
28/06/2025
La Politique 'Nigeria D’Abord', Un Modèle pour l'Afrique ?
Un Appel à l'Action pour l'Autonomie Africaine
Chers dirigeants et citoyens d'Afrique, où en sommes-nous sur le chemin de notre propre émancipation économique ? Tandis que certains de nos États membres continuent de dépendre massivement des importations, une nouvelle impulsion souffle depuis l'Ouest du continent, portant un message clair : l'heure est venue de placer nos nations et nos peuples au premier plan de nos politiques d'approvisionnement. Le Nigéria vient de prendre une décision historique qui résonne comme un appel vibrant à l'ensemble du continent.
Le Nigéria en Chef de File : La Politique "Nigeria D'abord"
Le 5 mai 2025, le Conseil Exécutif Fédéral du Nigéria, sous l'égide du Président Bola Ahmed Tinubu (souvent traité de pro occidentale NDLR), a approuvé la politique "Nigeria D'abord" pour les dépenses et les acquisitions fédérales. Cette initiative audacieuse, annoncée par l'Honorable Ministre de l'Information et de l'Orientation Nationale, Mohammed Idris, vise à donner une priorité inconditionnelle aux biens produits localement dans toutes les transactions gouvernementales. Plus qu'une simple directive, c'est une philosophie, un pari sur la capacité intrinsèque du Nigéria à bâtir sa propre prospérité.
Avantages Immenses pour le Nigéria
Pour le Nigéria, les retombées potentielles de cette politique sont considérables. Premièrement, elle constitue un puissant catalyseur pour l'industrialisation et la croissance économique locale. En garantissant un débouché stable et prioritaire aux produits nationaux, le gouvernement nigérian stimule directement la production manufacturière, l'agriculture et le secteur des services. Cela conduira inévitablement à la création massive d'emplois et à la réduction du chômage, offrant des opportunités concrètes à une jeunesse dynamique.
Deuxièmement, elle renforce la souveraineté économique du pays. Moins dépendante des importations, l'économie nigériane sera plus résiliente face aux chocs extérieurs et aux fluctuations des marchés mondiaux. Cette politique promeut l'autosuffisance et l'innovation locale, encourageant les entrepreneurs à investir et à innover pour répondre aux besoins nationaux. Le volet "renforcement des capacités locales et développement des compétences" est crucial, car il garantit que cette croissance soit ancrée dans le savoir-faire nigérian.
Enfin, c'est un formidable levier pour la fierté nationale. En privilégiant le "Made in Nigeria", le gouvernement envoie un message fort de confiance dans ses propres capacités, ce qui peut revitaliser le patriotisme économique et encourager les citoyens à soutenir également les produits locaux.
Les Enjeux à Ne Pas Ignorer
Cependant, comme toute politique d'une telle envergure, le "Nigeria D'abord" ne sera pas sans défis. Le premier est celui de la capacité de production. Le Nigéria devra s'assurer que ses industries peuvent réellement répondre à la demande accrue, tant en volume qu'en qualité. Une pénurie de l'offre locale pourrait entraîner une inflation et une pression sur les prix.
La qualité des produits est un autre enjeu majeur. Pour être durable, cette préférence nationale doit s'accompagner d'un engagement ferme envers l'excellence et la compétitivité. Des mécanismes de contrôle qualité rigoureux et un soutien aux entreprises pour améliorer leurs standards seront essentiels.
Enfin, il y a le risque de protectionnisme excessif. Bien que l'objectif soit louable, une fermeture trop abrupte aux marchés extérieurs pourrait limiter la concurrence, freiner l'innovation (en l'absence de benchmarks internationaux) et potentiellement nuire aux relations commerciales avec d'autres nations, y compris africaines. La mention d'une "justification forte" et d'un "waiver BPP" pour les dérogations est cruciale pour maintenir une certaine flexibilité et éviter les goulots d'étranglement.
Implications pour l'Afrique : Vers un "Afrique D'abord" ?
La décision nigériane a des implications profondes pour l'ensemble du continent. Elle pourrait servir de modèle inspirant pour d'autres nations africaines désireuses de stimuler leurs économies et de réduire leur dépendance. Si plusieurs pays adoptent des politiques similaires, cela pourrait créer un élan continental pour la production locale, favorisant l'émergence de champions industriels africains.
Cependant, cela soulève également des questions pour l'intégration économique régionale. La Zone de Libre-Échange Continentale Africaine ( ) vise à faciliter le commerce intra-africain. Des politiques nationales de préférence peuvent, si mal gérées, créer des barrières non tarifaires. L'idéal serait que le "Nigeria D'abord" s'inscrive dans une vision plus large d'un "Afrique D'abord", où la production locale est encouragée au niveau national, mais où le commerce des biens "Made in " est également facilité entre les pays du continent. Cela nécessiterait une coordination et une harmonisation des politiques à l'échelle régionale.
Le Chemin de la Prospérité Collective est t'il lancé ?
La politique " D'abord" est un pas audacieux et nécessaire vers l'autonomie et la prospérité du Nigéria. Ses succès et ses défis futurs serviront de précieuses leçons pour tout le continent. Africanous TV exhorte les autres nations africaines à étudier attentivement cette initiative et à envisager des stratégies similaires, adaptées à leurs contextes, pour stimuler leurs propres industries. C'est en cultivant la confiance en soi, en renforçant les capacités locales et en investissant dans nos propres forces que l'Afrique pourra véritablement réaliser son immense potentiel et forger un avenir où chaque citoyen africain bénéficie de la richesse de son continent. L'heure est à l'action, l'heure est à l' !