22/07/2025
La haine contre Bankim et son roi, à quand la fin?
Ce qui se passe aujourd'hui chez la descendance de Wouten n'est pas un fait étrange. C'est ce même comportement qui a provoqué ce que nous vivons aujourd'hui à Magba. C'est parce que nous préférons que quelqu'un vienne d'ailleurs pour nous diriger que d'avoir un leader issu de notre ethnie.
En 1958, nos frères ont mis cette théorie en pratique. L'arrondissement de Magba qui était autrefois reconnu comme un groupement Tikar est devenu depuis plusieurs décennies une terre querelée.
Aujourd'hui, d'autres personnes deviennent des boucs émissaires.
Nous ne nous aimons pas.
Notre unité restera incertaine.
Le roi Gah II a jusqu'ici effectué d'énormes sacrifices pour que la descendance de wouten soit unie.
Il fait malheureusement l'objet d'un homme à abattre depuis plusieurs décennies.
Pour avoir été témoin de plusieurs événements de la plaine pendant plus de 3 décennies en tant que communicateur, je vais m'aventurer à revenir sur certains faits.
En 1996, quelques élites avaient eu la merveilleuse idée de regrouper les chefs Tikar qui pour la plupart n'entretenaient aucune relation de fraternité depuis des siècles.
Pour des raisons que nous estimons historiques, ils avait choisi Bankim et le roi Gah II avait été porté à la tête de l'amicale qui avait alors vu le jour
Peu de temps après, il a fait face à une bataille de leadership et a jugé bien de céder la présidence de l'amicale à quelqu'un d'autre. Le mouvement ne fit plus long feu et disparu.
En 2015, après avoir constaté que le vide provoqué par la disparition de cette association ne profitait pas au peuple Tikar, il a tenté une remobilisation.
Une réunion fut organisée à Bankim le 28 février pour jeter un coup d'œil sur ce qui n'a pas marché et projeter un nouveau départ. La date de la relance fut arrêté pour les 11, 12, 13 et 14 juin 2015.
Au cours de ces assises le chef de Ntem fut porté à la tête de l'amicale. Quelques élites sous la manipulation de l'un des nôtres qui leur miroitait un avenir radieux avec le retour aux sources des Tikar américains entrèrent dans la danse.
Le nouveau président sera manipulé par ces élites qui lui proposeront d'impliquer l'amicale dans le choix d'un nouveau chef à Ngambé Tikar qui traversait l'une des plus longues vacances de son histoire.
Le roi Gah II s'opposera à cette idée en tant que président d'honneur de l'amicale en rappelant qu'aucun chef n'a le droit d'aller s'ingérer dans cette affaire, Ngambé Tikar étant autonome et ayant des notables chargés de choisir le nouveau chef.
Cette prise de position vaudra au roi Gah II une autre humiliation. Une réunion du bureau exécutif fut alors convoquée à Ntem. Au cours de celle ci il a été demandé publiquement au roi Gah II par certains de ses détracteurs de laisser le nouveau président prendre ses décisions. Ils avaient alors utilisé le proverbe "quand on vend la chèvre, ont doit lâcher la corde".
Le 38e souverain de la descendance de wouten annonça alors officiellement qu'à partir de cette date il avait coupé la corde pour libéré la chèvre.
C'est ainsi que l'amicale a disparu pour la seconde fois et jusqu'ici on en parle plus.
Les efforts consentis par le roi la population de Bankim pour accueillir les invités à deux reprises en l'espace de 4 mois sont ainsi devenus vaines.
Lorsque le 19 roi des Bamoun est décédé en 2021 et comme le veut la tradition, une délégation est partie de Foumban pour faire des rites requises et annoncer le deuil au roi Gah Il qui est leur père.
Un an après l'intronisation du roi 20, celui-ci a émis le vœu de se rendre à Bankim pour se présenter à ses parents. Le roi Gah II a à nouveau fait l'objet des insultes, cette fois par la generation Androide.
Des jeunes qui s'illustrent jusqu'ici par l'utilisation abusive des réseaux sociaux trouvaient alors anormal que le sultan traverse Magba pour aller jusqu'à Bankim sans s'arrêter. C'est ainsi que naquit une polémique au cours de laquelle l'image du roi Gah Il et celle de Bankim ont été traînées dans la boue.
En ce moment, il n'y avait pas encore les tristes événements du 3 février 2023 et encore moins l'affaire Saha Martin. Mais la haine contre Bankim et ses dirigeants existait déjà
En 2022, Bankim a été sollicité par l'Adept pour abriter le premier festival Yang.
Le roi Gah II a mobilisé la population pour la réussite de cet événement.
Un an après les festival Gaên que Bankim organise depuis des siècles a été combattu par ceux là qui passent le clair de leur temps à prôner l'unité du peuple Tikar sur la toile. Le roi Gah II a une fois de plus fait l'objet d'humiliation. La sortie du pagne du festival Gaên a été fortement critiqué un peu comme si Bankim n'avait pas ce droit.
Lorsque le sultan Bamoun a effectué la descente à Magba en février 2023 avec tout ce qui a suivi, tout Tikar digne de ce nom s'est senti blessé.
Choqué, le roi Gah Il qui projetait effectuer un voyage à Foumban par rapport au deuil et à l'intronisation du nouveau roi a dû sursoir à ce projet par solidarité avec le peuple Tikar.
Malgré cette prise de position les injures, la calomnie et le manque de respect pour ce grand dignitaire ont pris de l'ampleur.
Invité à Yaoundé par le Minatd le roi Gah II s'est retrouvé dans une affaire où il fallait faire la paix avec son fils le sultan Bamoun. Il a proposé que les victimes du 3 février viennent eux mêmes s'exprimer parce qu'il n'est pas directement concerné.
A la sortie de cette rencontre, l'occasion a encore été donné à ceux qui l'aime bien de s'acharner sur SM Gah II.
Les victimes qui étaient appelées à s'exprimer à la deuxième rencontre étaient pourtant présentes au Minatd. Revenait-il encore au roi Gah Il de s'exprimer à leur place?
La même haine s'est poursuivie et la toile s'est à nouveau enflammée.
Face à cette haine, ce combat inutile entretenu parfois par des élites qui instrumentalisent les jeunes afin qu'ils puissent manquer du respect à cet dignitaire traditionnel, l'homme avait alors déclaré après la deuxième rencontre à Yaoundé qu'il en avait assez et que chacun devrait désormais balayer devant sa porte et qu'il laisse la sienne ouverte à ceux là qui ont encore un petit respect pour lui et qui le considère comme garant de la tradition de la vaillante princesse Mboum.
Malheureusement, ceux qui sont à l'origine de cette situation continuent de suivre ses mouvements à la loupe tout en cherchant des points qu'ils estiment sombres pour aller se défouler sur la toile.
Jusqu'où iront-ils avec cette haine? En tout cas, à Bankim, l'on reste serein et une solidarité est en train de se former autour du monarque victime de cet acharnement qui n'aura que trop duré.
Quoiqu'il arrive aujourd'hui, nous devons comprendre que personne ne peut accepter qu'on le méprise toute une vie.
Pour ceux qui sont doués dans le domaine, lisez et insultez comme toujours. Notre unité viendra de là.
Source: Aboubakar Mgbékoum