06/09/2025
La Côte d'Ivoire, ou l'art de transformer le bitume en autoroute de la prospérité
Depuis 2011, la Côte d'Ivoire mène une révolution silencieuse mais fondamentale, une transformation tangible que des millions d'Ivoiriens et de voyageurs expérimentent au quotidien : celle de son réseau routier. Sous l'impulsion du Président Alassane Ouattara, le pays a fait des infrastructures de transport la colonne vertébrale de sa stratégie de développement, avec une conviction : « la route précède le développement ». Le bilan, plus d'une décennie après le lancement de ce vaste chantier, est spectaculaire et place résolument le pays en tête du peloton ouest-africain.
Un héritage en mauvais état et une ambition sans précédent
Au sortir d'une décennie de crise, le pays héritait d'un réseau routier de 25 000 km, souvent dégradé, fragmenté et incapable de soutenir les ambitions économiques d'une nation en pleine renaissance. Le défi était de taille : moderniser un réseau parmi les plus longs d'Afrique de l'Ouest, s'étendant sur environ 82 000 km, dont une infime partie – à peine plus de 8 000 km – était bitumée. Un véritable casse-tête pour la mobilité des personnes, le transport des marchandises et l'intégration nationale.
La réponse fut à la hauteur de l'enjeu. Grâce à des investissements massifs, évalués à plus de 3 000 milliards de FCFA dans le cadre du Plan National de Développement, la Côte d'Ivoire a engagé une métamorphose infrastructurelle sans équivalent dans la sous-région. Le résultat le plus frappant ? Le réseau routier national a plus que triplé, passant de 25 000 km à plus de 82 000 km aujourd'hui.
Des réalisations concrètes qui relient et transforment le territoire
Les chiffres parlent d'eux-mêmes et racontent une histoire de progrès continu :
· Plus de 4 261 km de routes réalisés entre 2015 et 2024, comprenant à la fois la construction de 2 005 km de nouveaux axes bitumés et la réhabilitation de 2 256 km d'infrastructures existantes.
· La naissance d'un réseau autoroutier moderne, avec 260 km d'autoroutes comme l'emblématique voie Abidjan-Grand-Bassam, symbole de modernité.
· La construction de 56 ponts et échangeurs qui ont désenclavé des régions entières, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, et fluidifié la circulation dans les grands centres urbains, notamment à Abidjan grâce à des flyovers.
· Des projets structurants, tels que la réhabilitation de la route côtière stratégique Abidjan-San Pedro (353,5 km) ou le renforcement des axes vers le Ghana, qui boostent le commerce régional.
Cette politique volontariste a permis d'améliorer significativement l'état du réseau, avec désormais 52% des routes bitumées en bon état. Mais la vision ivoirienne va au-delà de la simple construction.
Une vision durable et intégratrice pour l'avenir
L'ambition ne s'arrête pas là. Le pays vise 10 000 km de routes bitumées d'ici fin 2025, avec un plan de bitumage agressif de 1 922 km cette année. Surtout, Abidjan a adopté une approche innovante et durable pour financer l'entretien de ce patrimoine précieux. Le recours aux péages est une solution astucieuse pour générer des revenus dédiés à la maintenance, préservant ainsi l'investissement initial et libérant des fonds publics pour de nouveaux projets.
Cette modernisation n'est pas une fin en soi. Elle est un levier puissant pour réduire les coûts de transport, améliorer l'accès aux marchés agricoles, soutenir la compétitivité des entreprises et, in fine, améliorer les conditions de vie des populations. Elle positionne également la Côte d'Ivoire comme un maillon essentiel de l'intégration régionale, notamment dans le cadre du corridor Abidjan-Lagos.
En organisant des événements de premier plan comme le Salon des Infrastructures d'Abidjan, la Côte d'Ivoire affirme sa volonté de continuer à innover, à attirer les partenariats et à partager son expertise.
Le pays démontre avec brio que la route est bien plus qu'une simple bande de bitume : elle est le sillon dans lequel s'enracine la prospérité et se construit l'émergence. Le chemin parcouru est immense, et la destination, une Côte d'Ivoire connectée et compétitive, est plus proche que jamais.