29/10/2024
CONNAIS-TU MON BEAU VILLAGE ?
Je suis un paisible village abidji du département de Sikensi à près de 83km d'Abidjan. Je suis précisément sur l'axe Sikensi-Dabou.
Chez moi, on parle enyebe comme tous mes voisins de Sikensi, Brafoueby, Bakanou A et B, ainsi que Abiehou.
JE SUIS BÉCÉDI !
À Bécédi, nanan Yesso Kadja Ambroise est mon chef et a été précédé par, nanan Ake Alexandre, nanan Amani Gbebi Paul, nanan Yesso Oponou Christophe, nanan Alebou, nanan Daho, nanan Ôpônô, nanan Kamenan Akodjo, nanan Yaô Koffi.
Dans mon village, nanan Kouame Yao Félix est le dépositaire des traditions. Son règne survient après ceux de: nanan Kouame Brou, intérimaire de nanan Akou Brou, nanan Gbeffou, nanan Bedja, nanan N'guessan Gofa, nanan Abrôma, nanan kongôye.
Chez moi, on dénombre 08 grandes familles ; sahouam bôssô, Kamenan lébé bôssô, akpatê bôssô, Koto yaô bôssô, ogougou N'guessan bôssô, akpagué bôssô, badjo bôssô, ahouman bôssô.
À Bécédi, comme chez nos frères nous avons sept (07) catégories d'âge(tikpê): nigbessi, bôdjrô, sêtê, n'djrôman, abrôman, m'bedié, m'borouman et trois (03) sous classes; odjogban, bago et kata.
Dans mon village, les bodjrô sont aux affaires avec à leur tête leur tikpê Ango Jean.
Chez moi, tous les derniers dimanche du mois d'août, chaque année nous célébrons la fête des prémices ou n'gbarô m'bô; grand moment de retrouvailles, de réjouissance, mais également de réflexion autour des questions de développement.
Dans mon village, le 31 décembre au petit matin, se fait une ambiance particulière. On fait du bruit avec tout récipient, souvent de vieilles barriques, avec un seul son pour rythmer le tout: lou o aaaoo...Lou o aaaoo dit-on pour exorciser tout mauvais sort. Bon! Qui connait ce moment comprendra ...
À Bécédi, on trouve des rivières comme: wayadi, gnogoué, eyidi, becedi, gbêkêgbedi, ôkôrô, miwo, mon, bêbô, wintchê, m'boboudi, bitché, epiédja, nangalibé, ediatra, abiehou...
Bécédi compte plusieurs écoles dont: EPP Bécédi 1,2,3, école BAD, EPV catholique Paul Rey, Grain de soleil (école spécialisée pour handicapés physiques et moteurs), une unité mobile pour la formation aux métiers du bâtiment et de l'électricité, un établissement secondaire (Institut ôyôfô), une école supérieure d'agriculture...
Dans mon village on trouve des quartiers comme : Miwo, Chicago, Normaleville, Vatican, Dallas, Jérusalem, Botibonian, Résidentiel.
Chez moi, le football est presque le sport favori et à connu ses heures de gloire avec de grands noms tels que: feu Bah Mathurin (ancien sociétaire de la SOA), Calixte Niangoran (As le Curé), N'dri Alphonse (Bigoul), feu Venance Gogo, feu Djôgbrê, Charbel Ando (Léandro), André Abranza (Girès), Gogo Laurent (Fallet), feu Edo Joachim (Capelman), feu Manglé, Sébastien Aka (Socratès), Kouame Pierre (Okoko Pierre la banane), Paul Marie Amani, les frères Dibault Charles et feu Claude, Christophe Krasse, les frères Fiessou; Blanchard et N'guessan Paul (El Duro), Beugré André, Stéphane Agnon... Ou encore les plus jeunes comme Gogo Dibo Fabrice dit Kabongo N'goye, Kouame Alban, Tito Didier, Kre Eugène, Kre Adou, Fernand Niangoran, Rene Essy, Yede Rodrigue, Yede Ben, Patrick Adou, Hugues Ayo (Pokou Laurent)...
La jeune génération fait elle également sensation et vient de remporter l'édition 2023 du tournoi départemental Adahi Bikpo.
Bien avant cette belle époque des tournois inter quartiers chez moi, on a assisté à des époques non moins belles avec les mythiques équipes de Benfica et Albatros dirigés respectivement par Gogo Frédéric et feu Lath Kokro Paul. Ces deux équipes recevaient du renfort avec des > venus du championnat national tels que Doudou Nassé du Stella club d'adjamé, Kouamé Lucien de l' Asec Mimosas et autres.
À Bécédi, qui ne se rappelle pas cette belle époque des tournois bôssô bôssô (inter familles)? Mémorables et inoubliables moments de communion de tout le village. Cet instant en plus de rassembler le village avait l'avantage de ramener tous les fils >. Oui, chaque famille renforçait son effectif et tout enfant mâle qui savait taper dans le ballon et qui n avait jamais connu les siens, était le bien venu.
Ah bôssô bôssô chez moi c'était féerique !
La finale se jouait le dernier samedi qui précédait le dernier dimanche du mois d'août; jour dédié à n'gbarô m'bô. Le soir venu, il se tenait généralement une soirée dansante au foyer polyvalent. Hum! Il fallait se frayer un chemin pour se trouver à l'entrée de la palissade dressée autour du foyer et parvenir à se faire apposer un tampon dans la paume, seul sésame pour avoir accès à la salle. Généralement, à ces soirées on y retrouvait l'équipe victorieuse, les stars d'un soir et bien évidemment les vaincus.
Malheureusement, le bôssô bôssô chez moi, avait atteint une autre dimension peu catholique et Dieu aidant nous avons opté pour les compétitions entre quartiers.
À Bécédi, nos danses sont: Eyiedji, Sida avec feu Oyou Antché Pierre, Grelot, Agbamanou, Atakprê, bôgué et notre DJANOKO de feu Essy Amoihin Jean, véritable prouesse artistique et fière démonstration du savoir-faire et de la joie débordante de tirailleurs revenus de la guerre.
Fils et filles de Bécédi, c'est la main dans la main que nous construirons notre paisible village.
Bécédi nous appelle !
Mensô gnépounê riré êtê!
Remerciements aux Aînés Gabriel N'guessan, Maxime Kre et Jean Charles Dibault pour leur collaboration.
Discours d'un digne fils de Bécédi