Tant p*s si les soldats trouvent la mort dans les dunes et le désert arrides. L'essentiel est de veiller sur le bunker du Président et de protéger sa vie exposée à tous les dangers. Sa survie avant le destin du pays et l'intégrité physique et morale des troupes.

L'échec du 26 août : un revers retentissant.

Dernier ép*sode de la tragédie malienne : le 26 août 2025, une patrouille des forces spéciales maliennes, épaulée par les russes d'Africa Corps, et même par des hommes de la garde rapprochée de Goita a tenté de rallier Farabougou. Objectif affiché : sécuriser la zone et assurer une sépulture digne de leurs sacrifices aux soldats maliens massacrés le 19 août 2025. Ces martyrs sont abandonnés une semaine après avoir été anéanti dans la nature, livrés aux intempéries et aux rapaces.
Le cortège n'arrivera pas à destination ni n'aura rempli ses missions : une embuscade sanglante a mis fin à l'aventure. Deux véhicules militaires arraisonnés, des morts, des blessés dans les rangs des FAMA et des mercenaires russes. Il s'ensuivit une débandade et un repli forcé et humiliant vers Diabaly. La mission a été abandonnée avec des victimes gisant au sol et une nouvelle défaite à la clé. Une nouvelle mésaventure qui ravive la douleur et témoigne du déclin.

La note est salée et l'ampleur de la ruine est hallucinante:
- Un Etat dont la crédibilité et l'autorité sont malmenées voire réduites en cendres, incapable de protéger, même d'enterrer ses morts. Les FAMA et leurs alliés russes apparaissent comme des coquilles vides, des forces inutiles et déshonorées.
- une propagande djihadiste triomphaliste: le GSIM n'a même plus besoin de se battre . Il engrange des victoires qui font grand bruit et appâtent les populations.
- Des mutineries en gestation : dans les casernes, les soldats exigent des comptes, grognent.
Le pouvoir central est disputé entre Assimi Goita et ses affidés, d'une part et le ministre de la Défense, discrédité et poussé vers la sortie, d'autre part.

Le Mali, au bord du précipice.

Farabougou va au-delà d'une défaite militaire comme une autre. C'est un péril existentiel. Le pacte conclu entre les habitants et le GSIM consacre la faillite totale de l'Etat et l'émergence d'une nouvelle autorité locale, armée et radicale.
Chaque jour qui passe, la junte perd du terrain, des hommes et du prestige. En revanche, le GSIM s'implante, s'enracine, se fortifie, compte de nouveaux adhérents et enrôle de nouvelles recrues. Le Mali court à sa perte. Plus rien ne va.
Tel est le bilan chaotique et réel du Mali " fier et souverain de Assimi Goita.

Farabougou est le miroir tendu au monde d'un Etat qui n'existe plus, d'un pays menacé d'être rayé de la carte. A quoi d'autre pouvait-on s'attendre avec des officiers médiocres et déserteurs qui se rêvent en révolutionnaires bornés et suicidaires ?

Samir Moussa

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Mali:Le JNIM accentue sa propagande et lance un avertissement solennel: il marchera sur Bamako ! Et si Farabougou était ...
25/08/2025

Mali:

Le JNIM accentue sa propagande et lance un avertissement solennel: il marchera sur Bamako !

Et si Farabougou était le prélude à la chute de la capitale? Il y'a des signes qui ne trompent pas et semblent annoncer l'irréparable auquel le JNIM voudrait préparer les esprits en prenant à témoin l'opinion nationale et en envoyant un signal fort à la communauté internationale. La débandade des FAMA a ragaillardi le JNIM qui passe à la vitesse supérieure en annonçant la conquête de la capitale inscrite à son agenda. Il n'y a plus de doutes, matière à polémiques ou dénégations possibles: le JNIM, avance, méthodiquement, vers Bamako. Rien, ni personne ne semble en mesure d'arrêter sa progression. Les bases censées protéger le dernier bastion de résistance, Bamako, s'écroulent les unes après les autres comme des dunes balayées par une violente tempête. L'armée malienne qui a prêté serment de défendre la nation est désormais un grand corps malade, déboussolée, réduite à néant et incapable de défendre ses positions et de vaincre l'ennemi.

A Farabougou, passée sous administration djihadiste, le porte-parole du JNIM, s'est adressé, aujourd'hui, aux populations locales, dans un message audio enregistré. Il s'est exprimé en bamanan, la langue nationale de la région qui fait autorité. Ce n'est pas un détail anodin ni un choix innocent: c'est un savant calcul. Parler dans la langue la plus courante et familière à tous, vise à toucher directement le cœur du Mali profond, des ruralités aux grandes agglomérations. Que dit ce message de communication de masse ?

Il informe que l'objectif ne souffre d'aucune ambiguïté: La cible est Bamako que le JNIM entend conquérir, prochainement. Ce n'est plus qu'une question de temps. Les djihadistes appellent les populations à rester neutres en ne prenant pas partie dans le conflit, en ne s'impliquant pas dans les combats. "Laissez-nous faire et Bamako tombera", telle semble la consigne donnée, la recommandation forte.
La menace est claire: la capitale, pourrait tomber en 48 heures, s'ils décidaient d'en faire un objectif immédiat. Mais, la guerre, ont-ils tenu à rappeler, est une affaire de stratégie. En d'autres termes, ils préfèrent à la vitesse et à la précipitation, avancer, étape par étape, lentement mais sûrement. L'on a conscience que la dimension psychologique et de sensibilisation pour faciliter l'adhésion à la cause est aussi importante que la maîtrise du champ de bataille.

Après l'éclat des attaques et la saveur des victoires remportées, une offensive psychologique d'une ampleur redoutable est maintenant engagée. Parler en bamanan, c'est inscrire la propagande dans le registre culturel et linguistique le plus profond, c'est chercher à rallier les communautés rurales afin de légitimer l'action du JNIM. Il s'agit de s'assurer d'une certaine neutralité des populations et de prévenir que Bamako est plus que jamais vulnérable.

Le discours est une arme à double tranchant : intimider les populations et jeter l'opprobre sur la junte. Le pouvoir militaire et ses supplétifs russes sont dépassés par les événements et se montrent incapables de comprendre qu'ils ont perdu, définitivement, la bataille de l'opinion.

Bamako, n'est plus protégée. L'armée campe sur ses positions sinon bat en retraite. Elle s'avoue vaincue. Les djihadistes se déplacent, à leur guise, sur les axes vitaux, là où les FAMA et leurs alliés russes rasent le mur et circulent animés de peur, des hélicoptères, au-dessus de leurs têtes.
Le JNIM a réussi un véritable tour de force à Farabougou. La junte est sonnée. Le Mali se retrouve livré à son destin.

Croire encore que Bamako est imprenable relève du déni et de la cécité. La chute annoncée et programmée n'est plus une hypothèse, ni une probabilité : c'est une certitude, une fatalité.

Faut-il pleurer le sort du Mali ?

Samir Moussa

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