11/08/2022
𝗠𝗘𝗦𝗦𝗔𝗚𝗘 𝗔 𝗟𝗔 𝗡𝗔𝗧𝗜𝗢𝗡 𝗗𝗨 𝗣𝗥𝗘𝗦𝗜𝗗𝗘𝗡𝗧 𝗗𝗘 𝗟𝗔 𝗥𝗘𝗣𝗨𝗕𝗟𝗜𝗤𝗨𝗘:𝗟𝗔 𝗟𝗘𝗖𝗧𝗨𝗥𝗘 𝗗𝗘 𝗙𝗢𝗥𝗖𝗘 𝗔𝗨𝗫 𝗣𝗘𝗨𝗣𝗟𝗘𝗦
C’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons suivi le message à la nation du Président de la REPUBLIQUE S.E.M Alassane OUATTARA.
Nous notons deux actes majeurs dans son discours : d’une part, les mesures prises à l’endroit des fonctionnaires et agents de l’Etat, et d’autre part, les décisions concernant l’ex- Président, Monsieur Laurent Gbagbo et les deux (02) officiers supérieurs.
D’emblée, il convient de saluer ces mesures et de les considérer comme étant l’expression de la volonté de rendre plus humain un système qui aura fini d’approfondir, d’une part les disparités entre riches et pauvres depuis plus de trente (30) ans et d’autre part, la fracture sociale.
Pour revenir sur les deux actes majeurs, en ce qui concerne les mesures relatives aux fonctionnaires, les décisions prises perpétuent un système vieux de plus de 60 ans. Pourtant il va bien falloir sortir de la gestion de « République des indépendances » et des tâtonnements qui s’en sont suivis pour réinventer notre modèle d’existence commun à l’effet de faire face aux enjeux multiples et multiformes du 21èmesiècle.
Relativement à leurs efficacités, l’impact des mesures annoncées ne règlent pas dans le fond la question du pouvoir d’achat des fonctionnaires et donc de nombreuses familles vivant en Côte d’Ivoire. En effet, les dites mesures d’ailleurs conjoncturelles sont du surplace, desquelles l’on ne saurait s’accommoder, car de tels ajustements ne pourraient résorber durablement les chocs, si le système est maintenu et qu’à d’autres périodes d’importante inflation il faut encore et encore tendre la ligne budgétaire, pour finalement la rompre.
Pour Force Aux peuples, le faible pouvoir d’achat des fonctionnaires est dû à un revenu inadapté : la valeur de l’indice référentiel de base des salaires est restée la même depuis 1960, malgré un niveau de coût de la vie sans cesse élevé consécutive à d’importantes inflations entre 60 et aujourd’hui. Ainsi, ces légères augmentations qui ne tiennent compte que d’un arbitrage budgétaire du Président et de son gouvernement ne peuvent avoir un impact durable. Pour rappel, les fonctionnaires comme les travailleurs du secteur privé ont droit à un niveau de vie décent, tel que recommandé par plusieurs conventions internationales ratifiées ; et cela devient pour l’Etat une obligation de créer les conditions du mieux-être pour tous ses filles et fils, surtout dans une économie prospère où le milliard est devenu l’unité de compte à l’aune duquel la moindre dépense se chiffre.
Aussi, Force aux peuples demandent aux fonctionnaires de ne s’associer à aucune trêve sociale, d’abord parce qu’elle n’est pas démocratique, ensuite parce qu’elle est un frein aux avancées sociales réelles.
Pour notre parti, la Côte d’Ivoire nouvelle, celle de l’aprèsHouphouët, celle du futur proche, devra redéfinir les fondements du mieux-être partagé avec des normes durables et qui ont un véritable impact sur la vie des citoyens. C’est pourquoi, concernant les questions sociales des fonctionnaires en particulier, notre position est qu’il faut adopter des mesures urgentes dont l’une est d’augmenter la valeur de l’indice de base du salaire, de 233 FCFA à au moins 500 FCFA, tenant compte au moins de l’inflation de 1960 à nos jours ; et l’autres, l’indexation des salaires de sorte à faire évoluer les salaires proportionnellement au taux d’inflation. Ce qui devrait être aussi le cas du SMIG et du SMAG.
Force aux Peuples se donnera les moyens de telles réformes car elles créeront une importante classe moyenne et donc une importante consommation nationale, de sorte à tirer par le haut les investissements et la production intérieure, et à terme la croissance économique.
En ce qui concerne les mesures politiques concernant la grâce présidentielle à l’ex Président Laurent Gbagbo et aux deux officiers supérieurs, notre satisfaction reste mitigée devant cette avancée qui tient compte, certes, de l’histoire récente de guerre fratricide que nous avons traversée, mais qui cache mal un scenario à répétition où les mêmes acteurs œuvrent insidieusement à nous conduire aux conflits et par la suite trouvent le génie de passer par pertes et profits les vies humaines arrachées et les dégâts matériels tout en s’absolvant des crimes qu’ils ont commis. En effet, Lors de la crise électorale de 2010, les deux camps en confrontation ont commis des atrocités. Les actes de justice s’enchainant sans trouver les moyens de condamner l’un des camps, le régime œuvre à les dédouaner après les avoir martyrisés dans ses geôles, pour finalement éviter de condamner les siens.
Pour force aux peuples, il faut œuvrer à construire une Côte d’Ivoire moderne où l’impunité des crimes politiques et économique est totalement bannie. Nul ne doit être au-dessus de la loi et aucun crime ne doit être banalisé. Il nous faut mettre fin à cette Côte d’Ivoire de la banalisation des peuples et de leurs souffrances. C’est pourquoi, pour Force aux Peuples, la rencontre entre lesdits « trois principaux acteurs politiques actuels » est un non-événement et ne présage de rien de bon. Il convient plutôt que les peuples œuvrent à tourner la sombre page de notre histoire qu’ils incarnent, pour se tourner résolument vers cette Côte d’Ivoire moderne, démocratique où le bien-être partagé, la tolérance et le bon vivre sont une réalité.
Cela est possible, ensemble, avec Force aux Peuples.
Force à tous et excellente fête d’indépendance…Quoique…
Innocent GNELBIN
Président de Force aux Peuples