28/07/2025
PRÉSIDENTIELLE / CAMEROUN 🇨🇲
Paul Biya (92 ans) face à Hiram Samuel Iyodi (38 ans), une bataille de générations sans Kamto.
L’annonce a été faite le 27 juillet 2025 par ELECAM : Paul Biya, président en exercice depuis 1982, sera candidat à sa propre succession pour un huitième mandat. À 92 ans, il fera face à une nouvelle génération incarnée notamment par Hiram Samuel Iyodi, 38 ans, jeune entrepreneur et figure montante de la société civile. Un duel symbolique à plus d’un titre dans un pays en quête de renouveau.
UN CHOC DE GENERATIONS
Jamais dans l’histoire du Cameroun moderne un tel écart d’âge n’a été observé entre deux figures de proue d’une présidentielle. 54 ans séparent Paul Biya d’Hiram Iyodi. Pour de nombreux observateurs, ce contraste illustre la fracture générationnelle du pays, partagé entre une élite politique vieillissante et une jeunesse majoritaire – près de 70 % des Camerounais ont moins de 35 ans.
Iyodi, peu connu du grand public il y a encore deux ans, s’est fait remarquer par ses prises de position sur la gouvernance, la jeunesse et l’emploi. Il promet une “refondation éthique et technologique” du Cameroun, en rupture totale avec le système Biya.
UNE ELECTION SOUS CONTROLE : 5 CANDIDATS RETENUS
Selon la liste officielle publiée par le Conseil constitutionnel, cinq candidats seulement ont été retenus pour l’élection présidentielle du 7 octobre 2025. Un chiffre étonnamment bas, compte tenu de la vingtaine de dossiers initialement déposés. Plusieurs candidatures ont été écartées pour des motifs administratifs ou techniques, nourrissant les critiques sur le manque de transparence et d’ouverture du processus électoral.
L’ABSENCE REMARQUÉE DE MAURICE KAMTO
Mais la grande surprise – et pour certains, la grande déception – reste l’absence du professeur Maurice Kamto, arrivé deuxième lors du scrutin de 2018. Son dossier a été rejeté par ELECAM, une décision que ses partisans qualifient de “manœuvre d’élimination politique”.
Pour rappel, Kamto avait revendiqué la victoire en 2018 avant d’être arrêté, puis relâché, après des mois de tensions politiques. Son éviction de la course 2025 marque un tournant pour l’opposition, qui peine à s’unifier derrière une figure unique.
UNE ELECTION À PORTÉE SYMBOLIQUE
Ce scrutin pourrait bien marquer une bascule historique ou, au contraire, renforcer un statu quo vieux de plus de 40 ans. Le duel (pour ce qui concerne l’âgée) Biya-Iyodi concentre à lui seul les attentes d’une jeunesse impatiente et les résistances d’un vieux système fortement enraciné dans les contradictions propres à la société camerounaise.
Reste à savoir si les électeurs camerounais auront réellement le choix d’un avenir ou s’ils seront confrontés, une fois de plus, à un rituel électoral verrouillé.
LM