21/09/2025
Le génie préleva des feuilles, plaça une botte dans chaque main, et dit « De cette main droite, tu transmettras le contenu à ceux de GOMON, et celui de la main gauche ceux de SAHUYE ». L’envoyé après avoir transmis le message aux gens de GOMON demanda à être dédommagé pour services rendus. Les gens de GOMON n’étaient pas disposés à faire face à cette exigence. Le messager a voulu retourner avec les feuilles lorsque BIAKO ASSOUMAN du quartier DJIDJABOSSO paya sept pièces d’argent pour les recevoir. Une démonstration de la puissance de ces feuilles fut faite séance tenante et le reste fut déversé dans la rivière KPORU… Dans le DIPRI, le KPON et le SEKE constituent la deuxième étape et le stade final de la cérémonie dont ils sont aujourd’hui le symbole. La cérémonie proprement dite commence aux premières heures du jour par la tournée de tout le village par le Chef de Terre (plus précisément par son mandataire). Ce dernier égrène une litanie de remerciements et de souhaits à l’endroit des génies et des mânes des ancêtres, des recommandations et des mises en garde à l’adresse de la population, demandant aux personnes malintentionnées de renoncer à leurs noirs desseins. Aux mânes des ancêtres et aux génies invoqués, on sollicite prospérité économique et accroissement démographique sans oublier la santé par l’éloignement de tous les esprits maléfiques. La tournée effectuée, un signal est donné et c’est le début d’un tintamarre (produit par des coups sur la porte) rythmé par le cri de « LUE A.O.O. » (malheur va t-en) qui continue jusqu’ au petit matin. C’est après quoi, l’on se rend à la rivière sacrée KPORU pour le bain rituel en compagnie du responsable du culte au génie, par groupe de famille (quartier). La cérémonie du DIPRI Les AWRIS, descendants de BIAKO ASSOUMAN sont les derniers à prendre le bain. Là est célébré le culte, fait d’invocation, de libations et dons. Le culte terminé, les participants se lavent la figure, s’aspergent d’eau et se tatouent le corps de kaolin pris à la rivière. NB : le kaolin n’apparaît que le jour du DIPRI. Après le bain, c’est le retour au village fait de chants invocateurs et de transes. Le retour de riviere de la famille edimanbosso Les femmes et les jeunes reviennent avec les canaris d’eau et du kaolin pour ceux qui n’ont pu effectuer le déplacement. A la maison, chaque chef de famille fait des invocations et des libations qui mettent fin au culte religieux. Les fondements religieux du DIPRI sont représentés par l’eau, le kaolin et la tenue blanche. L’eau et le kaolin sont les éléments fondamentaux du culte. L’eau ou le bain enlève les impuretés, la souillure. Le kaolin blanc et le linge blanc sont le signe de la propreté, d’une nouvelle pureté. C’est pourquoi le DIPRI constitue, une cérémonie de purification et de renaissance, une cérémonie de remise en cause et de dépassement de soi, une cérémonie de renoncement et de recommencement marquée par une réconciliation avec soi-même et avec les autres. C’est le reflet d’un cycle qui s’achève et d’un autre qui commence. Il symbolise la fin d’une année et le début d’une autre. C’est pourquoi la manifestation se situe à la fin de la grande saison sèche et au début de la grande saison des pluies (Avril).
Héritage d'un peuple vivant
source: REZO IVOIRE